Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


Budget : le fantasme de la thérapie de choc

Publié le lundi 6 octobre 2014 . 3 min. 18

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

 

Le budget que le gouvernement vient de présenter affole les commentateurs qui se focalisent sur les 21 milliards d’économies affichées. Mais lorsque l’on raisonne à grande masse, l’image renvoyée par la dernière loi de finances est plutôt celle de l’attentisme avec un taux de prélèvement obligatoire quasiment inchangé, un poids des dépenses publiques qui ne diminue que de 0,4 point du PIB, c’est plutôt la neutralité qui prévaut. D’ailleurs, le déficit structurel, celui qui élimine l’impact de la conjoncture sur le découvert de l’Etat, ne diminuera presque pas en 2015, ou le peu de la baisse viendra de la baisse des charges d’intérêt sur la dette.

 

A l’heure ou le spectre de la croissance zéro menace, l’attentisme gouvernemental semble suicidaire aux partisans de la méthode forte, ceux qui, face à la banqueroute qui pointe, réclament à cor et à cri des réformes en urgence ; autrement dit une grande purge de l’Etat et un déverrouillage des contraintes qui brident la vie des affaires. 

 

Je vais me permettre ici de contester ce point de vue. Que l’on se soucie de la qualité des réformes, est sans conteste légitime. Que l’on constate que certains gouvernements ont mieux géré la crise que le nôtre. Certes. Cela veut-il dire pour autant qu’il faut faire tout, tout de suite, et à dose d’éléphant ? Ces partisans de la méthode forte vous diront que d’autres l’ont fait. L’exemple emblématique de la Suède est là pour le prouver, alors regardons.

 

La Suède a bel et bien réussi le tour de force de réduire de près de 8 points de PIB ses dépenses publiques en 3 ans de 1993 à 1996 et de plus de 15 points en 7 ans et cela en renforçant son potentiel de croissance. Jusque-là rien à dire, les chiffres l’attestent.
Ils l’ont fait moyennant un très fort décrochage du taux de change et dans un contexte de croissance généralisée en Europe. Cela aide sans conteste, mais n’explique pas tout.

 

Il faut ensuite rappeler que ce miracle s’est produit après un épisode d’explosion des dépenses de près de 12 points de PIB en l’espace de trois ans là encore. Des dépenses liées à la sauvegarde du système financier en faillite et très rapidement récupérées ensuite. Le reflux est donc à la hauteur de transferts exceptionnels mais transitoires.

 

Centrons-nous maintenant sur les dépenses de fonctionnement de l’Etat : rémunération, consommation intermédiaire et les amortissements. Celles qui fixent le régime de croisière des dépenses. L’effort de rationalisation est bien là. Mais il est beaucoup plus graduel. La réforme de l’Etat suédois est en fait un processus de longue haleine qui s’étire sur plus d’une décennie. Idem pour la protection sociale.

 

Encore une fois c’est la question du rythme des réformes que j’évoque ici. Les prometteurs de la thérapie de choc me font parfois penser à l’équipage affolé du Rio-Paris, qui face aux alertes de décrochage ne cessent de tirer sur le manche pour redresser l’appareil. Au risque de le faire cabrer et de précipiter sa chute.  A un journaliste qui demandait récemment à un économiste américain quel principal enseignement il tirait de la crise européenne. Ce dernier a répondu qu’il ne fallait pas chercher à régler tous les problèmes en même temps. C’est précisément ce à quoi contribuent nombre d’économistes quand ils se bornent à rallonger sans cesse la prescription du patient français et s’apitoient sur le faible consentement du malade à ingurgiter la mixture indigeste.

 

Olivier Passet, Budget : le fantasme de la thérapie de choc, une vidéo Xerfi Canal



x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :