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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses, Xerfi

 

J’avais il y’a quelque temps souligné les illusions d’optiques qui pouvaient fausser la comparaison de la rentabilité des entreprises de part et d’autres du Rhin. Non dans le but de dire que tout était bien dans les meilleurs des mondes côté français, mais pour nuancer le bilan excessivement à charge qui peut être fait lorsque l’on arrête l’analyse au taux de marge c’est-à-dire au rapport entre l’excédent brut d’exploitation et la valeur ajoutée. L’écart est de plus de 10 points, je le rappelle et surprend lorsque l’on constate l’effort d’investissement que fournissent les entreprises françaises, globalement supérieur à celui des entreprises allemandes en % du PIB.  J’aimerais revenir ici plus précisément sur la comparaison des structures de coût des sociétés non financières allemandes et françaises. Car si le fossé n’a pas l’ampleur qu’on lui prête souvent, le diagnostic mérite d’être affiné. Partons de la valeur ajoutée. Sur 100 euros de valeur ajoutée, comment se répartissent les coûts en Allemagne et en France ? Je prends ici la structure moyenne des 5 dernières années : Le poids des salaires bruts, avant paiement donc des cotisations salariés, sont proches des deux côtés du Rhin. 48,2% côté allemand et 49,7% côté français. C’est donc le surcroît d’impôts sur la production et de cotisations patronales qui contribue à l’essentiel de l’écart de plus de 11 points de taux de marge entre les deux pays. Plus précisément,  5,6 points relèvent des cotisations patronales et 4,7 de la myriade d’impôts sur la production, côté français. Notamment la, la cotisation sur la valeur ajoutée CVAE, la taxe sur les salaires dans certains secteurs, autant d’impôts qui n’ont pas d’équivalent côté allemand… et enfin la taxe foncière CFE supérieure en France. Au vu de cet écart, si le pacte de responsabilité était entièrement déployé, l’économie de prélèvements pour les entreprises représenterait 3,9 points de valeur ajoutée et résorberait donc plus d’un tiers de l’écart de taux de entre les deux pays.

Descendons plus bas maintenant dans la structure des charges. Moins de cotisations sociales en Allemagne. Mais beaucoup plus de distribution des bénéfices aux salariés à  travers l’épargne retraite, salariale, ou l’intéressement … L’Allemagne a baissé la voilure de son pilier de retraite par répartition à partir de 2002, modéré aussi les salaires pour les troquer contre des formules d’épargne retraite et salariale… résultat, la redistribution des bénéfices représente 19,6% de la valeur ajoutée de l’autre côté du Rhin entre 2009 et 2013, contre 5,5 % en France en 2013.  C’est de l’épargne drainée vers les entreprises, mais qui a un coût. Cet argent n’est pas mis à disposition gratuitement. Ces formules de rémunération exercent un très fort prélèvement sur la valeur ajoutée des entreprises. En contrepartie, les entreprises allemandes peuvent se désendetter. D’autant que leur effort d’investissement est moindre que celui des sociétés françaises. On le voit  clairement dans le ratio de dette financière des entreprises, rapportée à leur valeur ajoutée.  Résultat la balance des intérêts reçus sur les intérêts versés est positive en Allemagne, pour 0,2 point de valeur ajoutée quand elle est négative pour 2,8 points de valeur ajoutée en France.  Prenons enfin le poids du prélèvement de l’impôt sur les sociétés. Il est similaire de part et d’autre du Rhin. Et si l’on arrêtait là le décompte, l’Allemagne disposerait  de 19,7% de sa valeur ajoutée pour investir et la France de 19,2%.

Au final l’autofinancement allemand représente 20,9% de la valeur ajoutée allemande contre 17,6 en France. Plus de 3 points d’écarts. Lié au jeu de divers transferts. Mais lié aussi, pour près de moitié, à la balance des profits réinvestis sur le territoire par les multinationales nationales et étrangères.
Au final, les écarts entre l’Allemagne et la France sont de bien moindre ampleur qu’il n’y paraît. Mais il ne faut pas s’arrêter à cette simple dimension comptable. Beaucoup moins de levier d’endettement côté allemand, plus de fonds propres, et plus d’attractivité fiscale comme en témoigne la plus forte propension à réinvestir les profits sur le territoire. La France n’est pas le pays en faillite que l’on veut trop souvent décrire, mais il est indéniable que la structure financière des entreprises est beaucoup plus solide en Allemagne.

 

 

Olivier Passet, Marges des entreprises : les vrais écarts entre la France et l'Allemagne, une vidéo Xerfi Canal TV


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