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Le triangle infernal de la politique économique du gouvernement

Publié le lundi 3 septembre 2018 . 5 min. 06

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Consommation, équilibre budgétaire, équilibre du commerce extérieur, c’est le triangle infernal de la politique économique française. La France est réputée pour avoir bâtie sa croissance sur la dynamique du pouvoir d’achat. Démographique, revalorisation des minimas, dynamique et générosité du système de retraites, coups de pouces récurrents sur le salaire minimum, baisse des charges sur les bas salaires ont participé jusqu’à la fin des années 2000 à la robustesse du moteur de la consommation en France. Mais, il y a deux revers à la médaille. Le cavalier seul hexagonal en matière de pouvoir d’achat a érodé la compétitivité prix de son commerce extérieur. Cette dégradation a pris une tournure catastrophique avec le tournant rigoriste allemand initié par Gerhard Schröder. Et la préservation du filet de sécurité social, à contre-courant de la plupart de ses partenaires, a fragilisé son équation budgétaire.

 
Résultat, la France a vu ses parts de marché décrocher sévèrement au cours des années 2000. Le solde de son commerce extérieur en porte la marque. Résultat aussi, la France, qui n’a jamais été un modèle d’orthodoxie budgétaire, multiplie les sorties de route. La dynamique des revenus et de la consommation et donc des impôts, normalise de façon récurrente le déficit budgétaire qui revient dans les clous bruxellois. Mais il en sort aussi de plus en plus fréquemment, de façon de plus en plus prolongée, faute de marges suffisantes lorsque l’économie se situe en bas de cycle. D’où aussi une dérive de l’endettement public.

 

La France essaie maintenant la méthode douce

 
Voici plusieurs années que France essaie la méthode douce pour se replacer sur un triangle de compatibilité. Clairement c’est la consommation qui en a fait les frais. Le dernier coup de pouce au smic remonte à 2012. Depuis 2010, à l’exception de 2016-2017, année électorale, le point de la fonction public est gelé. Depuis 2003, la revalorisation des retraites n’est plus qu’indexée sur l’inflation mais ne répercute plus les gains de productivité. Avec la baisse des charges, le financement de la protection sociale pèse de moins en moins sur les entreprises, et est reportée de façon croissante sur la fiscalité des ménages et sur la consommation. On pourrait prolonger encore l’énumération. Mais les résultats de cette politique sont tangibles. La modération de la consommation et le freinage des coûts unitaires a ralenti la dégradation du commerce extérieur. Les parts de marché continuent à s’éroder légèrement mais à un rythme ralenti. Et le déficit budgétaire structurel est revenu à 2%. Le coût en terme de croissance a été lourd. Et s’il y a amélioration financière, la France demeure borderline. Le commerce extérieur ne remonte pas la pente, alors même que les principaux partenaires commerciaux de la France ont renoué avec la croissance, ce qui devrait favoriser les débouchés pour les industries résidentes. Le déficit structurel, de son côté ne protège pas contre les à-coups de la conjoncture. Et il est clair qu’en cas de récession, la France sortirait rapidement des clous bruxellois.

 

Taper sur la consommation ne sert à rien

 
De ce point de vue, on pourrait considérer que le nouveau coup de frein au pouvoir d’achat et à la consommation orchestré par le gouvernement depuis 2018 devrait permettre de transformer l’essai. Sauf, qu’en opérant ce nouveau choc en début de reprise et en l’étouffant dans l’œuf, le gouvernement s’est privé d’entrée fiscales précieuses. Il s’est tiré une balle dans le pied en matière de rééquilibrage budgétaire. Sauf aussi que le déficit commercial paraît profondément enkysté, et peu réactif à ce nouveau coup de froid sur la consommation.

 
Et cette inertie complique profondément les choses pour le gouvernement. Examinons ce déficit une fois que l’on élimine sa composante énergétique, la plus volatile et laquelle peut voiler les tendances de fond. Projetons maintenant l’écart de croissance entre la France et les pays de l’OCDE. Par le passé, les coups de freins sur la demande intérieure hexagonale ont largement contribué à l’embellie du solde extérieur. Or cet effet est très amorti depuis quelques années. Notre déficit a un fort contenu structurel et il ne suffit pas de taper sur la consommation intérieure pour sortir du fossé. Les exportateurs peinent à accrocher la reprise, et le rebond des débouchés externes ne viennent pas amortir l’attrition de la consommation. Le gouvernement a freiné la consommation, mais il n’en tire que très peu de gains à court terme en matière de rééquilibrage financier. Et ce faisant, il se prive de cartouches pour attaquer nos problèmes de compétitivité à la racine.


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