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Emplois aidés : faut-il vraiment les maintenir ?

Publié le mercredi 30 août 2017 . 4 min. 38

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Que faut-il penser de la diminution programmée des contrats aidés ? Je me restreindrai ici à une définition étroite des emplois aidés qui inclue aujourd’hui notamment les contrats uniques d’insertion (d’accompagnement dans l’emploi et d’initiative emploi), les emplois d’avenir, et enfin les contrats d’insertion par l’activité économique.

 

Ces emplois subventionnés concernaient, au premier trimestre 2017, 473.00 personnes. Ils appartenaient à un ensemble bien plus vaste d’emplois aidés qui recouvrent également les emplois en alternance (600.000) et une myriade d’autre dispositifs d’aide à l’embauche de jeunes en CDI ou aux chômeurs créateurs d’entreprise, par exemple. En tout ce sont près d’un million et demi de personnes qui bénéficient d’un dispositif de soutien ou d’accompagnement.


Un outil défensif


Premier constat, ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement baisse la voilure en la matière. Le recours aux emplois aidés avait atteint son apogée à la fin des années 2000. Et l’économie française a connu une première grande phase de désaddiction aux contrats aidés entre 2000 et 2008. La crise et la forte montée du chômage a ensuite incité leur relance mais dans des proportions qui n’ont rien à voir avec ce qui a été observé dans les années 1990.


Et lorsque l’on observe la temporalité du recours à ce type de politique d’emploi, il est clair que l’outil est d’abord défensif. Ces dispositifs ne sont déclenchés, avec un temps, de retard que lorsque le chômage augmente. Il ne s’agit pas d’un outil qui a vocation à traiter structurellement le chômage. Il sert plus basiquement à endiguer la montée d’un chômage de longue durée en période de crise et à éviter la casse de capital humain irréversible que ce type de situation entraine. Ciblés souvent sur les plus jeunes, ces dispositifs visent aussi à atténuer l’effet de marquage à vie qu’entraine une entrée trop tardive sur le marché du travail.


C'est pourquoi, envisager leur reflux aujourd’hui, n’est pas aberrant. Si les emplois aidés ont d’abord vocation à atténuer le chômage sur un mode contra-cyclique, la reprise de l’emploi que l’on observe depuis mi-2015 justifie leur reflux programmé.


Un bilan mitigé


Les études qui se sont penchées depuis 20 ans sur l’efficacité de ces dispositifs de soutien à l’emploi aboutissent de surcroît à un bilan mitigé. Les chances de déboucher sur un emploi stable seraient plus fortes lorsque ces emplois sont exercés dans le secteur marchand. Les emplois aidés dans le secteur non marchand, majoritaires, seraient moins probants en termes d’insertion. Mais ils visent aussi un public plus vulnérable.


Les effets d’aubaine du côté des entreprises seraient également importants. Les emplois aidés ne seraient véritablement efficaces que lorsqu’ils sont assortis d’une formation… Bref, les études identifient quelques effets bénéfiques, mais rien de bien probant. L’emploi « artificiel » ne serait pas la panacée pour renforcer l’employabilité des personnes.


Il ne faut pas les bannir pour autant


Faut-il bannir les emplois aidés pour autant ? Non, parce qu’ils réduisent la file d’attente pour tous les candidats à l’embauche. Tout le monde en bénéficie, soit directement, soit indirectement.


Non, aussi parce que dans un monde du travail en plein chambardement, qui n’offre d’autres solutions que des petits jobs pour la frange de la population la moins qualifiée, les emplois aidés sont un moyen de formaliser un travail qui serait sinon le plus souvent informel.


Ce que l’on peut regretter, c’est que contrairement aux grandes promesses, ce type d’annonce ne soit pas plus explicitée et contextualisée. Et s’apparente à un ajustement à la petite semaine. Réduire les emplois aidés n’est pas techniquement condamnable. Ce qui l'est, c’est de ne pas inscrire ce type d’orientation dans une vision plus large de l’avenir du travail, et de ne pas insérer cela dans une stratégie plus globale d’insertion et d’inclusion des moins qualifiés, pour définir ce que serait la politique française de mini-jobs décents. 

 

Olivier Passet, Emplois aidés : faut-il vraiment les maintenir ?, une vidéo Xerfi Canal.


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