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Les leçons de la croissance portugaise : de la rigueur à la relance

Publié le lundi 26 novembre 2018 . 4 min. 21

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Augmentation du salaire minimum, revalorisation des prestations sociales, fin du gel des retraites et des traitements dans la fonction publique, embauche de fonctionnaires, renationalisation, la politique économie menée par le gouvernement portugais depuis 2016 est aux antipodes de celle de ses prédécesseurs. Et cela semble parfaitement fonctionner : la croissance proche de 3% en 2017 devrait être encore supérieure à 2% cette année, le marché du travail confirme son retour d’avant crise avec un taux de chômage tombé à 6,6%, son plus bas niveau depuis 16 ans !

La pauvreté recule et, cerise sur le gâteau, les finances publiques sont assainies si bien que le gouvernement vise quasiment l’équilibre pour 2019, c’est historique. C’est aussi un véritable pied de nez à Bruxelles démontrant une fois de plus que la rigueur cela marche quand cela s’arrête.

L’histoire est néanmoins un peu plus complexe En fait pour être comprise, la surprenante performance du Portugal depuis 2016 doit être replacée dans un contexte historique plus large en intégrant à la fois ce qu’ont fait les gouvernements précédents et le contexte international. Dans le cadre d’une union monétaire, où jouer sur la valeur de la monnaie est impossible reste l’arme de la dévaluation interne pour gagner en compétitivité.

Cette arme sera d’autant plus efficace  1- que le niveau de gamme de production est plutôt bas et que la concurrence s’effectue principalement par les coûts. 2- Que les autres pays n’utilisent pas la même politique. Et c’est le cas. En huit ans, de 2009 à 2016, les coûts salariaux unitaires, c’est-à-dire le rapport entre le coût horaire de la main d’œuvre et la productivité horaire du travail, ont baissé de 4,5% au Portugal. Parmi les grandes économies européennes seule l’Espagne a été plus loin dans la déflation salariale et l’on mesure mieux l’effort des Portugais pour améliorer leur compétitivité-coût par rapport à l’Italie, la France ou l’Allemagne.

Cette stratégie a bien permis de redresser les parts de marché à l’international, qui avaient touché un point bas en 2012, ce qui a donné un sérieux coup de fouet aux industries exportatrices, notamment des branches traditionnelles du textile, de la chaussure mais aussi de l’automobile ou de la filière papier-carton. Les ventes à l’étranger ont de plus profité de l’accélération de la croissance en Europe, notamment en Espagne, pays avec qui les liens commerciaux sont très étroits et qui absorbe un peu plus du quart des exportations lusitaniennes.

L’explosion du tourisme constitue un autre élément majeur de la reprise économique portugaise. Près de 13 millions de touristes étrangers ont séjourné au Portugal en 2017, un chiffre en hausse de 69% depuis 2012. Une explosion due à la fois aux soutiens des pouvoirs publics, mais aussi au report de touristes de destinations courantes comme l’Egypte et la Tunisie en raison de problèmes de sécurité et au développement des compagnies à bas coût. Les recettes font mieux que suivre et ont dépassé 15 milliards d’euros en 2017, en hausse de 19,5% sur 2016, soit sa plus forte progression depuis 1998. C’est la marque de la hausse du chiffre d’affaires moyen réalisé par touriste et le signe de la montée en gamme de l’offre.

C’est dans cette séquence qu’il faut replacer la fin de l’austérité qui a notamment permis de forts gains de pouvoir d’achat, à la consommation des ménages de se libérer et de contribuer ainsi de façon décisive à la croissance. Ce sont ces éléments de compétitivité retrouvée, de croissance des débouchés à l’export, d’un secteur touristique en ébullition et d’assouplissement de la politique économique à point nommé qui ont fait le succès du Portugal. Un succès encore fragile. L’accélération des salaires a notamment gommé une partie de l’avantage compétitivité-coût au moment même où les marchés à l’export se resserrent.

Bilan, les excédents courants ont fondu et le solde est à nouveau légèrement déficitaire depuis le 1er trimestre 2018. Quant au secteur du tourisme, il va vite se heurter à des contraintes physiques, notamment aéroportuaires, porte d’entrée quasi-unique des touristes étrangers. L’économie portugaise va mieux, voire beaucoup mieux mais elle reste aussi très vulnérable. La rigueur c'est bien quand ça s'arrête, mais faute de bâtir de vrais moteurs endogènes de croissance, ça ne résout rien sur le fond.


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