L'épargne retraite des Français reste trop faible

L’État providence est une illusion

On veut y croire. Que l’État, comme toujours, viendra combler les trous. Que la retraite, même rabotée, restera là, solide. Sauf que non.
La France consacre déjà plus de 350 milliards d’euros par an à ses retraites. Et demain, avec un rapport cotisants/retraités en chute libre, ce modèle devient insoutenable.
Mais les Français, eux, continuent à penser que l’État paiera toujours. La croyance est tenace.

Un produit trop complexe pour convaincre

Le PER, vous connaissez ? Un tiers des Français n’en ont jamais entendu parler selon un rapport Xerfi. Et pourtant, ce Plan d’Épargne Retraite est censé être le produit phare de la réforme de 2019. Mais voilà : fiscalité, sortie en capital, transfert d’anciens contrats… le tout est plus labyrinthique qu’accessible. Résultat : l’épargne retraite reste un marché de spécialistes. Pas un réflexe populaire.
> Trop flou, trop fermé.

Les Français épargnent… mais pas pour ça

Le paradoxe, c’est qu’en Français ont un taux d’épargne financière record de 9 %. Mais très peu épargnent pour la retraite. On préfère le livret A, l’assurance-vie, ou un studio pour la  location.
Le PER ? Seuls 16 % des Français comptent dessus pour leurs vieux jours.
Pourquoi ? Parce que l’avenir paraît lointain. Et incertain. On préfère un placement qu’on peut toucher demain, pas à 64 ans.
>L’urgence tue la prévoyance.

La Bourse fait toujours peur

De fait, même après dix ans de rendements élevés sur les actions, les Français restent viscéralement allergiques au risque. Le CAC 40 monte ? Oui, mais aussi redescend. Et ça, notre culture patrimoniale ne le supporte pas. Alors on évite les unités de compte, on fuit le private equity, on reste sur du sûr… et du moins rentable.
>Risque = rejet instinctif.

Changer les esprits, pas juste les produits

Ce n’est pas d’un PER de plus dont on a besoin. C’est d’un changement culturel.
Il faut parler de retraite autrement, plus tôt, plus vrai. Démystifier. Simplifier. Former.
L’étude Precpeta / Xerfi montre que le potentiel est immense, mais sous-exploité.

Référence :

LE MARCHE DE L’EPARGNE RETRAITE ET SALARIALE
Renforcer l’attractivité et l'accessibilité des PER
pour stimuler leur commercialisation. Etude Precepta (groupe Xerfi), février 2025