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Si l’est un domaine où la doxa a été prise à contre-pied, c’est bien celui de l’endettement public. Rappelons-nous du cri d’alarme lancé par Michel Pébereau en 2005. La France flirtait alors avec les 65% de dette publique rapporté à son PIB. Elle frôlait alors la faillite de l’avis des experts. Quant au contexte de décrue des taux d’intérêt à long terme, dont bénéficiaient les États, ce dernier ne constituait qu’une aubaine transitoire, liée à la montée des classes d’âge préparant leurs retraites. Mais dès que ces dernières basculeraient en inactivité, puisant sur leurs encaisses financières, cela sonnerait le glas de l’épisode d’abondance de l’épargne et de détente des taux.


Les marchés ne bronchent pas


Moins de 15 ans plus tard, qu’en est-il ? Les engagements bruts des États de l’OCDE ont franchi la barre des 100% du PIB en 2012, continuant à progresser depuis pour avoisiner 110% en 2019. Et face à cette dérive, qui aurait dû semer la panique sur les marchés, les taux longs continuent leur décrue inexorable, touchant maintenant des minima historiques. Le Japon, figure de proue du vieillissement et du syndrome de la stagnation séculaire, est devenu emblématique de ce paradoxe. Le pays explore les hauteurs en matière de dette publique, franchissant le palier des 100% dès 1997, puis de 200% dès 2011, et en fin de 225% en 2019, sans que cela interrompe le mouvement de décrue des taux sur les obligations d’État. Résultat, le pays a aujourd’hui une charge d’intérêt attenante à sa dette (que ce soit en brut ou en net) inférieure aux niveaux qui prévalaient en 1976, quand sa dette dépassait à peine 25% du PIB.


Et c’est au tour maintenant au tour des États-Unis d’être attirés par l’ivresse des sommets. Le déficit public dépasse 6,5% du PIB en phase de croissance dans ce pays. Il est promis à se creuser bien davantage en cas de décélération de l’activité, ce qui devrait propulser le ratio d’endettement public américain encore plus haut. Mais les marchés ne bronchent pas. Les taux longs avoisinent 2%. Les bons du trésor américains sont le support incontournable de détention du dollar. Et face aux besoins du reste du monde, les États-Unis couvrent en toute impunité leur besoin de financement.


La doxa évolue


La doxa, évolue donc. On redécouvre que les situations favorables à l’endettement public, où les taux longs demeurent inférieurs au taux de croissance, ne sont pas une anomalie historique. Et que c’est plutôt celle que l’on nous promettait comme un retour à la norme, celle où les taux longs sont supérieurs au taux de croissance, qui fait figure d’exception. 


On redécouvre aussi que cette fameuse sentence, assénée comme une évidence depuis des années, selon laquelle les entreprises investissement mieux que les États, relève d’un réflexe pavlovien non étayé. Tout dépend de quel investissement l’on parle. Quand il s’agit d’investissement utiles à l’ensemble du système productif, ou au bien-être de la collectivité, qui d’autre que l’État peut tenir compte des externalités ?


Des opportunités à saisir pour les Etats


Il y a là une opportunité historique à saisir. Les États ne vivent plus sous la tutelle des marchés. La pression pour réduire la surface des dépenses publiques et réserver l’accès au marché à la sphère privée ne joue plus. Or, sans investissement infrastructurel, la capacité d’expansion d’une économie est corsetée. L’investissement infrastructurel reste la matrice de tous les autres investissements. La croissance de l’après-guerre a eu besoin d’infrastructures routières, de réseaux d’énergie, d’une reconfiguration des villes, pour prendre toute sa dimension. L’économie digitalo-verte a besoin de nouvelles grandes reconfigurations pour permettre aux nouveaux usages de se déployer pleinement. Faute de cela, dans un monde encore pensé pour les anciens usages, l’épargne surabondante ne fait que gonfler la demande d’actifs survalorisés et le rachat des entreprises entre elles, au détriment de l’économie réelle.


Face à ce changement de doctrine, l’Allemagne reste campée sur son principe de précaution ordo-libéral. Et le reste de la zone euro, n’ose pas, au nom de l’intérêt des générations futures. Des générations futures auxquelles il faudra expliquer, que c’est dans leur intérêt, que l’Europe n’a investi ni dans la préservation de la planète, ni dans les infrastructures d’avenir, lorsque l’argent était gratuit.


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