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L’industrie mondiale des équipements de télécommunications

Publié le jeudi 10 octobre 2019 . 4 min. 36

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La guerre commerciale sino-américaine cache une lutte sans merci pour empêcher la Chine de prendre le leadership de la 5G. La 5G, c’est la technologie clé de demain qui ouvre les portes des réseaux de communication ultra-rapides et des objets connectés. Tous les équipementiers télécoms mondiaux y investissent pour rester dans la course, y compris les chinois Huawei et ZTE déjà très actifs sur le marché nord-américain.

Oui mais voilà : les États-Unis ont interdit au printemps 2019 à leurs entreprises, pour des raisons de sécurité nationale, de vendre à ces deux acteurs des matériels, logiciels et matériaux, y compris des semi-conducteurs indispensables aux infrastructures 5G. Depuis un certain temps déjà, les agences fédérales et les opérateurs télécoms ne se fournissaient plus chez Huawei en raison des risques avérés ou non de cyber-espionnages.

Privés des semi-conducteurs des Américains, leaders de ce domaine, Huawei et ZTE explorent d’autres sources d’approvisionnement. Mais les options sont limitées, y compris auprès des fournisseurs chinois. Car c’est le point faible de la Chine qui a enregistré en 2018 un déficit commercial de plus de 193 Md€ dans les semi-conducteurs, un montant qui a doublé depuis 2009. Certes, Pékin se construit une industrie des semi-conducteurs de dernière génération. Mais un tel effort demandera du temps à se concrétiser.

Si un repli de l’activité n’est pas à exclure à court terme pour les deux équipementiers chinois, ces derniers montrent toutefois des signes de résilience :
• D’abord, leur taille leur procure un pouvoir de marché important. Huawei se place au 1er rang mondial des fournisseurs d’équipements télécoms et ZTE est 4e. Une grande taille qui leur confère une forte compétitivité coûts et prix en vertu des économies d’échelle.
• La concentration de cette industrie limite aussi les alternatives. Huawei, Ericsson, Nokia et ZTE représentent près de 91% des ventes mondiales en valeur. A cela s’ajoute des coûts de changement non-négligeables pour les entreprises clientes désireuses de s’émanciper des deux firmes chinoises.
• Ces dernières disposent d’ailleurs d’un portefeuille clients déjà installé en dehors des États-Unis, notamment en Europe, en Asie et en Afrique, ce qui les place en théorie en première ligne pour remporter les appels d’offres 5G.
• Les deux groupes détiennent également des positions fortes dans la 5G. Huawei aurait consacré 4 Md€ à la R&D depuis 2009. Il détiendrait déjà plus de 2 500 brevets, soit environ 20% de tous les brevets 5G dans le monde. Au début de l’été 2019, Huawei et ZTE avaient déjà respectivement remporté 50 et 25 projets commerciaux 5G, mais aucun aux États-Unis. Pour autant, difficile de parler de leadership des Chinois dans la 5G comme on veut parfois nous le faire croire car Ericsson et Nokia, eux, ont chacun signé une quarantaine de contrats dans ce domaine.
• Enfin, les deux groupes chinois s’activent pour limiter l’impact des restrictions américaines. Le numéro un mondial discute avec ses fournisseurs américains afin qu’ils délocalisent leur production en Chine ou en Asie du Sud-Est. Il tente aussi de concevoir en interne les composants critiques dont il a tant besoin.

Les mesures anti-Huawei et ZTE prises par les autorités américaines soulèvent au final quatre risques. Des dommages collatéraux sur le système productif américain du fait de l’interdépendance de ces deux économies, notamment dans la filière télécoms. Des représailles de la part de la Chine, 1er marché de consommation mondial. Des risques accrus pour les groupes japonais et européens détenant des filiales commerciales ou des unités de production en Chine ou aux États-Unis. Et, enfin, une légitimation des politiques unilatérales et des réflexes protectionnistes. Bref, le nouveau front ouvert sur la technologie 5G par l’admiration Trump pourrait au mieux s’avérer inutile, au pire contre-productive.


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