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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

En arrière-plan de la métamorphose de l’emploi que l’on observe depuis plus de deux décennies dans les pays avancés, la mondialisation joue un rôle décisif. C’est en son nom que nous réformons nos marchés du travail. Comme une évidence. Mais de quelle mondialisation parle-t-on. De celle qui meurt ou de celle qui naît ?

 

Car la mondialisation au nom de laquelle nous réformons est bien dans une impasse. Cette phase a mis en concurrence frontale les travailleurs peu qualifiés des pays avancés avec les travailleurs low-cost des pays émergents, déstabilisant toute la frange la moins qualifiée de la population. Elle a conduit à la précarisation, au délitement des droits sociaux et à la montée des working poors que l’on connaît.

 

L’arbitrage  des grands groupes en faveur des nouveaux eldorados émergents a en effet  contribué au ralentissement de l’accumulation du capital dans les pays développés ; et  l’ouverture  du  marché  des  facteurs  aux  pays  émergents a induit une baisse du coût relatif du travail peu qualifié, hyper-abondant, conduisant à un accroissement du contenu en travail low cost dans les chaines de valeur mondiales. Autrement dit à un ralentissement de la substitution du capital au travail. La plupart des pays avancés ont par ailleurs amplifié le mouvement en concentrant les incitations sur le recrutement des moins qualifiés dans le cadre de leur politique de l’emploi (baisse ou suppression des charges en dessous d’un certain seuil de salaire (France, Royaume-Uni) ou de durée du travail (mini-jobs allemands), modération salariale, etc.

 

Et soit les pays ont maintenu les protections sur les emplois les moins qualifiés.  Ce qui a conduit à une dualisation du marché du travail, entre chômeurs et insiders.

 

Soit, ils ont flexibilisé, ce qui a conduit à une dualisation à l’intérieur même de l’emploi, entre working poors et autres salariés moins directement exposés à la concurrence.  L’élargissement du champ de la concurrence, n’a donc pas conduit nécessairement à une destruction numérique des emplois et a même, dans une certaine mesure, élargi cette base, dès lors que les pays ont réduit les droits qui protégeaient l’emploi et les salaires en bas de la structure des qualifications.

 

Et c’est toujours dans cette vieille problématique que s’enferre le débat français. Il est pourtant très loin d’être à la hauteur des défis qui nous attendent.

 

Car nous ne sommes déjà plus dans la phase de la mondialisation que je viens de décrire. Ce n’est plus en concurrence avec le travail non qualifié que nous sommes, mais avec celle des robots, disons plutôt les machines intelligentes et les algorithmes.

 

Regardons d’abord ce qui se passe du côté de l’offre. Nous assistons bien à un recentrage du capital sur les économies avancées. Et cette nouvelle phase ouvre un nouvel épisode de substitution du capital au travail, que l’accès au travail bon marché des émergents avait ralenti. Plusieurs arguments plaident en ce sens : la baisse du coût du capital héritée de la première phase de la mondialisation,  les limites rencontrées par les groupes d’un allongement excessif des chaines de valeur, l’irruption des machines intelligentes qui élargissent le champ de la substitution homme machine etc.

 

Or Face à cela, aucunes de nos impasses concernant les débouchés n’a été résolu. Les pays continuent à se concurrencer à coup de dévaluations internes et externes mal coordonnées.  Les gains de productivité continuent à être captés par une minorité, et notamment par ceux qui détiennent la propriété des entreprises. Et l’intégration du travail par des plateformes, qui seront de plus en plus lointaines et de moins en moins localisables, réduit à néant le pouvoir de négociation des salariés et le pouvoir de levée de l’impôt des Etats.

 

Bref, ce qui pourrait être une magnifique opportunité de croissance devient un piège mortel pour l’emploi, qui après avoir miné l’emploi peu qualifié s’attaque maintenant aux qualifications intermédiaires. Et c’est dans ce monde, ou seul le noyau des data scientistes, des programmateurs et quelques créatifs auront leur place dans le noyau dur de l’emploi, que la loi Khomeri surgit. Trop tard pour rassurer. Trop incomplète par rapport aux enjeux, pour produire une vraie adhésion ; trop tôt pour que l’on puisse vraiment lui opposer une alternative qui nous projette dans le monde de demain, car cette projection ne pourra venir que d’un pays leader.

 

Olivier Passet, La loi El Khomri déjà en retard d'une mondialisation, une vidéo Xerfi Canal TV


Publié le lundi 07 mars 2016 . 5 min. 00

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