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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

Un nouveau courant d’optimisme souffle sur l’entrepreneuriat en France, apportant, un surcroît de crédit à la reprise conjoncturelle qui se dessine. Une nouvelle génération de patrons, portant jeans et ayant définitivement abandonné la cravate émerge dans les médias, parlant révolution, parlant crowdfunding, coworking et abandonnant le discours geignard sur l’enfer réglementaire et fiscal que serait la France.  Les sociétés aux noms anglo-saxons, pour beaucoup B2B et intimement liées au Web ou aux sciences du vivant fleurissent sur le territoire. Nos écoles de commerce se font également l’écho de cette nouvelle aspiration des générations Y et bientôt Z a tenter l’aventure de la création. Elles développent de nouveaux programmes en ce sens. Accélérateurs, incubateurs, espaces de coworking de jeunes pousses prolifèrent dans nos métropoles et au sein des écoles,  et notamment à Paris, comme Numa, the Family, et bien d’autres sans parler du méga projet 1000 start-up de la Halles Freyssinet, sous le parrainage de Xavier Niel. Les récentes introductions au Nasdaq de Criteo, des sociétés de biotechnologies DBV ou Collectis semblent couronner cette nouvelle vague.

 

Mais de la petite histoire à la grande histoire, il y a un pas. Et sorti du bruit médiatique, difficile  d’étayer solidement la tendance.  D’abord parce que la notion de start-up n’a pas de définition statistique. On évoque 8 à 15000 start-up en France. Est-ce beaucoup est-ce peu ? Difficile à dire. Nos organismes statistiques connaissent les SNF, le EI, les ETI, les TPI etc. mais pas les pépites. Si le mouvement fait masse, je devrais en trouver quelques traces dans les données de création d’entreprise. Or, à part l’explosion du micro-entrepreneuriat qui recouvre des réalités très différentes et beaucoup de projets sans ou avec très peu de chiffre d’affaire, on ne peut rien dire. Sauf que dans les 550 000 entreprises qui se font chaque année, il y a d’abord l’énorme turnover du petit commerce, de la restauration, des services free-lance aux entreprises etc.

 

Et même si demain la France créait 10 000 start-up à fort potentiel par an, cela serait noyé dans la masse et ne représenterait que 2%  des flux total de création. Même échec lorsqu’on isole, le secteur de l’information communication  emblématique de la nouvelle économie. Mais là encore, on ne voit rien et c’est normal. Nos start-up essaiment dans tous les secteurs, révolutionnant les process et les usages dans la santé, l’éducation les services à la personne, le commerce, les services aux entreprises. L’économie du web n’a pas de frontière. A défaut de démontrer quelque chose, ces chiffres, infirment au moins l’idée répandue que la France serait un cancre en matière de création. Les panels internationaux  sont certes fragiles. Regardons néanmoins la proportion d’emplois créés par les nouvelles entreprises entrantes en % de l’emploi des entreprises en place selon Eurostat. Et l’on voit alors que la France n’est en rien un pays à part. Et surtout que le turnover est tout autant un indicateur d’instabilité et de retard de développement que de performance entrepreneuriale.

 

Il y a aussi les enquêtes d’opinion. Je pourrais en exhiber une multitude à l’appui du renouveau de l’esprit entrepreneurial. Mais faute d’homogénéité dans les questions posées, faute aussi de suivi dans le temps, impossible d’extraire une tendance.  Ce que l’on sait néanmoins, c’est que la France dément depuis longtemps sa réputation de faible appétence pour l’entrepreneuriat comme en témoignent par exemple les euro-baromètres. Bref. Puisque les chiffres ne parlent pas, laissons parler la subjectivité. Et pour Xerfi, le big bang entrepreneurial hexagonal, est bien une réalité, que confirment jour après jour les témoignages concordants des acteurs de l’économie qui opèrent plus proche du phénomène.

 

 

Olivier Passet, La mutation entrepreneuriale cachée de la France, une vidéo Xerfi Canal TV


Publié le lundi 20 avril 2015 . 0 min. 00

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