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France-Allemagne : quels intérêts convergents ?

Publié le jeudi 11 septembre 2014 . 3 min. 59

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

 

Pourrait-on retrouver demain une convergence d’intérêt entre la France et l’Allemagne ? La coordination est en panne en Europe d’abord du fait d’une incompatibilité d’objectif entre les deux grands partenaires européens :

 

• En retard d’un cycle de réforme, la France a besoin à court terme d’une demande européenne solide pour adoucir les effets de la rigueur et creuser l’écart en matière de compétitivité. Elle attend de l’Allemagne, qui dispose d’un excédent de la balance courante plus que confortable et d’une situation saine de ses finances publiques, une impulsion qui ne vient pas.

 

• Tournée vers les horizons longs, l’Allemagne est d’abord préoccupée par son vieillissement.

 

Son équation de dépendance n’est soluble

 

1/ que si son offre est solidement arrimée aux marchés porteurs du reste du monde ; en l’occurrence ceux des pays émergents.

 

2/ si son capital est rentable et que les avoirs qu’elle constitue sur le reste du monde lui procurent rendement et sécurité

 

3/ si elle garde scrupuleusement le cap de la soutenabilité budgétaire, dans un contexte de montée en puissance de la dépendance et donc de la consommation socialisée.

 

L’Allemagne n’a abordé la crise jusqu’ici qu’à travers ce prisme. La sécurisation des créances a été au cœur de ses préoccupations de pays rentier, et tous les partenaires européens ont emboité le pas. Le mécanisme européen de stabilité en est l’outil le plus emblématique. Elle a pu ainsi limiter la perte sur ses actifs, et placer sous tutelle le sud de l’Europe.

 

Elle a ensuite accru son extraversion commerciale vers les marchés porteurs. Ce redéploiement vers les pays émergents a permis de gommer les effets du marasme commercial européen. Elle a enfin su internaliser la modération des coûts européens pour renforcer sa propre compétitivité hors Europe. Son économie de bazar a su mieux que les autres s’accommoder des tendances déflationnistes européennes pour en faire un atout.
Cette divergence d’intérêt et d’horizon a instauré un véritable dialogue de sourd de part et d’autre du Rhin. Une impasse qui se solde aujourd’hui par une panne de croissance particulièrement pénalisante pour les pays qui n’ont pas achevé leur ajustement.

 

Ce nouvel épisode de crise pourrait-il rapprocher les points de vue français et allemands ?  Rien n’est moins certain :
D’abord parce que l’équation budgétaire allemande est largement adaptée à un contexte de croissance zéro. Revenue à l’équilibre budgétaire, elle est déjà engagée sur une trajectoire de désendettement que la panne de croissance ne remet pas en cause. La divergence des trajectoires d’endettement est maintenant manifeste entre France et Allemagne. Autant la panne de croissance piège la France dans un effort de rigueur dont elle ne voit pas le bout, fragilisant son potentiel de croissance. Autant l’Allemagne est confortée dans son agenda et n’est pas prête à le remettre en cause.

 

Il est un point nouveau cependant qui pourrait conduire l’Allemagne à amender sa posture. Elle a su jusqu’ici s’extraire du piège européen en se tournant vers le grand large, sa prospérité devenant ainsi de moins en moins tributaire de celle de l’Europe. Peut-être rencontre-t-elle aujourd’hui les limites de cette logique. Le pain blanc de la conquête des marchés émergents ne constitue plus l’exutoire qu’il a été depuis 10 ans. L’Allemagne semble avoir éclusé les potentiels de conquête de nouveaux marchés, et ces marchés sont eux-mêmes en proie à des problèmes structurels et font de moins figure d’eldorados... une tendance de fond que le sursaut de juillet ne remet pas en cause.

 

Autrement dit, l’Allemagne pourra de moins en moins se soustraire à la dynamique européenne et laisser ses partenaires s’empêtrer sans fin dans des problèmes structurels insolubles sans pénaliser à terme sa propre croissance potentielle. Le moment où l’Allemagne devra intégrer la croissance potentielle européenne dans ses propres intérêts n’est peut-être pas loin, car son équation du vieillissement en dépend aussi.

 

Olivier Passet, France-Allemagne : quels intérêts convergents ?, une vidéo Xerfi Canal


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