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Derrière la montée des populismes à travers l’Europe, il y en creux la débâcle de la sociale démocratie. Avec pour dernier avatar, l’effondrement du SPD aux élections régionales de Bavière, lequel a loupé son repositionnent à gauche et sa tentative de cure d’opposition sous la houlette de Martin Schultz. En Italie, le parti démocrate a perdu la moitié de sa base électorale aux dernières élections. En France, le PS, sous la barre des 10%, traverse une crise d’ampleur inédite, ne parvenant plus à faire la grande synthèse fédératrice de gauche. En Finlande, en Autriche, aux Pays-Bas, ou en Grèce, et même en Suède, les anciens maitres du jeu sociaux-démocrates vivent, élection après élection, une descente aux enfers, quand ils n’ont pas été tout simplement rayé de la carte. Ne surnagent que les partis qui ont mis le cap à gauche. Au Royaume-Uni, le parti travailliste tente d’échapper au naufrage, sous la houlette de Jeremy Corbyn, en tournant le dos au blairisme. En Espagne ou au Portugal les partis socialistes surnagent en s’alliant à leur aile gauche.

 
Bref, la grande synthèse de l’économie sociale de marché, qui devait fédérer les pays européens est en faillite idéologique et électorale. Quelles sont alors les causes de cette grande débâcle ? Pourquoi paradoxalement, la grande contestation de la mondialisation qui monte dans tous les pays ébranle-t-elle davantage la gauche de gouvernement que les partis qui s’étaient fait les champions de l’ultra-libéralisme et de l’orthodoxie financière ?

 

La mondialisation néolibérale, objet de toutes les détestations

 
Il y a d’abord quelques grandes raisons de fond. Communes à tous ces partis à travers l’Europe.

 
D’abord, ne l’oublions pas, l’impact de l’effondrement des régimes communistes. La social-démocratie a perdu son aura de contre-feu idéologique, social et démocratique au paradigme marxiste. Et simultanément, les crises à répétition de la mondialisation néo-libérale triomphante ont affaibli la portée du discours sur l’archaïsme de la gauche historique.

 
Il y a ensuite la perte de crédibilité de la grande synthèse proposée par la social-démocratie : la stratégie tout à la fois adaptative et défensive face à la mondialisation. Cherchant à intégrer le choc néolibéral tout en préservant a minima les acquis sociaux. L’espace politique de la gauche gouvernementale n’est plus alors que celui de la correction des failles du « grand vilain marché » ouvert à tous les vents : c’est la mise en concurrence des personnes avec les salariés et les migrants du monde entier plus une dose de moins en moins correctrice de redistribution et de sécurisation des parcours, plus le principe de précaution en matière d’environnement, de risque bancaire ou de gestion des déficits. C’est en somme la guerre économique, mais avec plus de contraintes pour les agents privés. L’ère de la mondialisation néolibérale, soit disant dérèglementée, finit paradoxalement par accoucher d’une économie ultra-judiciarisées, ultra-codée, ultra-assurée, mais inefficace, faisant peu à peu l’objet de toutes les détestations : de la part des entreprises qui vivent cela comme un carcan anti-business, et de la part des salariés, qui ne croient plus en l’efficacité des protections.

 
Il y a ensuite le positionnement pro-européen des partis sociaux-démocrates, coincés par des règles qu’ils ont eux-mêmes contribué à édicter. Des règles qui empêchent ces partis de réaliser des projets de transformation sociale. Et ce statu quo européen, qui refuse la sortie de l’euro d’un côté et bute sur l’impossibilité politique du saut fédéral de l’autre, les condamne à l’impuissance.

 
Et avec la crise, c’est finalement la crédibilité des partis sociaux-démocrates qui est la plus atteinte. Leur incapacité à corriger de façon incrémentale et homéopathique les failles du système apparaît de façon patente. La crise accélère aussi le délitement de leur socle électoral. Pour une classe moyenne de plus en plus déclassée, qui se range dans les perdants de la grande synthèse social-libérale, les logiciels ultra-libéral pur, ou à l’inverse anti-mondialisation, sont finalement plus audibles que celui de la réparation sociale. Et quand la synthèse populiste allie les deux, se revendiquant à la fois pro-business et anti-mondialisation, comme en Italie, elle fait des ravages.

 
Et finalement, face au délitement de leur électorat, les avancées sociétales que proposent les partis sociaux-démocrates, ne font plus figure que de cache-misère idéologique. Tout cela accélère l’attrition de leur base électorale, qui se resserre sur les citadins des grandes métropoles, gagnantes de la mondialisation.

 
Et c’est de la sorte que la sociale démocratie est devenue emblématique d’un entre-soi d’experts et de la défaite du politique face à la technostructure et à l’économisme tout puissant.


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