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Xerfi Canal présente l'analyse de Jean-Michel Quatrepoint, Journaliste-essayiste

 

La victoire, le 13 juillet à Rio, de la Mannschaft, lors de la coupe du monde de football, aura-t-elle été le chant du cygne de l'Allemagne ? Il y a un mois, la question aurait paru incongrue. L'économie allemande caracolait. Et sa diplomatie élaborait avec Vladimir Poutine un plan de paix pour l'Ukraine. En un mois, le décor a complétement changé. À tel point que certains s'interrogent. L'Allemagne est-elle sur le chemin de la roche Tarpéienne ? 

 

L'annonce d'une baisse de 0,2 % de son PIB, au deuxième trimestre, a fait l'effet d'une douche froide. L'Allemagne ne serait donc plus la locomotive d'une zone euro, qui ressemble de plus en plus au Japon des années 90. Pas de croissance, pas d'inflation, des taux d'intérêt voisins de zéro. Pas ou peu d'investissements, mais des excédents commerciaux, malgré une monnaie surévaluée.

 

Certains ont vu, dans ce mauvais chiffre allemand, les effets de la crise ukrainienne, des sanctions décidées par les Occidentaux contre la Russie et de l'embargo russe sur certains produits agricoles. En fait, les sanctions comme l'embargo n'ont pas encore eu d'effets directs sur les échanges avec la Russie, et c'est bien ce qui inquiète Berlin. L'Allemagne est le premier partenaire commercial de la Russie. En 2013, elle y a exporté pour 36 milliards d'euros. Essentiellement, des biens d'équipement. Plus de 9 000 entreprises allemandes ont investi en Russie, où elles occupent 12 % du marché, contre 4 % seulement pour la France.

 

Ce partenariat germano-russe, qui s'est mis en place il y a une quinzaine d'années, devait connaître de nouveaux développements avec le basculement d'une partie du commerce entre l'Europe et la Chine, de la voie maritime vers la voie ferrée, en transitant par le Kazakhstan et la Russie. C'est toute cette stratégie qui est remise en cause avec le conflit ukrainien. Si les sanctions et l'embargo ne sont pas encore dans les chiffres de la croissance, ils sont en revanche dans les esprits.

 

Les entrepreneurs allemands ont perdu le moral au début de l'année, au moment où a éclaté la crise en Ukraine. Cette brusque tension aux frontières orientales de l'Europe, n'a fait que les rendre un peu plus frileux dans leurs stratégies d'investissement. Notamment en Allemagne. Un déficit d'investissement qui s'explique aussi par les coûts très élevés de l'énergie outre-Rhin et une hausse attendue des coûts de la main-d'œuvre avec les dernières mesures sociales prises par le nouveau gouvernement.

 

Les Allemands consomment toujours peu. Ils n'investissent pas chez eux et seul leur commerce extérieur tire la croissance. Que celui-ci connaisse une contraction, même légère, avec un retour de la guerre froide, et c'est toute l'économie allemande qui va se retrouver en croissance zéro. Voilà pourquoi le débat sur l'austérité, la rigueur imposée par l'ordo libéralisme allemand rebondit, y compris en Allemagne. Si l'ensemble de la zone euro plonge dans la récession, si sous la pression américaine une partie des marchés extérieurs se ferment, comment l'Allemagne pourra-t-elle financer ses retraites, et maintenir son leadership en Europe ?

 

Voilà pourquoi Angela Merkel tente à nouveau de relancer un accord entre la Russie et l'Ukraine. Un accord que l'on avait presque trouvé, lorsqu'un missile a détruit en vol l'avion de la Malaysia Airlines. Nul doute que l'Amérique ne fera rien pour faciliter un tel accord. Elle a trop intérêt à détacher l'Allemagne de ses liens avec la Russie, et à mettre définitivement l’Europe sous leadership américain. En ravivant la bonne vieille guerre froide. Si Angela Merkel et la diplomatie allemande réussissent malgré tout à apaiser les tensions en Ukraine, Berlin s'imposera, non plus seulement comme le leader économique de l'Europe, mais comme le leader politique. Il ne lui resterait plus alors qu’à relâcher un peu sa politique d’austérité  pour faire repartir la machine. Et retrouver le chemin du capitole.

 

Jean-Michel Quatrepoint, L'Allemagne dans l'impasse : chute de croissance et crise ukrainienne, une vidéo Xerfi Canal


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