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L’étude d’un think tank britannique indiquant que l’Inde allait devenir cette année la 5ème puissance mondiale, "devant la France" avec un PIB plus élevé, a animé le débat en début d’année. Si personne ne conteste la montée en puissance économique de l’Asie, et notamment de l’Inde, l’idée que l’économie indienne serait plus puissante que l’économie française, symbole du déclassement de notre pays, est à rejeter catégoriquement. Pourquoi ? Parce que comparer les PIB des pays ne dit rien de la puissance d’une économie.

 

Ne pas confondre poids et pouvoir économiques

 

Un petit rappel pour commencer : le PIB de l’Inde dépassait celui de la France jusqu’au début des années 1950. Ce qui est anormal, c’est qu’un pays de 1,3 milliard d’habitants produise moins de richesses qu’un pays de 67 millions d’individus !

 

Pour avoir une première idée de la capacité à produire de la richesse, il faut, au moins, regarder le PIB par habitant. Et là, il n’y a pas photo :

 

Etats-Unis : 60 000 Mds $
Japon : 40 000
Zone euro (France) : 38 000
Chine : 8500
Inde : 2000 $

 

Et ce n’est qu’une 1ère approximation du poids économique d’un pays, ce qui ne suffit pas, loin de là, à déterminer son pouvoir économique.

 

Ce débat permet de s’interroger sur une question clé : qu’est-ce qu’une grande puissance économique ?

 

Le vrai pouvoir, c'est de contrôler les règles du jeu

 

L’erreur couramment faite consiste à mesurer le pouvoir par les ressources : la démographie d’un pays, son PIB ou même ses ressources culturelles, ce qu’on appelle le « soft power ». Or, elles ne nous disent rien du véritable pouvoir qui consiste à disposer de la capacité, et toutes les étapes sont importantes, d’élaborer, de décider, de légitimer, de mettre en œuvre, et de contrôler les règles du jeu économique dans lesquelles les autres devront forcément s’inscrire. Et spécialement dans les trois domaines clés que sont la production, la finance et le savoir.

 

De ce point de vue, les Etats mais aussi les firmes, les ONG et les mafias participent de ce pouvoir mondial. Vu de cette façon, l’Etat américain dispose d’un pouvoir bien plus fort que celui des autres Etats, France inclus, MAIS même l’Etat américain a perdu du pouvoir face aux acteurs privés.

 

Quelques exemples : dans les secteurs clés de la technologie, de la santé, du divertissement ou de l’électronique, les deux ou trois plus grosses entreprises sont américaines. Sur le marché des changes, 88% des transactions (sur un total de 200% car il y a deux devises par transaction) concernent le dollar, 31 % l’euro, et la monnaie chinoise est à 4 % ; une crise bancaire américaine a un impact mondial, pas chinoise ou indienne. Dernier exemple : sur les plus de 900 prix Nobel décernés depuis sa création, près de 40 % ont récompensé des Américains (la France est 4ème avec 6 %).

 

Les Etats-Unis conservent le leadership mondial

 

Bref, à rebours de ce que l’on peut lire souvent, les Etats-Unis conservent aujourd’hui le leadership mondial. Mais les firmes multinationales disposent également d’un pouvoir important, américaines ou pas. Par exemple, les règles comptables sont écrites par des grands cabinets d’audits qui les ont fait passer du coût historique à la "fair value", la valeur de marché : quand elle monte, cela accroît la valeur des transactions… de même que les bonus et les commissions ; quand ça baisse, nos comptables décident la remise en cause des règles pour ne pas déprécier trop vite la valeur des titres financiers détenus.

 

Au-delà des infrastructures de la mondialisation, les multinationales ont monté leur capacité à écrire les règles du jeu mondial : en matière de droits de la propriété intellectuelle, ils n’ont jamais été aussi élevés dans l’histoire ; en santé publique avec, par exemple, le glyphosate, les firmes de l’industrie chimique décident en partie la quantité de leurs poisons que nous devons accepter dans notre alimentation et l’air que nous respirons. Et quand la loi ne plaît pas aux grandes entreprises, il y a la multiplication des tribunaux d’arbitrage qui leur permettent de les contester.

 

Dans ce contexte global, ni la France, ni ses acteurs économiques n’écrivent les règles du jeu de la mondialisation : il y a des siècles que la France n’est plus une grande puissance ! Mais même si elle s’inscrit dans des règles globales définies par d’autres, elle peut y créer sa propre variante nationale de capitalisme. Et sa forme plus ou moins sociale est le résultat de ses propres choix.

 


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