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Le numérique va-t-il provoquer la fin du salariat ?

Publié le mardi 6 mars 2018 . 4 min. 47

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Il faut toujours se méfier des prophéties qui nous annoncent la fin des choses : la fin de l’Histoire, la fin du travail, la fin du livre, de la presse, etc. L’histoire ne cesse de ruser avec ces tendances qui paraissent inéluctables au moment où elles sont énoncées.


La fin du salariat relève du même processus intellectuel. La figure de la plateforme est devenue emblématique de la révolution numérique. La plateforme est un concept valise, flou, mais suffisamment puissant pour agir sur nos représentations. On imagine immédiatement des superstructures numériques, qui s’imposent par la puissance de leurs algorithmes et la taille de leur réseau, et qui picorent les compétences disponibles dans une sorte de freelance généralisé. Tout dans ce monde paraît voué à entrer dans une relation de type client-fournisseur, le travail devenant une marchandise comme les autres. D’où aussi cette idée en vogue selon laquelle chaque individu demain sera amené à pratiquer plusieurs activités simultanément, et à en changer tout au long de sa vie.


Polarisation de l'emploi, travail à la tâche


Dans ce monde, il y aura d’un côté des programmateurs et des créatifs, qui survendront leurs compétences et leur marque, s’octroyant la part belle de la rente numérique. De l’autre, une armée de contributeurs aux compétences interchangeables, travaillant à la tâche, mis en concurrence avec  des prestataires de plus en plus lointains. Et parmi ces derniers, toute l’armée des personnes dédiées à la logistique du dernier kilomètre, dans les entrepôts, la livraison, pour ériger cette société de l’accès, où tout est livrable dans des délais de plus en plus courts.


Et c’est bien ce qui semble s’esquisser dès à présent à travers le phénomène très commenté de la polarisation post-industrielle de l’emploi. Avec d’un côté une prolifération de petits jobs faiblement rémunérés, et de l’autre, des métiers de cadres sup en plein essor également.

Tout cela est parlant mais excessivement simplificateur. Pour plusieurs raisons.


La couche "quaternaire" du marché du travail


D’abord, le numérique et la structuration en plateforme doivent d’abord être vus comme une strate supplémentaire qui vient s’ajouter à l’existant, cette couche "quaternaire" dont nous parle Michèle Debonneuil. L’entreprise au sens classique ne disparaît pas, mais elle s’intègre à un écosystème qui a pour pivot une plateforme. Avec la permanence de l’entreprise traditionnelle, la relation salariale a ainsi la vie dure, ce que nous confirment d’ailleurs les statistiques les plus récentes.


Ensuite, on ne peut imaginer une économie qui ne serait constituée que d’acteurs opportunistes, picorant les compétences et le capital déjà constitué. Le capital humain doit se renouveler. L’économie a besoin d’accumulation et d’échange d’expérience ; de socialisation des individus aussi. Les raisons d’être du salariat, qui codifie une certaine fidélité entre l’employeur et le travailleur, gardent leur pertinence.


Chassez le salariat, il revient en Uber


Et ce n’est pas pour rien que l’on observe aussi des contre-tendances à l’ubérisation. Que les médecins se regroupent par exemple dans des centres de santé, que les indépendants exploitent des espaces de co-working, que les prestataires d’Uber exigent une normalisation de leurs conditions de travail. Une main d’œuvre totalement atomisée et mobile, qui ne mutualiserait aucunes ressources, s’exposerait à un risque de forte dégradation de son capital humain.

Il y a enfin tout ce que l’on sait de la prise de conscience par les grands groupes du risque de perte d’efficacité que peut entrainer une vision trop déterritorialisée de leur activité. A tout faire faire, les groupes perdent leur identité et leur capacité d’innovation. L’unité de lieu et d’action, ça compte encore.


Un nouvel équilibre à inventer


Mais une fois que cela est dit, tout n’est pas dit. Le salariat n’est sans doute pas mort. Mais il est clair en revanche que la relation salariale est en profond chambardement. Avec le numérique, la pression concurrentielle sur le travail n’a jamais été aussi intense. La polarisation des salaires qui en découle devient de plus en plus problématique. La demande de polyvalence et de renouvellement des compétences exige de repenser nos systèmes de formation, et d’en adosser les droits aux individus.


Ce sont les conventions d’un nouvel équilibre qu’il faut inventer, plutôt que de chanter l’ode d’un meilleur des mondes du travailleur nomade, plus fantasmé que réel.


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