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La crise écologique se double d’une crise de l’écologie. Les courants politiques qui se sont bâtis sur l’urgence climatique ne parviennent pas à faire masse et régressent même électoralement en France et en Europe, quand ils ne sont pas menacés déjà par une contre-révolution écologique. Celle du déni qui monte dans tout l’Occident, avec Trump et les populismes de droite ou libertariens en porte-étendard. Comment interpréter une telle désaffection alors même que l’urgence n’a jamais été aussi palpable et précisément instruite ?


L’écologie : un débat politique polarisé entre droite et gauche


Il y a bien sûr l’argument anesthésiant. Celui consistant à dire que l’écologie, ayant rallié l’essentiel de l’échiquier politique à sa cause, n’aurait plus besoin de mouvement dédié. Mais l’écologie est-elle vraiment victime de son succès ? Dans une certaine mesure, oui. Notamment si l’on entérine l’idée qu’il y aurait plusieurs écologies, et notamment une écologie de droite et une écologie de gauche. L’une plaçant l’offre au cœur du dispositif de transformation des économies, misant sur l’innovation, mobilisant les mécanismes de marché, notamment la taxe et les permis, et rêvant d’une écologie à infusion lente, sans violence réglementaire ou disqualification brutale du capital existant et ayant la finance pour alliée. L’autre, plaçant le consommateur et la sobriété au centre de la transformation, prônant la redistribution pour s’attaquer en priorité à l’empreinte carbone des plus riches, une reconfiguration plus profonde et planifiée de la production, mobilisant notamment des outils réglementaires contraignants quitte à sacrifier la croissance. Et au fond, à travers l’écologie, on retrouve les grands fondamentaux qui ont polarisé le débat politique sur la question sociale. Pour la droite, l’efficacité du capital étant un préalable à l’augmentation du bien-être de tous. Pour la gauche, l’efficacité sociale étant un préalable à la performance des économies.


Le court-termisme prévaut


Mais c’est une explication courte. Et qui voile une crise bien plus profonde du prosélytisme vert. Jamais les questions des désordres climatiques, de la perte de biodiversité, de la raréfaction de l’eau, des projections alarmistes du GIEC n’ont été autant partagées. Pour autant, ce constat alarmiste ne rallie pas la population aux remèdes et efforts proposés. Les enjeux classiques de croissance et de pouvoir d’achat demeurent toujours aussi prégnants, écrasant les impératifs écologiques. Rejet massif des taxes carbone d’un côté, qui renchérissent le prix de l’énergie ; très faible adhésion aux pratiques sobres de la part des ménages, qui s’effacent dès que le pouvoir d’achat est menacé. Procrastination des États en matière de planification écologique. Le court-termisme prévaut. Et l’écologie se retrouve désarmée en termes de moyens.


Les causes de la démobilisation écologique


Si l’on cherche l’explication à ce hiatus entre diagnostic et moyens, il provient essentiellement de deux causes. D’abord d’une forme de défaitisme écologique, où l’effort demandé à chacun paraît produire des effets dérisoires aussitôt dilapidés. Pourquoi fournir un effort quand les deux tiers de l’humanité continuent à foncer plein carbone, portés par la fièvre du rattrapage. Quand les milliardaires du monde et les géants de la gestion de fonds ont la main sur l’investissement et conçoivent nos usages en se remettant exclusivement à leur foi dans la technologie pour sauver la planète et, dans le pire des cas, en coloniser d’autres.
La deuxième grande cause de la démobilisation écologique provient de l’incapacité des économistes à bâtir un corpus cohérent et désirable. L’écologie demeure punitive aux yeux du plus grand nombre et véhicule deux utopies antagoniques qui demeurent des utopies au sens où personne n’y croit vraiment : celle du miracle technologique qui résoudrait tout ; celle d’un miracle moral, celui d’un retour aux valeurs vraies porteuses de bien-être, d’un capitalisme expurgé de l’hystérie productiviste ; une vertu qui prendrait le dessus sur toutes nos addictions consuméristes. Avec, de surcroît, une injonction paradoxale d’une mobilisation de l’épargne sans retour sur investissement, autre que la survie de l’espèce… dans très longtemps.


Les politiques en sont conscients. Et c’est bien pour cela qu’ils soignent le choix des mots. La notion de green deal, faisant résonance au new deal, en est un exemple. Mais il suffit de scruter le résultat des européennes pour comprendre que l’écologie n’a ni trouvé sa doctrine, ni son slogan pour rallier le plus grand nombre.


Publié le mercredi 19 juin 2024 . 5 min. 07

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