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D’où vient cette étrange déconnexion entre la Bourse et la situation économique générale de l’économie Française. D’un côté, le CAC 40 enchaîne les records historiques. L’indice a effacé tous ces précédents pics durant le mois d’avril. De l’autre, la croissance est en berne, l’inflation persiste, faisant peser un doute l’orientation de la politique monétaire et le niveau futur les taux d’intérêt, le système financier se lézarde, tous les voyants des risques géopolitiques sont au rouge. Or la Bourse n’en a cure. Mieux, la place de Paris surperforme depuis la pandémie les autres grandes places européennes.


Les raisons de ce déphasage sont connues : d’abord, la profitabilité record des fleurons de la cote en 2022, ensuite, le pari des opérateurs sur le fait que l’inflation va retomber, sans que soit nécessaire poussé plus loin le durcissement monétaire. Et surtout le fait que le CAC 40 opère un tri très sélectif des entreprises sur des critères de taille des entreprises et de liquidité des titres. L’évolution du CAC 40 reflète donc la performance boursière des principales multinationales françaises. Autrement dit d’entreprises dont la trajectoire n’est que très marginalement liée à la situation du territoire ; Plus  de 70% de leur chiffre d'affaires est localisé à l'étranger ainsi que les deux tiers de leurs effectifs. Ce constat a plusieurs conséquences lourdes :
Ces groupes disposent d’une capacité de diversification et de redéploiement de leurs risques d’affaires très supérieur aux entreprises de taille inférieure. Et surtout ils bénéficient d’un pouvoir de marché qui leur permet depuis quelques trimestres de transformer l’inflation en aubaine pour accroître leurs marges, jouant d’un rapport de force favorable pour imposer leurs prix en aval et mettre sous pression leurs fournisseurs en amont. Emblématique de cela l’industrie automobile, et notamment le groupe Stellantis, fruit de la fusion entre le groupe PSA et Fiat Chrysler Automobiles. Avec un nombre de véhicules vendus à échelle monde en chute de 11% sur un an en 2022, mais un chiffre d’affaires qui bondit de 20% et un résultat net qui progresse de 18%. Avec en arrière-plan, des hausses de prix, mais aussi un recentrage sur le segment haut-de-gamme à plus forte valeur ajoutée, un redéploiement sur l’électrique et l’hybride etc., le groupe allant capter la composante de la population mondiale la moins impactée par la crise, notamment en Amérique du Nord. C’est donc d’abord au sein même des groupes cotés que l’on observe une déconnexion croissante entre volume et profitabilité. Une déconnexion encore plus saisissante pour Stellantis lorsque l’on compare les performances agrégées de PSA et Fiat avant fusion en 2019 à celles de 2022, avec une chute des ventes de 27% et des profits multipliés par 2,7.


Deuxième conséquence lourde, la composition du CAC40 ne reflète pas la structure de l’économie française. A elle-seule, l’industrie du Luxe pèse pour près de 40% de la capitalisation et des variations du CAC 40, lorsque l’on regroupe LVMH, L’Oréal, Hermès et Kering. C’est ensuite la santé, pour 8,6%, si l’on classe de façon un peu abusive Air liquide dans ce secteur aux côtés de Sanofi, puis la banque assurance pour 7,7 % (avec BNP Paribas, Axa, Crédit agricole, Société générale), l’énergie avec Total Energies et Engie, pour 6,5%, l’aéronautique avec Airbus et Safran, pour 6,4%. A elles-seules ces 14 entreprises représentent 67% de la cotation. On est très loin de la structure de la demande et de l’offre domestique hexagonale. Là encore c’est à échelle planétaire que se joue la stratégie, et sur des segments de marché et de gamme où le prix est loin d’être la seule variable décisive. Et avec des comportements de dépenses aux déterminants très spécifiques, largement étanches au cycle des affaires.
Troisième conséquence, le leadership financier de ces groupes, leur confère un pouvoir d’acquisition qui leur permet de glaner et de se positionner rapidement sur tous les segments à forte promesse de valeur.


La Bourse serait-elle ainsi devenue invulnérable, capable d’absorber toutes les récessions sans vaciller ? Non car tout cet édifice de croyances repose sur la solidité et la liquidité du système financier, une solidité qui commence à se fissurer même si les Banques centrales garantissent aujourd’hui sans limites l’immunité de ce secteur. Non car l’inflation conduit aujourd’hui à une impasse difficilement soluble. Soit l’inflation est tolérée, et ce sont alors les taux longs qui risquent d’échapper au contrôle des autorités monétaires et les débouchés qui risquent de s’étioler à terme ; Soit elle est endiguée mais c’est alors le caractère factice de la profitabilité actuelle qui risque d’être révélée au grand jour quand la mer se retirera.


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