Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


La spirale infernale du soutien au pouvoir d'achat en France

Publié le vendredi 2 juin 2023 . 5 min. 25

https://player.vimeo.com/video/829079370 -Graphique-La-spirale-infernale-du-soutien-au-pouvoir-d-achat-en-France-306350236.jpg picto
Voir plus tard
Partager
Imprimer

Comment a progressé le niveau de vie d’un Français moyen depuis l’arrivée de l’euro, il y a 25 ans ou presque ?


Très vite, dans le prolongement de l’euphorie de la fin des années 90, avec une hausse de 2,1% par an en moyenne jusqu’en 2002, portée par les réductions d’impôts et la baisse d’un point du taux de TVA en 2000. Il atteint alors près de 1 800 euros par mois. Les années 2003-2004 sont en revanche des années difficiles, plombées par l’évolution de l’emploi et des salaires. Puis il se redresse à nouveau avec la reprise. La situation des entreprises s’améliore, l’emploi redémarre, les salaires suivent et le pouvoir d’achat est stimulé par le ralentissement de l’inflation. L’optimisme est de retour. Cette tendance favorable perdure jusqu’à la fin 2008. Le bilan des 10 premières années de l’euro est remarquable. Le revenu réel du Français moyen s’est élevé de 1,4% en moyenne par an. Du jamais vu depuis les Trente Glorieuses.


La stratégie de la « demande »


Mais cette hausse porte surtout la marque de la politique économique de Jospin et Chirac : celle de la consommation comme fer de lance de la croissance. La contrepartie de cette stratégie de la demande, on le comprendra plus tard, c’est le sacrifice des comptes publics, un système productif dont la compétitivité se dégrade et des échanges extérieurs déséquilibrés : les excédents commerciaux reculent pour céder la place à un déficit de 42 milliards en 2007.


C’est dans ce contexte que survient la crise financière de 2008-2009. L’activité se dérobe, le chômage de masse fait son retour, tandis que l’accélération des prix de l’énergie aggrave la note pour les ménages : la dynamique des revenus se brise. Mais il faut relativiser l’ajustement au regard de l’ampleur du choc qui s’effectue, a minima par rapport aux autres pays européens. Car dans la logique du modèle français de croissance par la demande intérieure, la réponse des pouvoirs publics ne change pas : Nicolas Sarkozy décide d’alléger la barque fiscale des Français pour soutenir coûte que coûte la consommation. C’est ainsi que sont défiscalisées les heures supplémentaires et que sont versées des primes exceptionnelles. Mais c’est le chant du cygne. Cette politique fait exploser le déficit public, qui dépasse 7% du PIB en 2009 et reste encore supérieur à 5% deux ans après, tandis que le déficit extérieur s’enfonce à -75 milliards d’euros en 2011.


Sous la pression allemande, des mesures de consolidation budgétaires sont prises au Sud de l’Europe. En France, c’est la douche fiscale qui commence. Dès 2011, sous Sarkozy, c’est une contribution sur les hauts revenus, la chasse aux niches fiscales et la taxation de l’épargne. D’autres mesures suivront sous la présidence Hollande. Le rebond du chômage couplé à l’austérité pèse alors de tout leur poids sur les revenus. Bilan, le pouvoir d’achat stagne ou recule trois années de suite. Une grande première dans l’histoire économique de la France.


Le mouvement des « gilets jaunes » donne un coup de fouet au niveau de vie


Et pourtant, la remontée survient en 2014 malgré un contexte économique toujours dégradé. Le pouvoir d’achat bénéficie en fait de trois coups de pouce :


• C’est d’abord l’inflation qui tombe à un plancher dans le sillage de l’effondrement des prix du pétrole.
• C’est ensuite le CICE qui s’est en partie transformé en une subvention indirecte aux hausses de salaire.
• C’est enfin, une pause dans le chargement de la barque fiscale.


Là, le mouvement va pourtant s’enrayer prématurément courant 2017 : avec le retour de l’inflation dans le sillage de la forte hausse du prix du pétrole et de l’alourdissement de la fiscalité sur les carburants et le tabac, avec les faibles revalorisations salariales, avec les coups de rabots à tout va sur le pouvoir d’achat des revenus d’inactivité (retraites, APL, allocations familiales…), tout cela efface les effets des baisses des cotisations salariales et de la taxe d’habitation et finit par faire caler le pouvoir d’achat début 2018 pour déboucher en fin d’année sur le mouvement des « gilets jaunes ».


Une conflagration sociale qui pousse le gouvernement à prendre un ensemble de mesures qui vont réduire de 11 milliards d’euros les prélèvements obligatoires et donner un coup de fouet au niveau de vie. Mais cela se paie au prix fort celui de comptes publics dégradés et d’un déficit extérieur qui se creuse à nouveau, proche de 60 milliards d’euros.


Quoi qu’il en coûte


Survient alors la crise de la Covid-19. Les revenus d’activité et du patrimoine s’effondrent. Cette baisse est néanmoins compensée par le repli des prélèvements sur le revenu et l’accroissement des aides et prestations sociales versées aux ménages et aux travailleurs indépendants via l’utilisation à grande échelle du dispositif d’indemnisation de l’activité partielle. C’est plus globalement la mise en place du « quoi qu’il en coûte » qui permet de limiter la casse, mais fait exploser le déficit public à 9% du PIB.


2021 est l’année de la reprise qui vient se fracasser dès 2022 sur les répercussions de la guerre en Ukraine sur les prix de l’énergie, de l’alimentaire et ses conséquences sur le pouvoir d’achat. En réponse, c’est la mise en place du bouclier tarifaire sur le prix de l’électricité, les remises à la pompe, etc. Cela limite peut-être son impact sur le niveau de vie qui est à peine écorné, mais toujours au prix d’un déficit public qui explose les critères de Maastricht et d’un déficit extérieur à la dérive.


Après 10 années flamboyantes, le niveau de vie du Français moyen s’est élevé de 0,3% l’an depuis 2009. C’est peu, surtout qu’en face les dépenses incompressibles se sont envolées. Surtout, c’est au prix d’une dégradation des comptes publics et extérieurs difficilement soutenables.


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :