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En premier affichage, le programme d’Emmanuel Macron revendique haut et fort une révolution flexicuritaire, inédite. Elle marierait flexibilité, incitation à l’innovation dans l’entreprise, socialisation des risques au niveau des individus, et haut niveau d’investissement dans la formation du côté de l’État. Mais s’agit-il à proprement parler d’une rupture, qui marquerait un grand tournant de la politique économique française ?


Plus Blair que Thatcher


N’est-ce pas plutôt la version actualisée de l’économie mixte, à laquelle se rattache la France depuis longtemps ? A savoir une volonté gaullienne de marier capitalisme et socialisme, Etat et marché. Car avec Macron, la priorité n’est pas à la réduction du poids de l’Etat. Plutôt à une réallocation des dépenses vers l’investissement. Avec une forte conscience que les réformes ont un coût, et doivent indemniser les perdants. Et que la réduction des dépenses de fonctionnement de l’Etat passe par des investissements préalables.


Disons pour faire vite que Macron est plus proche d’un Blair que d’une Thatcher, en nous proposant une version 4.0 de l’économie mixte. Au fond, en réaffirmant l’option européenne, Macron opère moins un tournant qu’il ne s’inscrit dans une suite de révisions incrémentales du modèle mixte français.


Le choix fondateur du franc fort et de l’intégration européenne


Nous avons tous en tête celui de la rigueur de 1983… où après la relance ratée de 1981 et les désordres induits par des dévaluations en cascade, le gouvernement français met le cap sur la politique de désindexation des salaires et de restauration de la profitabilité des entreprises. La  ligne Delors-Fabius, qui prône une adaptation à l'économie de marché, l’emporte alors sur celle de Chevènement, qui plaide pour une fermeture de l'économie française et une sortie du contraignant système monétaire européen. C’est ce double choix fondateur du franc fort et de l’intégration européenne renforcée, puis élargie, qui fixera le cap de la politique hexagonale. A partir de là, la France se réforme, en dérégulant son marché des biens et services et celui des capitaux, et en se conformant aux règles de concurrence européennes.


Le tournant des privatisations de 1986, validé par la suite et même amplifié sous la gauche, notamment sous l’ère Jospin, n’est au fond que le corolaire de l’option Européenne. L’Etat n’en conserve pas moins des minorités de blocage dans un certain nombre de groupes stratégiques, fidèle à sa ligne de mixité.


Un compromis équilibrant jusqu’en 2007


C’est pris dans ce jeu de contrainte et d’harmonisation européenne que s’opère un autre grand tournant de politique économique : celui de la fiscalisation de la protection sociale, avec la CSG en 1991 sous Rocard, pour ne pas surcharger le travail. Puis celui de la baisse des charges sur les bas salaires initiée sous Balladur en 1993, qui va monter en puissance au cours des 20 années qui suivent, notamment au moment des 35 heures et sous Sarkozy pour les heures supplémentaires. C’est la potion française pour ne pas disqualifier le travail moins qualifié dans le cadre de la mondialisation, tout en lui conservant une rémunération décente. C’est cette politique de baisse des charges que relance le pacte de responsabilité sous Hollande.


Ce quadruple choix des règles de concurrence européenne, de la monnaie forte et de la fiscalisation de la Sécu et de la baisse des charges, a pu paraître jusqu’au milieu des années 2000 un compromis équilibrant, sur fond  d’excédent courants jusqu’en 2004 et de décrue du chômage jusqu’en 2007. 


Le pacte de responsabilité, puis Macron, dans la droite ligne


Le grand hic de ce choix, c’est que la parité à laquelle le franc s’était arrimé à l’euro était pertinente pour une Allemagne empêtrée dans le coût de sa réunification, pas pour une Allemagne qui en a digéré le coût et qui tire tous les dividendes de sa centralité renforcée, et de l’intégration dans ses chaines de valeur du faible coût des PECO.


Et c’est ce handicap de compétitivité qui va peu à peu mettre à mal nos parts de marché, notre croissance et nos finances publiques. Une prise de conscience tardive, car l’économie mondiale surfe jusqu’en 2007 sur la bulle de crédit, et cette demande hyper-vitaminée venue du reste du monde va longtemps voiler nos faiblesses.


Le réveil, c’est 2013. Avec le pacte de responsabilité, qui constitue un tournant à l’échelle du mandat de Hollande, mais qui n’est au fond que l’approfondissement d’une ligne qui traverse les alternances depuis trois décennies. De ce point de vue, Macron, c’est à la fois du tout beau tout neuf, mais aussi la poursuite d’un film assez cohérent d’adaptation continue de la France aux contraintes de la mondialisation.

 

Olivier Passet, Le tournant Macron : une adaptation décisive à la mondialisation, une vidéo Xerfi Canal.


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