Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi
Non, n’en déplaise aux cassandres et déclinistes de tous bords, notre économie n’est pas à l’agonie. S’il y on y regarde bien, de nombreux signes démontrent que des secteurs font mieux que résister, et que même des entreprises industrielles ont des stratégies gagnantes. Alors intéressons-nous, une fois n’est pas coutume, à ceux qui vont bien.
Il y a en effet les valeurs sûres, d’une résistance à toute épreuve. Il y a l’aéronautique, certes tout le monde le sait, qui poursuit sa croissance grâce aux pays émergents et aux compagnies low cost. Mais il y a aussi les secteurs qui surfent sur le développement de nouveaux besoins : ceux liés au vieillissement, à l’environnement si l’on regarde l’emploi dans l’hébergement médico-social ou dans la filière propre par exemple. Le secteur du luxe, comme à son habitude, ne connaît pas la crise, et même le noyau dur de la consommation tient bon : grande distribution, service aux particuliers, loisirs.
Dans le B to B tout ne va pas mal non plus. Certains secteurs « opportunistes » prospèrent sur le malheur des autres. Plus d’entreprises en difficulté, cela signifie plus de travail pour les services d’assistance juridique, les activités de gestion ou de comptabilité. Les entreprises ne peuvent pas se passer non plus de certaines activités stratégiques. Les coûts liés à la gestion des systèmes d’informations sont difficilement compressibles.
Mais ce sont les phénix, les secteurs que l’on croyait en perdition et qui parviennent à vaincre la fatalité, qui retiennent le plus l’attention. En 2012, l’électro-ménager produit en France a connu une croissance supérieure à 5%. On se souvient pourtant qu’il y a 10 ans, Moulinex avait coulé sous la pression des produits à bas prix venus de l’étranger. Mais aujourd’hui, le consommateur recherche la qualité dans ce type de produit. Et le made in France lui permet de bien l’identifier. Quant aux fabricants, ils ont fait des efforts en termes d’innovation et de design.
Plus surprenant encore. Qui aurait misé sur le cuir il y a 10 ans ? Eh bien aujourd’hui, c’est également un secteur en croissance. La filière représentait en 2012 8 000 entreprises, essentiellement de petite taille, 80 000 emplois et 15 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Le secteur a su garder ses compétences, se repositionner dans le luxe et conquérir des parts de marché à l’international. Autrement dit, repartir de l’avant en se réinventant. Aujourd’hui, la maroquinerie française réalise 90% de son chiffre d’affaires à l’étranger et se classe deuxième exportateur mondial. 23% des ventes à l’international concernent la Chine et Hong Kong, contre 10% en 2005. Ce qui reste de la chaussure française est aussi très recherché. Les quelques 80 millions de paires exportées en 2011, principalement vers l’Europe, illustrent là encore la renommée du made in France. … Weston à Limoges … Repetto en Dordogne. Ces exportations ont permis au secteur de résister alors que la demande intérieure s’effondre.
Que dire du secteur des huiles alimentaires ? Secteur mature, sans perspective de développement il y’a encore dix ans…il qui a su réamorcer une croissance sur la diversification et la montée en gamme.
Alors bien sûr, il ne s’agit pas de tomber dans un optimisme béat. Mais tous ces signes indiquent qu’il n’y a pas de fatalité, et qu’il existe des stratégies gagnantes. SI l’on regarde de plus près le tissu économique, le déclin n’est pas une fatalité.
Olivier Passet, Ces secteurs qui gagnent, une vidéo Xerfi Canal
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