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2022 : reprise, accélération ou bifurcation de l'économie ?

Publié le lundi 13 septembre 2021 . 6 min. 00

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La crise du Covid change-t-elle le cours de l’histoire du capitalisme ? Les conflagrations majeures véhiculent, pour les plus optimistes, l’espoir qu’elles ont une fonction utile, qu’elles accélèrent les mutations, qu’elles sanctionnent des errements de régulation passés et qu’elles forcent l’avènement de nouvelles institutions, replaçant le système sur un sentier de soutenabilité. Ces espoirs peuvent être déçus à l’instar de la crise des subprimes qui devait nous arracher des errements de la financiarisation à outrance. On a vu ce qu’il en fut. Plutôt que de m’embarquer dans une prospective hasardeuse, à haut risque de confusion entre souhaits et réalités, regardons ce qui s’esquisse dès à présent.


La vigueur de l’investissement et de l’emploi


Les sujets d’étonnement qui défient nos mécanismes et représentations standards de l’économique ne manquent pas. Et ces déviations nous livrent de nombreuses informations sur les changements qui s’opèrent en accéléré.


Premier étonnement : la vigueur de l’investissement des entreprises. Alors que l’économie naviguait à moins de 3% de son niveau normal au deuxième trimestre, l’investissement productif des sociétés non financières culminait déjà à plus de 2% au-dessus de ses niveaux d’avant crise et il demeure porté par des intentions très favorables des entreprises dans les trimestres à venir. Du jamais vu. Cette déconnexion entre activité et investissement est totalement atypique.


Deuxième grande surprise, la vitesse de récupération de l’emploi. Sa composante salariée surplombait déjà en juin de 145 000 les niveaux atteints avant crise et de 86 000 dans la seule sphère privée, sans attendre la normalisation de l’activité. Cette amélioration est portée par une puissante vague d’embauches en CDI ou CDD de plus d’un mois. Alors que des pans entiers de l’économie sont loin d’avoir restauré leurs niveaux d’avant crise (hébergement, loisirs, matériels de transport, habillement, etc.), d’autres recrutent massivement (santé, construction, informatique, éducation, action sociale, B-to-B de pointe, etc.). Ces recrutements en CDI révèlent que les entreprises se repositionnent de façon pérenne sur les nouveaux marchés boostés par la Covid, qu’elles ont les moyens de stratégies actives.


Les liquidités coulent à flots et alimentent du new business


Investissement + emploi, des capacités se créent alors que l’économie demeure globalement en sous-régime… Du jamais vu là encore. Avec en arrière-plan de cela aussi, une incroyable vitalité entrepreneuriale. Certes, l’explosion de l’autoentrepreneuriat ne nous dit pas grand-chose sur la viabilité et l’activité réelle de ce qui se crée… Ce statut a d’abord absorbé les besoins de coursiers qu’a générés le boom de la vente à distance. Mais il y a aussi les créations record de nouvelles sociétés (hors autoentrepreneuriat) qui ne peuvent être suspectées de simplement remplacer les entreprises sinistrées du Covid, puisque les défaillances demeurent à des niveaux incroyablement faibles en dépit de tout ce qui avait été annoncé. Avec en arrière-plan encore une effervescence d’ampleur inconnue des financements de la Tech au stade de l’amorçage et du développement. Des niveaux stratosphériques de plus de 1 milliard par mois entre mai et juillet. Qui nous signalent que les liquidités qui coulent à flots se fixent sur du new business : de nouveaux investissements et nouveaux projets donc.


Nombre d’entreprises se positionnent sur la révolution de l’accès, du multicanal et du phygital. Au-delà de la distribution, cela concerne la relation à l’emploi, avec le télétravail, les approvisionnements, la mise à disposition des services (récréatifs, culturels), avec des conséquences en chaîne sur la mobilité, les choix d’implantation des entreprises et des ménages, d’aménagement des espaces domestiques ou professionnels et une explosion des besoins informatiques. L’effervescence entrepreneuriale dans certains secteurs (vente à distance, poste et courrier, agences immobilières, installation électrique, etc.) confirme que tout un écosystème monte en puissance. Cette couche de l’économie va durer, se consolider sans faire disparaître l’ancienne. Elle pousse à l’adaptation des agents en place, animant le B-to-B et l’acquisition des compétences vitales pour ne pas être évincée du marché.


Des réserves de cash encore importantes


Une normalisation des défaillances ne fait pas de doute, avec la fin du « quoiqu’il en coûte », la fragilisation des acteurs confrontés à l’irruption de nouveaux concurrents et la forte mortalité inévitable des nouveaux entrants. Mais elle ne prendra probablement pas la forme sévère et concentrée tant redoutée. Car les ménages comme les entreprises abordent cette nouvelle séquence avec des réserves de cash considérables et inentamées. De la consommation en réserve donc. Et des entreprises qui ont profité de la crise pour se doter de réserves liquides bon marché, dont elles diffèrent le remboursement. Un matelas de sécurité qui réduit leur aversion au risque et vient en appui de leurs stratégies de redéploiement productif, d’investissement et d’embauche sur les segments les plus dynamiques du marché.


Plus d’hommes, plus d’investissement, de nouvelles couches d’activité, notamment dans le B-to-B, donc plus de capacités en sortie de crise. C’est une première après un tel décrochage. Et un état d’hyperliquidité qui desserre les contraintes de financement et encourage la prise de risque. Bref, la crise nous fait hériter d’une économie augmentée, allant toujours plus loin dans l’hyperfluidité et l’émancipation des contraintes géographiques. Avec un bilan carbone plus qu’incertain et des modalités de gouvernance inchangées. Alors bifurcation, sans doute pas. Accélération : oui !


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