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La Fed monte les taux : l'impact en Europe et en France

Publié le mercredi 11 avril 2018 . 4 min. 17

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La banque centrale américaine a définitivement tourné la page de sa politique de soutien massif à l’économie. Première étape, en décembre 2015, où elle remonte ses taux directeurs d’un quart de point après une quasi-décennie de taux zéro et le mouvement haussier est désormais lancé.


Autre évolution, sa cure d’amaigrissement. Pour soutenir une économie ravagée par la crise, la banque centrale était massivement intervenue sur les marchés en rachetant des milliards de dollars de titres (bons du Trésor, titres adossés à des créances immobilières) et son bilan a été multiplié par 5 entre 2007 et 2015 pour atteindre 4 500 milliards de dollars. Aujourd’hui, l’heure est à l’allégement de façon graduelle et prudente.


Ce changement de cap, n’est rien d’autre que la réponse des autorités monétaires à l’amélioration de la conjoncture et à un risque de surchauffe de l’économie :


1- Avec une croissance qui navigue au voisinage de 3%.
2- Des créations de l’ordre de 2 millions l’an, et un taux de chômage au plus bas depuis 2000 à 4,1%.
3- De hausses de salaires ancrées au-dessus de 2%.
4- Et une inflation sous-jacente qui se redresse, frôlant la cible que s’est fixée la Fed.


Le resserrement de la politique monétaire américaine n’a donc finalement rien d’exceptionnel. Toutefois, le décrochage de Wall Street début février montre que la voie est étroite pour une normalisation sans accident financier majeur. Nous avons eu en modèle réduit, une répétition de ce qui pourrait se produire à beaucoup plus grande échelle une prochaine fois. Les signaux d’accélération des salaires aux États-Unis, se sont transformés en anticipation d’accélération de l’inflation et de resserrement moins graduel qu’anticipé de la politique monétaire.


C’est précisément ce que craignent le plus les détenteurs d’action aujourd’hui. Une remontée forte et durable des taux qui amèneraient à réviser la valeur d’équilibre des marchés. Et quand la Bourse américaine vacille, toutes les autres bourses embrayent généralement le pas. Surévaluées ou non, les bourses subissent le panurgisme des opérateurs. C’est un fait, avec le changement de cap de la politique monétaire américaine, il faut s’attendre à une période de turbulence financière. Mais là où le bât blesse véritablement en revanche, c’est que les taux américains remontent rarement seuls et vont pousser aussi à la hausse les taux européens ce qui n’est pas sans risque en termes d’activité et de convergence européenne.


Avec une inflation sous-jacente qui voisine 0,5-0,6 % en Italie, qui bute sur la barre des 1%  en France, tandis qu’à 1,7 % elle reprend des couleurs en Allemagne, le choc de la remontée des taux n’a pas la même portée selon les pays en termes réels. Il est globalement bien plus violent pour les économies du Sud, déjà pénalisées par des primes de risque plus élevées. Si l’on ajoute à cela, que pour un pays comme l’Allemagne créancier net du reste du monde, la remontée des taux procure une source de revenus supplémentaire à ses résidents vieillissants, l’incidence sur la demande intérieure est insignifiante contrairement au Sud et à la France. Si l’on considère que la convergence doit être celle des PIB par habitant, il est clair que l’Europe va encore accroître ses fractures.


Seconde crainte, l’effet que peut avoir le renchérissement de la dette sur l’équilibre des comptes publics dans la plupart des grands pays de la zone euro. La baisse de taux depuis 2008 a eu pour première conséquence de faciliter l’équation de la dette. Pour en prendre la mesure, il suffit de considérer le cas de la France. Avec une dette publique représentant 64% du PIB, les charges d’intérêt de l’État représentaient 2,5% du PIB en 2007. Dix ans plus tard, avec une dette qui a augmenté de 33 points de PIB, la charge d’intérêt ne représente plus que 1,8% du PIB. Et pour cause, le taux effectif qui pèse sur l’ensemble de la dette de l’État était de 3,5% en 2007, quand il sera de 1,5% en moyenne en 2018.


Au bas mot, la décrue des taux a permis à la France d’économiser plusieurs dizaines de milliards d’euros et on comprend dès lors que la perspective d’une normalisation des taux américains soit préoccupante ces prochaines années. La Fed change de politique mais c’est en Europe qu’elle risque d’être la plus handicapante.


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