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Merkel, la Grèce et l'euro : les dégâts du dogmatisme

Publié le jeudi 8 janvier 2015 . 4 min. 05

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses de Xerfi

 

Pour Angela Merkel, la sortie de la Grèce de l’Euro ne serait pas un problème. Pour Hans-Werner Sinn, le patron de l’IFO, ce serait même la solution. Laisser croire que l’on sauvera l’euro par amputation, en éliminant le problème grec, pour mater les rébellions du Sud est un jeu qui pourrait pourtant s’avérer très coûteux pour la zone euro.

 

Sur le papier, certes, le risque financier d’une sortie doublée d’un défaut de la Grèce semble circonscrit. Plus des 3/4 de la dette grecque a été mise en quarantaine entre les mains de créanciers publics (Etats, Fond européen de stabilité financière, Banque centrale, FMI). Les risques de déstabilisation systémique des banques seraient donc limités.  Le coût pour les Etats de la zone d’une mutualisation des pertes serait lui-même contenu : 2,5 à 3 points de la dette publique supplémentaire en France ou en Allemagne.

 

Pour la Grèce, ce serait en revanche la double peine.  Celle d’une politique d’ajustement qui lui a déjà couté plus d’un quart de son PIB, plus un risque extrêmement élevé de faillite de son système bancaire et credit cruch pour les agents privés et de défaut sur sa dette privée. L’équilibre primaire obtenu à grand peine en 2014 n’y survirait pas.

 

Se limiter à cette analyse est cependant dangereux. C’est d’abord nier l’échec partiel des stratégies de sortie de crise et surtout ne rien faire pour y remédier en s’enfermant dans un dogmatisme aveugle.

 

Comment comprendre qu’un pays qui aurait soit disant bénéficier de 360 milliards d’aide en 4 ans, 2 fois son PIB ait pu voir sa richesse diminuer d’1/4. La Grèce a certes bénéficié de 226,5 milliards de prêts des institutions publiques + 100 milliards de décote et de ses dettes en 2011 et de 28,1 milliards d’aide à venir du FESF et du FMI d’ici février si les conditions sont réunies. Compte tenu des moratoires divers et temporaires sur les remboursements et les intérêts, la commission assimile cela à une aide.

 

Mais qu’en est-il du côté grec. Il ne s’agit pas d’argent frais. 70% des fonds ont servi à honorer le service de la dette existante et 19% à recapitaliser les banques. 1/ Les aides n’irriguent pas l’économie réelle 2/ Elles protègent avant tout les créanciers de la Grèce dans une sorte de jeu à la Ponzi 3/ Elles imposent des conditions encore plus pénalisante que celle d’une sortie de l’euro en 2012 : la Grèce doit s’autofinancer et pressuriser sa population comme dans le cas où elle aurait fait défaut mais elle n’est pas libérée à terme de ses obligations de remboursement et ne bénéficie pas d’une flexibilité du change.

 

Résultat,  le potentiel de croissance grec est tellement affaibli que la Grèce ne réunit toujours pas les conditions d’une solvabilité à long terme. Cet échec de la Troïka et l’aveuglement qui l’accompagne rappelle que la zone euro ne pourra jamais fonctionner sans transferts inter-régionaux. Et que le blocage allemand conduit toute la zone dans l’impasse.

 

Prétendre ensuite sauver l’euro en évacuant le problème grec c’est détruire toute la confiance bâtie à grand peine autour de la devise européenne et décrédibiliser des institutions bâties autour d’elle. Ce signal crée un énorme stress autour d’un risque de contagion à l’Espagne ou à l’Italie ; Les travaux historiques montrent qu’il est quasiment impossible de maintenir une union monétaire lorsque le processus de décomposition a commencé. On ne peut que s’interroger au final sur le désir plus profond de l’Allemagne de sortir elle-même du jeu.

 

C’est enfin attiser la crise démocratique européenne. D’ingérences, en chantages et soutien à des partis népotiques au lourd bilan, les institutions européennes compromettent leur légitimité et attisent jour après jours les risques socio-politiques.

 

Olivier Passet, Merkel, la Grèce et l'euro : les dégâts du dogmatisme, une vidéo Xerfi Canal


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