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15 ans sans crise financière profonde, autrement dit sans séisme sur le marché des changes, krach sur les marchés d’actifs, ou encore crise bancaire majeure, c’est un record. Serions-nous devenus complètement fous ou nous sommes-nous améliorés ?


Une résistance exceptionnelle


Le constat est en tous les cas déroutant, contrastant avec la prolifération des prophéties noires. Pour les cassandres, la crise de 2008 n’aurait été qu’un coup de semonce annonçant un Big One plus terrible encore. Avec le Quantitative Easing, les Banques centrales apprentis sorciers n’auraient fait que différer la crise pour mieux sauter, favorisant un surendettement généralisé et une inflation des prix d’actifs. Le super krach serait imminent. Comme il l’était d’ailleurs avant même la crise sanitaire. Certains, s’appuyant sur la temporalité quasi décennale des crises depuis 1987, guettaient avec inquiétude les années 2017 ou 2018, sans plus de réussite que ceux qui spéculaient sur le bug informatique de l’an 2000. Depuis, deux crises majeures ont ébranlé nos économies, la pandémie et la flambée énergétique de 2021, sans que les marchés perdent leurs sang-froid. Plus fort encore, l’inflation a ressurgi, signant l’acte de mort des taux zéro. Et les marchés résistent toujours et encore, battant parfois même leurs records.


Cette résistance est d’autant plus exceptionnelle que depuis les années 70, il n’y a pas eu de séquence de plus de 10 ans qui ne soit secouée par un séisme financier à portée mondiale :


• 1971-1973, c’est explosion de Breton Woods qui ouvre une longue séquence de flottement et d’instabilité des changes.
• 1982, c’est la crise massive d’endettement des PVD.
• 1987, c’est le krach boursier bref, mais massif.
• Au tournant des années 1980-90, c’est une succession de crises bancaires, sur fond de krach immobilier qui ébranle les caisses d’épargne américaines, les banques japonaises puis européennes.
• 1992-1993, c’est la crise du SME.
• 1997, c’est la crise asiatique avec son effet domino sur le pays émergent.
• 2000, c’est le krach des NTIC.
• 2007-2008, c’est la crise des subprimes.


Le calme avant la tempête ?


Or, depuis, rien d’équivalent :


• Sur le plan bancaire, que des accidents localisés, hormis la recapitalisation d’urgence de la Société Générale, de la BNP et la faillite ordonnée de Dexia en 2011.
• Sur le marché des changes, jamais les parités entre grandes devises n’ont été aussi stables sur une si longue période. La parité euro/dollar fluctue dans un couloir réduit depuis 2014, alors que les secousses macro-économiques sont sans égal. La volatilité sur 5 ans euro/dollar est ainsi à son plus bas. Côté renminbi chinois, les fluctuations demeurent très contenues. Et lorsque l’on scrute, les taux de changes effectifs des grandes régions, définis sur un panier large de devises, il apparaît que cette stabilité est généralisée, même si elle a été écornée par la guerre en Ukraine.
• Les prix de l’immobilier connaissent une inflexion aux États-Unis ou en Allemagne, sous l’effet de la hausse des taux et plafonnent en France, sans pour autant que cela prenne l’allure d’un krach à ce jour.
• Quant aux Bourses, elles tanguent, mais elles résistent à très haut niveau. Même aux États-Unis, où le S&P 500 est en deçà de ses pics historiques, le marché a absorbé l’explosion de la bulle Tech de 2021, sans embarquer l’ensemble des valeurs dans une spirale baissière comme en 2000.


Ce calme ressemble à un calme avant la tempête. Quand aucune crise ne vient purger le système, la peur que nous tombions d’encore de plus haut est naturelle. À défaut, l’absence de peur est en terme psychiatrique une pathologie. La conscience du danger est ce qui protège la survie de l’espèce, en l’occurrence ici, celle des loups de Wall Street.


De solides soubassements derrière la résistance financière


Les fous et les aveugles de la finance sont pourtant moins fous et aveugles qu’il n’y paraît. Il y a de solides soubassements derrière la résistance financière :


1. Les marchés d’actifs sont dominés par une gestion professionnelle de plus en plus concentrée, dominée par quelques mastodontes planétaires qui ne cèdent pas à la panique comme le petit actionnariat disséminé d’antan.
2. Les règles prudentielles édictées après Bâle III ont bel et bien coupé un certain nombre de circuits de diffusion des crises aux banques, limitant leur exposition directe, et conduisant à un provisionnement mieux ajusté.
3. De surcroît, la remontée des taux constitue plutôt une aubaine pour les banques en termes de rentabilité.
4. Enfin et surtout, le capitalisme contemporain a appris à générer du profit et à rentabiliser le capital productif sans croissance et sans gains de productivité. Derrière la résistance des valeurs, il y a une rentabilité financière, sonnante et trébuchante, qui résiste aux crises. Et même une sur-rentabilité structurelle, à travers plus de concentration, des normes de gestion qui ne dévient pas. De fait, 2022 est encore une année record en termes de résultats des deux côtés de l’Atlantique parmi les champions de la cote.


Alors certes, rentabilité sans productivité, il y a un loup. C’est celui de la sous-rémunération du travail à laquelle remédient les États en s’endettant pour maintenir les débouchés à flot. Le jeu tiendra tant que ce compromis tiendra. Or, il n’est de l’intérêt de personne qu’il craque, surtout pas des banques centrales grandes détentrices d’obligation d’État. Les cassandres ont certes de bonnes raisons d’être sombres. Mais les fous ont aussi de bonnes raisons de ne pas s’affoler. Et nul ne sait dire quand l’attelage des intérêts déraillera.


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