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Ce n'est pas la protection sociale qui provoque les déficits : la preuve

Publié le mercredi 23 octobre 2019 . 4 min. 50

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Au rang de premier accusé des déficits budgétaires structurels, il y a le coût de la protection sociale. Cela sonne comme une évidence. Sans surprise, le poids des dépenses publiques est positivement corrélé au poids de la protection sociale. Emblématique de cela, l’économie française, double palme d’or de la dépense publique et de la dépense sociale parmi les pays de l’OCDE. Faut-il pour autant, sur la base du cas français en tirer une loi générale, associant générosité de l’État-providence, tendance au déficit et à la dérive de l’endettement public ? Non car c’est tout simplement contrefactuel.


Je me focaliserai d’abord ici sur la dernière décennie. Regardons les données de façon abrupte. Sur l’axe vertical, le déficit budgétaire moyen sur la période 2008-2017. En abscisse, le poids moyen des dépenses de protection sociale (des administrations publiques) dans le PIB. Si les pays à protection sociale généreuse étaient plus exposés que les autres au déficit, je devrais observer une forte concentration de ces pays en bas à droite du cadran, zone qui combine haut niveau de protection sociale et haut niveau de déficit. Et une autre concentration en haut à gauche des pays financièrement vertueux, en même temps que socialement parcimonieux. Rien de tel. Et de façon manifeste. La France, pays champion de la dépense sociale, fait certes figure d’élève médiocre du point de vue de la maîtrise des déficits. L’Australie combine bien faibles dépenses de protection sociale et relative maîtrise des déficits.


Une corrélation inverse et contrintuitive...


Mais sorti de ces deux cas, c’est plutôt une corrélation inverse et contrintuitive qui se dégage. Les pays anglo-saxons, États-Unis et Royaume-Uni en tête, du Sud, ou encore le Japon, plutôt asociaux au regard de la moyenne de l’OCDE, sont de piètres élèves en matière de déficit. A l’inverse, les pays d’Europe du Nord combinent haut niveau de protection sociale et maîtrise des déficits sur moyenne période.


On peut certes s’interroger sur la robustesse de ce constat, sur la période très singulière de l’après crise de 2008, où les déficits renvoient d’abord à l’ampleur du choc encaissé par les différentes économies. Reprenons alors la recherche de corrélation sur la période 2000-2007. Même constat. C’est encore une corrélation inverse, certes faible, qui ressort, avec, à quelques exceptions près, comme l’Espagne, une certaine constance des positions relatives des différentes économies. Et une fois encore, le Nord européen d’un côté, les États-Unis, l’Europe du Sud ou le Japon, viennent fracasser tous les a-priori.


...faible niveau d’endettement et haut niveau de protection sociale


Peut-être la prise en compte de l’endettement public, au lieu du déficit sur moyenne période, qui restitue mieux les incuries passées, rendra mieux justice à la corrélation attendue. Or que ce soit sur la période 2008-2017 ou sur celle d’avant crise, 2000-2007, il n’en n’est rien. Non seulement, il n’existe strictement aucune corrélation entre la nature du modèle social et le niveau d’endettement public d’une économie. Mais, c’est une fois de plus le cadran combinant faible niveau d’endettement et haut niveau de protection sociale qui est le mieux fourni.


Dernière épreuve de robustesse. Élargissons le concept de protection sociale aux dépenses d’investissement social liées à la santé, l’éducation, au logement…Car c’est au fond l’ensemble de ces dépenses qui participent au haut degré de protection sociale et d’équité d’une économie. Une fois plus, c’est la corrélation inverse qui semble l’emporter… plus de protection et d’investissement social est plutôt couplé à un plus haut degré de robustesse financière des États. Cela est vrai après, comme avant crise.


Je ne vais pas épiloguer. Mais s’il en fallait une preuve supplémentaire, voici une bonne raison de casser les raisonnements pavloviens sommaires et purement monétaires sur la saine gestion des finances publiques. C’est bien la qualité des dépenses, et leur véritable rendement socio-économique qui doit gouverner les arbitrages budgétaires. Assurer et mutualiser largement le risque dans une économie en proie à l’incertitude, n’est pas forcément gage d’inefficacité et d’insolvabilité… formulée de la sorte, l’assertion n’a finalement rien de surprenant.


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