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Etats-Unis : le précurseur de la récession mondiale ?

Publié le lundi 29 août 2022 . 5 min. 10

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L’économie mondiale vacille. Et la grande question est de savoir si elle va rompre pour s’engager sur la pente d’une récession dure. À ce stade, toutes les régions du monde sont à la peine, comme en témoignent les baisses successives des prévisions de croissance du FMI depuis janvier 2022. Un processus dont on ne connaît pas les limites et peut encore faire basculer la croissance des pays avancés en zone négative en 2023. Pour évaluer ce risque, je me focaliserai ici sur l’économie américaine qui reste la locomotive du monde à travers son statut de consommateur en dernier ressort et qui dispose généralement d’un temps d’avance dans la résolution des crises, du fait du haut degré de liberté de sa politique publique.


Cacophonie conjoncturelle


Que nous disent les chiffres en dur ? Deux trimestres de baisse du PIB, cela veut dire que techniquement l’économie américaine est entrée en récession. Et pourtant Janet Yellen, secrétaire au trésor, tout comme Jerome Powel, le président de la FED, s’en défendent. La raison principale, c’est que ce ralentissement apparent ne mord pas sur la dynamique de l’emploi. Contrairement à une récession standard, le marché du travail tient bon. Le taux de chômage est encore sur une dynamique légèrement baissière, touchant en juillet ses plus bas historiques d’avant covid. Tandis que l’emploi a encore progressé de plus de 1,3 million au cours des trois derniers mois, rythme très supérieur à la moyenne de long terme. Cette cacophonie conjoncturelle qui n’est en rien spécifique aux États-Unis d’ailleurs, s’étend à bien d’autres dimensions. La profitabilité demeure au firmament, en dépit de la surchauffe des salaires et des matières premières. L’investissement aussi tient bon. Comme si les déboires macro-économiques n’avaient pas prise sur les agents au plan micro. D’où aussi un énorme flottement du diagnostic et de la prévision, en phase avec les tergiversations de la bourse tiraillée entre d’un côté le signal délétère d’une inflation qui s’enkyste, d’une politique monétaire qui se resserre et de l’autre, la résistance financière des géants de la cote.


Des chocs hétérogènes de temporalité différente


D’où viennent ces dissonances et où cela nous conduit-il ? Cette anomalie vient d’abord de la superposition de chocs hétérogènes de temporalité différente :


1. La phase de récupération postcovid n’est pas encore achevée. Comme d’autres pays développés, l’économie américaine, dopée par les plans de soutien fédéraux, vit sous régime d’un excédent d’épargne et de transferts aux ménages qui soutiennent la consommation. Cette dernière surplombe de 5% ses niveaux précovid au second trimestre. Avec notamment un puissant report des dépenses des ménages sur les biens. Ce qui a eu pour conséquence de considérablement déséquilibrer le commerce extérieur, dopant les importations. Cette surconsommation de biens est maintenant en phase de retournement, tandis que la consommation se rééquilibre en faveur des services. L’économie américaine bascule donc d’une consommation à fort contenu en importations à une consommation à fort contenu en emploi. Une recomposition qui explique l’orientation positive des recrutements et l’exacerbation des difficultés d’embauche sur des métiers peu attractifs.
2. Sur ce premier choc se superpose celui de l’envolée des prix des matières premières et l’exacerbation de pénuries localisées, amplifiées par la guerre en Ukraine. Avec un effet ambivalent sur l’économie américaine. Les entreprises ont largement reporté les hausses de prix en amont sur leur prix de vente, préservant leur profitabilité, leur capacité d’investissement… et limitant les pertes boursières.
3. Se superpose enfin le choc de la transition écologique, qui dans un contexte où les conditions monétaires demeurent encore détendues (les taux d’intérêt réel sont en zone négative), contribue à booster certaines composantes de l’investissement.


Ces multiples dynamiques composent in fine un tableau conjoncturel ambigu. Avec un PIB qui ne surplombe que de 2% ses niveaux d’avant covid et s’érode depuis 2 trimestres, l’économie américaine manque d’élan. Et ce n’est pas le pouvoir d’achat des ménages qui fournira le carburant d’une relance. En dépit des à-coups liés à la multiplication des chèques, le revenu disponible ne s’est accru que de 2% depuis fin 2019 en termes réels. La forte inflation a en effet largement consumé le potentiel d’achat des ménages. En revanche, l’inflation est encore loin d’avoir entamé les excédents d’épargne financière des ménages et notamment la composante la plus liquide.


L’économie américaine manque de moteurs, mais dispose ainsi de super amortisseurs qui lui permettent a priori d’étirer sans catastrophe majeure cet entre-deux en tôle ondulé difficile à caractériser du point de vue cyclique. Une résistance qui ne tient qu’à un fil néanmoins, celui de la finance et de la richesse accumulée. Un fil qui ne doit pas rompre, au risque de tout emporter.


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