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La finance, cet "ennemi" qui triomphe avec la crise

Publié le lundi 12 avril 2021 . 5 min. 00

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Quelle est l’actualité de cette punchline de François Hollande, « Mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance », qui est restée dans les esprits sous la forme « Mon ennemi c’est la finance » ? C’est bien entendu le caractère dysfonctionnel de la finance que pointe cette formule : une industrie qui aurait l’argent par l’argent pour seule fin, et dont l’emprise sur les acteurs privés et publics de l’économie pervertirait leurs choix, au détriment d’autres valeurs, d’efficacité de long terme, d’équité, de cohésion, de conservation de la planète. Livrons-nous alors à ce bilan rapide des débordements de la finance, en dépassant l’idée que cette dernière, avec la crise sanitaire, nous aurait sauvés, se rachetant une conduite par rapport à 2008.


Les banques, courroie de transmission de la partie ombragée de la finance


La vérité, c’est que face au cataclysme, le sort des acteurs financiers et non financiers est étroitement lié : la finance s’est sauvée elle-même dans un réflexe de survie en même temps qu’elle empêchait la faillite généralisée du système. Cela ne dit rien sur son recentrage sur les intérêts du corps social. Que pouvons-nous dire de son emprise, de son surdimensionnement et de sa vénalité aujourd’hui ? Que finalement la dérive a plutôt franchi un nouveau seuil !


Soyons plus précis sur ce monde de la finance. Ses acteurs les plus visibles sont les banques. Des banques qui plus que jamais sont la courroie de transmission par laquelle la partie la plus ombragée de la finance se procure la liquidité qui lui permet de jouer à la hausse les prix d’actifs, quel que soit le contexte réel. Les marchés d’action en témoignent. Côté européen, ils ont profité de l’hyperliquidité et des taux zéro pour effacer leurs pertes de la précédente crise. Côté américain, les leaders de la cote — Tech, santé, e-commerce — ont explosé tous les records, les marchés misant toujours plus sur leur ascendant en termes de concentration et de pouvoir de marché.


Une gouvernance actionnariale sous tutelle des gestionnaires d’actifs


Je passe sur cet aspect le plus visible, pour me concentrer sur ces acteurs moins visibles que sont les gestionnaires d’actifs et qui sont devenus au fil des années l’épicentre de la finance, incarnant sa puissance et son emprise sur la gouvernance des acteurs privés et publics. Ces fonds géraient 104 400 milliards de dollars d’actifs à la fin de 2019, en hausse de 14,8% par rapport à l’année précédente. Avec une hyperconcentration au sommet, les 5 premiers fonds gérant 21% des actifs et les 27 premiers fonds 50%. Et à eux seuls, BlackRock, Vanguard et State Street contrôlent 25 % des droits de vote des 500 principaux groupes cotés américains et gèrent 10% de la capitalisation boursière mondiale. La gouvernance actionnariale est sous tutelle de mastodontes planétaires que la crise a propulsés encore plus haut. Pour prendre l’exemple le plus emblématique de BlackRock, le fonds a vu ses actifs sous gestion progresser à 8 680 milliards de dollars, soit 17% de plus que l’an dernier et ses profits bondir de 10% durant la pandémie et a attiré 391 milliards de dollars d’argent frais nouveau à gérer.


Les milliardaires, nouveaux maitres du monde


À côté de cet édifice triomphant, les milliardaires, nouveaux maîtres du monde et emblèmes de la folle concentration des richesses ne cessent de prospérer. Leur nombre et leur niveau de richesse ne cessent de battre des records. Les chiffres laissent pantois : 189 milliards pour Jeff Bezos, 178 pour Elon Musk, 143 pour Bill Gates…. Des fortunes qui se déversent au compte-goutte dans la bienfaisance, sous forme de dons personnels spectaculaires ou par le truchement de fondations. Ces petits ruissellements représentent 1% du PIB américain. Cela peut sembler peu, mais c’est en pourcentage du PIB plus de 3 fois ce que procurait l’ISF avant sa réforme. C’est autant que le budget européen. C’est pour Bill Gates, une fondation dont le budget sur un an représente plus que celui de l’OMS sur deux années. Un petit état social privé au sein de l’État, qui à travers ses fondations géantes, ses think tanks, ses cofinancements avec la sphère publique, ses expérimentations sociales devient de plus en plus incontournable et influent.


Bref, si l’hydre de la finance est l’ennemi, l’ennemi ne s’est jamais aussi bien porté. 


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