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Déficits et industrie en Europe : une question de géographie

Publié le jeudi 19 juillet 2018 . 4 min. 22

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Derrière les grands débats économiques, il y a souvent un dilemme de la poule et de l’œuf. La question de la divergence européenne est typique de cela. On pourrait la formuler ainsi : est-ce l’indiscipline financière qui crée les difficultés de la sphère productive dans les pays du sud et de la périphérie, ou bien est-ce les faiblesses de la sphère productive qui compliquent les équations budgétaires ?


Dans le cas d’espèce, la façon dont on tranche le dilemme de la poule et de l’œuf a une forte portée politique. Si l’on considère que l’indiscipline est la source de tous les maux, c’est le consensus de Washington qui impose sa loi. La  crédibilité financière, la maîtrise des coûts salariaux, les politiques de concurrence et de dérèglementation sont la solution. La crédibilité financière et la compétitivité  retrouvées, consolident l’attractivité et solidifient en retour l’appareil productif. Si l’on considère au contraire, que la position géographique et l’éloignement au cœur du marché constituent un handicap structurel, la faiblesse de la base fiscale qui en découle, risque de compliquer les équations budgétaires des agents privés et publics. Et dans ce cas, les règles budgétaires homogènes imposées par l’Europe alimentent un cercle vicieux, car elles sapent l’investissement (humain et productif) des pays distancés. Le cercle vertueux de Washington se transforme en cercle  vicieux. Et les pays de la périphérie lorgnent alors vers le consensus de Pékin. Le désir de s’émanciper des règles et carcans européens pour armer une politique publique beaucoup plus interventionniste, et se caler sur un modèle de développement à la chinoise.  


Le fait est, qu’il y a bien aujourd’hui une réalité derrière ce dilemme. On pourrait le croire plus ou moins phantasmé. Mais non. La géographie de la spécialisation industrielle européenne est parlante. Lorsque l’on regarde le poids de l’industrie manufacturière dans le PIB, il y a bien un cœur, avec l’Allemagne pour pivot, les PECO comme base arrière de sous-traitance, et des économies rapprochées ou des régions rapprochées, l’Autriche, qui s’inscrivent dans la dynamique du cœur. La carte est encore plus parlante, lorsque l’on place le projecteur sur l’industrie et l’ensemble des secteurs qui entrent dans la chaine de valeur industrielle (les services aux entreprises, le secteur des utilities et le secteur de l’information et de la communication).Se dégage alors un dénivelé, de l’est vers l’ouest et du nord vers le sud, avec à nouveau l’Allemagne et son hinterland dans le rôle de pivot.


Si l’on projette alors la géographie de la dette publique, il existe bel et bien un avantage pour les pays dans la base productive et exportatrice est la plus développée. Il suffit d’alterner les deux images pour s'en rendre compte. Il y a bien une histoire liée entre dette publique et spécialisation industrielle des pays. Une base productive solide, c’est une base fiscale plus robuste et une dérive de l’endettement public mieux contrôlée.


Et il est clair que face à ce constat, l’Europe privilégie le point de vue du consensus de Washington. L’orthodoxie financière doit constituer le socle de la convergence des économies. Force est de constater pourtant que les difficultés demeurent. Les mêmes pays restent empêtrés dans des fragilités structurelles, productives et financières. Et face à cette impasse, la tentation souverainiste grandit, tant dans les pays empêtrés dans leur difficultés, que dans ceux, en l’occurrence certains Peco, qui sont en situation de vassalisation productive.


C’est lorsque les deux termes d’une alternative s’avèrent des impasses, qu’il faut sortir du dilemme stérile de la poule et de l’œuf… et évoquer alors ce que l’on appelle une troisième voie. En Europe, cela renvoie aux mots budget européen, coordination, transferts etc… autant de notions qui restent désespérément au stade de mots, sans prise sur la réalité ou sur l’action.


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