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La ministre du travail : l'injonction paradoxale

Publié le jeudi 3 septembre 2015 . 4 min. 01

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

La nouvelle ministre du travail affronte un double défi redoutable : celui de transformer le filet de reprise qui se dessine en France en baisse du chômage.  Celui de refondre notre droit du travail. Un mandat qui ressemble fort à une injonction paradoxale. La dérèglementation est plutôt l’ennemi de l’emploi à court-terme.

Et même en étant confiant sur les effets d’un allègement du droit sur la décision d’embauche, difficile d’envisager des résultats tangibles à horizon de 16 mois. Entre le temps du dialogue social, le temps de la transcription dans la loi, le timing paraît bien serré. 


Le plus probable, c’est que la ministre ne cherchera pas à combiner les deux objectifs, mais que ces deux missions cohabiteront et seront incarnées par deux visages différents. A Myriam el Khomeri, la guerre du chiffre, qui en fera la ministre de la statistique du chômage et des actions de proximité. A Emmanuel Macron, les réformes de structure, qui permettront de répondre aux attentes patronales d’une simplification et de modernisation  du code du travail.


Il n’y aura donc pas une, mais deux politiques de l’emploi.
D’un côté, celle du résultat rapide dont les recettes sont connues et sont considérées pour beaucoup comme un habillage qui ne traite pas les problèmes de fond.


• Une couche de soutien à la demande pour maintenir la croissance au-dessus de 1,5%. C’est déjà le rythme sur lequel elle se situe au premier semestre en dépit de la déconvenue du second trimestre. La baisse d’impôts sur les ménages est précisément là pour maintenir ce rythme, et permettre à la consommation d’absorber le trou d’air attendu sur l’international.


• Une couche d’emplois aidés. C’est déjà ce que le précédent ministre a commencé à faire en augmentant de 100 000 le nombre des contrats d’avenir et les contrats d’accompagnement à horizon 2016. Le but : maintenir un rythme de création identique entre 2014, 2015, et 2016 et éviter que les à-coups de la politique de l’emploi ne ternissent le bilan statistique.


Mais cela ne suffira pas. Et là se situe la véritable urgence comptable de la ministre. Ses prédécesseurs ont eu beau écopé à coup de contrats d’avenir et d’accompagnement vers l’emploi, pour freiner la montée du chômage, les déperditions d’emploi sur d’autres compartiments aidés, sur l’alternance et l’apprentissage, notamment  mais aussi sur les services à la personne ont contrarié l’effort gouvernemental. Le défi de la ministre pourrait alors être de ranimer ces deux compartiments.


C’est alors à Emmanuel Macron que reviendra la tâche encore plus épineuse de moderniser notre droit du travail. L’enjeu sera d’abord pédagogique. Bâtir un projet qui n’apparaisse pas comme celui du détricotage mais bien comme celui de la reconstruction. Cela veut dire de ne pas entrer dans la confrontation stérile qui oppose les gardiens d’un droit du travail sanctuarisé par la loi et ceux qui voudraient donner la primeur aux accords collectifs. Le fait est que la numérisation de notre économie accommode de plus en plus mal les règles existantes.

 

Que des pans entiers de l’emploi, basculent de fait via la sous-traitance ou l’auto-entrepreneuriat sous le régime du droit commercial. L’insécurité grandit quelques soient les digues du droit du travail. Il ne faut pas seulement déconstruire mais bien construire des objets juridiques nouveaux. Combiner l’arme des emplois aidés et de la modernisation du droit.

 

Cela peut sembler contradictoire. C’est pourtant bien comme cela que Tony Blair avait conduit ses réformes, en créant dans le même temps 50000 emplois publics. Cela s’appelle aussi acheter ses réformes.


Olivier Passet, La ministre du travail : l'injonction paradoxale, une vidéo Xerfi Canal TV


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