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Chute des taux : alerte sur les banques

Publié le mercredi 25 septembre 2019 . 4 min. 55

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Avec le nouveau décrochage des taux longs au fil de l’année 2019, la planète finance s’enfonce toujours un peu plus dans son voyage en Absurdie. Ce n’est pas tant la nouvelle inversion de la courbe des taux qui pose problème. Elle est de mauvais augure pour la croissance, mais c’est un phénomène récurrent, dont l’ampleur, à ce jour, n’a rien d’inédit.

Non, le véritable problème c’est le niveau des taux. Négatifs en Europe, à 10 ans, au plus bas et historiquement faibles aux Etats-Unis, pour une phase de croissance. On pourrait s’en réjouir pour l’économie réelle. Le coût d’endettement allégé des entreprises et des États pourrait libérer de nouvelles opportunités d’investissement. Les gestionnaires d’actifs, qui jouent sur les plus-values devraient s’en réjouir aussi. Le grand cataclysme annoncé sur les prix d’actifs en cas de remontée des taux est reporté sine die. La baisse des taux va permettre aux marchés d’actifs de se maintenir en apesanteur, évitant de la sorte un risque d’amplification de la récession qui se dessine dans le monde développé.

La question de la rentabilité

Mais il y a un hic, et même un gros hic dans tout cela. Quid des banques et de leur rentabilité, si les prêts ne rapportent plus rien ? Ces dernières ont fait jusqu’ici le dos rond, grâce, il faut bien le dire à l’acharnement thérapeutique des banques centrales. Mais pas seulement.  Sur le papier, le cœur de réacteur de leur business modèle est à l’agonie. Ce cœur de réacteur c’est la marge d’intermédiation, entre des dépôts à vue qui ne coutent rien aux banques et des revenus d’intérêt positifs, sur leur activité de prêt aux agents privés et publics. Et nul besoin d’être expert pour comprendre qu’il devient très difficile de marger sur les dépôts pour les banques aujourd’hui. Et c’est bien ce que relate aujourd’hui le compte de secteur des banques en comptabilité nationale. Même s’il force le trait, en isolant le pur métier d’intermédiation et se restreint au périmètre national.

Jusqu’ici, les banques ont réussi à amortir le choc en jouant sur plusieurs tableaux : 1/le refinancement à taux négatif auprès des banques centrales ; 2/ La hausse des volumes de crédit 3/ le redéploiement des prêts vers les segments plus rémunérateurs en France ou à l’international 4/la tarification des services 5/ le développement des activités d’investissement et 6/ la réduction des leurs coûts opérationnels : réduction du nombre de guichets, automatisation de la relation client etc… Elles ont fait feu de tout bois. Et au final, le compte de résultat des grandes banques peut donner le sentiment que la situation est rétablie : produit net en progression depuis 2009, haut niveau de profitabilté, renforcement des fonds propres etc… 

Des leviers limités

A cela près, que tous ces leviers ne sont pas actionnables sans fin. Le législateur est déjà intervenu pour limiter les dérives sur les commissions, et la montée de la banque en ligne accroît la pression concurrentielle. La quête de rendements se heurte aux règles prudentielles. Le développement des opérations financières se heurte aux aléas du marché…etc. Et arrivera le moment où la crise existentielle de la banque ne pourra plus être diluée dans les comptes. Les marchés d’ailleurs ne s’y trompent pas. La valeur boursière des banques européennes a diminué de 76% depuis ses points hauts de mai 2017. Celle des banques américaines peut donner l’impression d’avoir limité la casse, avec une décote de 19% depuis ses pics de décembre 2016. Mais dans un contexte où le marché a progressé en moyenne de 90%.

Pendant ce temps, les banques centrales courent derrière le marché. Les taux longs baissent et elles n’ont pas d’autre alternative que d’accompagner le mouvement du côté de leurs taux de refinancement pour sauver ce qu’il reste de la marge d’intermédiation. Car sans cela, c’est tout le système bancaire qui risque l’embolie. Ces derniers jours, la FED a dû injecter massivement des dizaines de milliards sur le marché interbancaire (le repo comme on dit). Ce n’est pas passé inaperçu. Comme en 2007, on a frôlé la catastrophe. La FED, fait mine aujourd’hui de s’interroger, sur l’étrange raison qui fait que les banques rechignent à prêter aux banques… et pour cause, elles sont les premières à savoir que la rechute des taux prolonge leur long calvaire, d’industrie sans business model.

La faille du système financier est bien là aujourd’hui. Le scénario de crise se déroule dans un étrange ralenti… mais jusqu’à quand ?


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