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La France "off-shore" : une puissance trop sous-estimée

Publié le mardi 27 février 2018 . 5 min. 16

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Focalisés sur nos indicateurs de suivi économiques traditionnels centrés sur le territoire, on oublie trop souvent que l’économie française se déploie aussi hors de ses frontières. De cette extension de l’économie française, source de revenus considérables, on connaît peu de choses. Nous la traitons comme s’il s’agissait d’une pure perte de substance. Or, c'est bien une composante de l’écosystème de nos entreprises nationales.


Ces bases étrangères constituent une modalité de captation de la valeur à l’étranger. Elles participent à l’accroissement du pouvoir de marché de nos firmes multinationales implantées en France. Elles ouvrent l’accès à des ressources humaines, technologiques, etc. Et leur déploiement à travers le monde, sous d’autres cieux règlementaires, fiscaux et démographiques, renforce en retour, dans un jeu cumulatif, leur potentiel d’acquisition d’entreprises étrangères.


Un pouvoir de prédation non négligeable
 

C’est certainement ce qui explique que, malgré leurs faiblesses apparentes sur le territoire hexagonal, nos entreprises ne sont pas que la proie des entreprises étrangères, et qu’elles conservent un pouvoir de prédation non négligeable. Il suffit d’avoir en tête les grosses opérations annoncées au cours de 2017 - la fusion d’Essilor et de l’italien Luxotticca (le détenteur de Rayban), l’acquisition par Danone du géant du bio américain Whitewawe, ou par Suez de l'américain GE Water, spécialisée dans le traitement de l'eau des industriels - pour s'en rendre compte.


J’aimerais ici esquisser à grand traits le portrait économique de cette excroissance de l’économie française. A grands traits, car les outils de suivi restent sommaires et relativement récents. Pas question ici d’aborder les questions de croissance, de productivité ou de rentabilité. L’analyse dynamique d’une économie dont le périmètre ne cesse de varier est en effet très difficile. Je me contenterai donc ici d’une photographie.


La "France de l'étranger", c'est 5,8 millions d'emplois


Un rappel tout d'abord : cette économie employait fin 2015 presque 5,8 millions de personnes. Un chiffre à rapporter à la main d’œuvre mobilisée par le secteur marchand résident, soit 19 millions de personnes environs. Ce qui signifie que cette France de l’étranger représente en taille à peu près 30% de la ressource humaine mobilisée sur le territoire. En comparaison, 6,1 millions de personnes travaillent dans une firme multinationale sur le territoire français. On le voit, il ne s’agit pas d’un épiphénomène.

La France est donc une économie extravertie. Pour en prendre la mesure, on peut rapporter le stock des investissements directs hexagonaux au PIB. On voit alors que, parmi les grandes nations, elle se situe à proximité du Royaume-Uni, et devant l’Espagne, l’Allemagne, les Etats-Unis, le Japon et l’Italie.


Une France plus industrielle hors de ses frontières


On voit surtout, lorsque l’on scrute la spécialisation de ces emplois, que la France est plus industrielle que ne le suggère les données centrées sur le seul territoire. Le secteur manufacturier représente 30% de l’emploi off-shore hexagonal, quand il ne représente plus que 13,5% de l’emploi marchand sur le territoire. On a là l’illustration que nos groupes externalisent une partie de leur process, tout en gardant le contrôle.

Parmi les gros bastions d’emplois industriels à l’étranger, il y’a l’automobile, l’agro-alimentaire, les biens d’équipement électriques, la pharmacie, l’industrie chimique, l’aéronautique. Et en périphérie du secteur manufacturier, le retraitement des eaux, et l'assainissement-retraitement des déchets, qui constituent aussi un gros pourvoyeur d’emplois.


La puissance des services et des secteurs de pointe


Mais ce qui fait la spécificité de la France, c’est la puissance de ses services à l’étranger. Les secteurs des services, c’est 3,5 millions de personnes employées à l’étranger, soit 61% notre emploi off-shore. C’est moins que la proportion que l’on observe sur le sol français, mais en niveau absolu, c’est plus que l’Allemagne, où l’on ne dénombre que 2,6 millions de ce type d’emplois. Cet emploi est porté sans surprise par le commerce de détail (près d’un million à lui tout seul). Il est dominé par le secteur de l’hébergement et de la restauration. Figurent également en bonne place des secteurs de pointe : dans le conseil, la programmation informatique, l’information, la communication, et les activités scientifiques.


Cette France off-shore, c’est aussi à certains égards la copie revue et corrigée de nos failles hexagonales. Dommage qu’elle reste si souvent dans l’angle mort de nos analyses.


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