Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi
Une idée bien ancrée chez nos politiciens et nos élites administratives. La France bénéficierait d'un atout caché, de réserves inexploitées de croissance à travers son épargne abondante, nul besoin de fissurer les roches et de polluer nos nappes phréatiques. Les gouvernements multiplient les niches depuis des années pour mobiliser ce carburant de croissance, dernier avatar les propositions Berger/Lefèvre en faveur de l'assurance-vie qui seront au menu du projet de loi de finances pour 2014. Orienter l'épargne des français vers fonds propres des entreprises, un mot d'ordre récurrent de notre politique en faveur des entreprises. Il y'a pourtant derrière cela une croyance plus qu'un fait avéré.
Oui, la France dispose bien d'un taux d'épargne brut des ménages élevé au regard des autres grands pays développés, comme l'Allemagne d'ailleurs. Mais les comparaisons sont d'une robustesse très relative on le sait : problèmes de périmètre, problème d'hétérogénéité lié au très différent des dépenses collectives selon les pays, mais passons, là n'est pas l'essentiel Il y a d'abord le fait qu'une grande partie de l'épargne française va dans la pierre, c'est pourquoi il faut porter une attention particulière à l'épargne financière. La composante de l'épargne qui ne s'investit pas dans l'immobilier. Cette optique ne déclasse pas totalement la France, en apparence du moins, sur les 5 dernières années elle figure toujours dans le top cinq européen.
Mais regardons les stocks, les flux ne nous disent pas tout sur le réservoir mobilisable. La rentabilité, la valorisation les prélèvements sur l'épargne jouent un rôle décisif, et là l'image n'est plus la même. Elle n'est plus qu'un pays moyen. Les ménages épargnent beaucoup par précaution mais ils capitalisent peu. La manne n'est pas à la hauteur promise par les flux. Dernier bémol, l'épargne des ménages ne donne qu'une photographie partielle des ressources financières mobilisables. Regardons le taux d'épargne nationale. Là encore l'image est toute différente. La France n'est plus un champion de l'épargne. L'épargne des ménages est la contrepartie de la désépargne des autres secteurs, notamment cette du secteur public qui la stérilise en partie.
Que dire alors des politiques de mobilisation d'un trésor qui n'existe pas, simplement que ces politiques gagneraient à se préoccuper de la rentabilité du capital productif qui est l'élément clé de l'attractivité des placements financiers, qui est surtout l'élément décisif de l'orientation de l'épargne vers les fonds propres des entreprises.
Olivier Passet, Epargne des français : le mythe du trésor caché, une vidéo Xerfi Canal
Publié le lundi 24 juin 2013 . 3 min. 04
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