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Brexit : débâcle ou triomphe d'un capitalisme sans foi ni loi ?

Publié le jeudi 14 décembre 2017 . 4 min. 39

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Le Brexit est un échec. La messe est dite pour beaucoup. Le Royaume-Uni, par son repli, sape ce qui faisait le fondement même de sa croissance : son attractivité, aussi bien sur le plan des capitaux, que sur celui des hommes. La croissance britannique marque d’ailleurs déjà le pas.

 

Mais ne sommes-nous pas en train d’enterrer un peu trop vite l’économie britannique, prise dans les affres financières et juridiques du Brexit ? Le coût de sortie est indéniable. Il est aggravé par le fait que le pays a déjà épuisé tous les leviers de soutien à son économie et arrive au bout d’une logique. Mais est-on si sûr que, désentravée de toute une série d’obligations européennes, l’économie britannique s’en trouve plus mal à terme ?

 

Car c’est bien un tournant politique majeur qui est en train de s’esquisser Outre-Manche et qui fait écho à ce qui se passe Outre Atlantique. Un tournant qui rappelle celui des années Thatcher-Reagan par son ampleur. Même si la connivence entre les leaders, n’est pas la même aujourd’hui qu’hier, il y a bien une similitude entre ce qui se passe dans l’Amérique de Trump et le Royaume-Uni de Theresa  May et de Boris Johnson.

 

Au slogan America first, le Royaume-Unie répond Britain first

 

Au cœur du processus, une volonté de repousser toujours plus loin les obstacles qui pèsent sur le libre jeu des affaires. Sous Thatcher et Reagan, c’étaient surtout les syndicats et avec eux les rigidités du marché du travail qu’il fallait dynamiter. Aujourd’hui ce sont les astreintes liées à la coordination internationale dont ces deux pays souhaitent s’abstraire (au moins partiellement) : les normes environnementales et sanitaires contraignantes, les normes prudentielles concernant la sphère financière, et les obligations de réciprocité ou de concurrence non faussée inhérentes à la libre circulation des hommes et des marchandises.

 

Ces économies ne deviennent pas protectionnistes ou dirigistes. Le dogme libéral demeure, avec pour priorité de faciliter la vie des affaires en allégeant les normes et la fiscalité.

 

C’est une accélération qui s’inscrit dans le prolongement de la vague ultra-libérale des années 79-80, que les pays anglo-saxons, États-Unis en tête, n’ont eu de cesse d’exporter afin de déverrouiller les marchés. Tout le monde à l’époque, de l’Europe aux États-Unis, misait sur l’édification d’un grand marché mondial, ou européen, pour démultiplier les opportunités de débouchés pour les économies avancées arrivées à saturation en termes d’équipement des ménages. Personne alors n’avait anticipé l’ampleur du tsunami côté offre : l’hyper-abondance de biens qu’a générée l’irruption de nouveau producteurs, avec pour effet collatéral une pression permanente à la baisse sur les prix et l’éviction des productions des pays avancés.

 

Libéralisme sans foi ni loi

 

Et c’est précisément à cela que s’attaque la révolution « turbo-libérale » de 2017 : à l’heure où s’allonge la facture de la prédation sociale et environnementale, et alors même que le besoin de rééquilibrer le rapport de force entre travail et capital n’a jamais été aussi manifeste, les fers de lance de la révolution ultra-libérale quittent la table, renoncent  aux obligations de réciprocité et jouent le chacun pour soi. Alors même que l’on pouvait s’attendre à un retour de balancier en faveur d’un État plus social, plus environnemental, plus soucieux de l’intérêt général, c’est tout le contraire qui s’esquisse. Un libéralisme plus décomplexé encore que le précédent.

 

Ce libéralisme-là est sans foi ni loi. Business first, il s’émancipe de tout ce qui dérange : la fiscalité, les normes environnementales, les velléités de coordination. Cela sonne comme une fuite en avant vers le gouffre, mais ce serait une erreur de parier sur son échec, comme l’avaient fait les commentateurs à l’époque de Reagan et Thatcher, à l’aune des premiers chiffres désastreux de ces deux expériences au plan conjoncturel. Le risque, et la plus forte probabilité, c’est que cela marche. Et à regarder les données de la Bourse, il semble que cette croyance est plutôt partagée.


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