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Faisons rapidement le point sur le dispositif économique défensif mis en place face au coronavirus. Près de 20%, voire plus de l’économie, est à l’arrêt complet ou quasi-complet. Si cet arrêt s’étend sur un mois, ce qui est probable, cela signifie a minima un décrochage de 6% de l’activité au second trimestre. Sans compter les effets de diffusion sur un tiers de l’économie environ. Il ne s’agit pas là d’une prévision, mais d’un premier ordre de grandeur pour comprendre à quoi les banques centrales et les gouvernements font face. C’est du jamais-vu en temps de paix.


Sur le papier, le parachute est ouvert


Face à cela, le principe qui guide la réaction des autorités publiques est clair et tire les enseignements des erreurs passées. Le choc est transitoire. L’objectif est de maintenir les capacités de production intactes en sortie de crise. Zéro faillite et zéro destruction sèches d’emploi ont dit en substance Bruno Le Maire et Murielle Pénicaud, avec pour corollaire « pour ceux qui n’ont aucune recette, l’intégralité des dépenses pourront être reportées ». Pour cela, le gouvernement mobilise plusieurs leviers :


1. Le chômage partiel simplifié et renforcé jusqu’à 4,5 SMIC, soit 8,5 Md€ sur une période de 2 mois.
2. Le report de charges fiscales et sociales payables en mars pour 32 Md€.
3. C’est un fond de solidarité de 2 Md€ réservé aux TPE à l’arrêt, plus la possibilité de report des charges d’eau et d’énergie.
4. Ce sont 300 Md€ de garantie à hauteur de 90 % par Bpifrance sur toutes les nouvelles lignes de trésorerie.
5. C’est le report gratuit des échéances bancaires pendant 6 mois.
6. A l’étude aussi, c’est entrer au capital ou nationaliser transitoirement les grands comptes sinistrés, automobile, transport aérien notamment, pour sauvegarder ces groupes.


Côté BCE, il s’agit de préserver la fluidité de l’offre de crédit à l’économie réelle. A travers 1) des opérations supplémentaires de lignes de crédit à long terme (les TLTRO) à conditions favorables entre juin 2020 et juin 2021 ciblées sur les PME et 2) l’achat supplémentaire de titres de dettes d’entreprises et d’État, pour 120 Md€ d’ici fin 2020, un montant complété par un nouveau programme de 750 milliards, afin de dégager de nouvelles capacité de crédit pour les banques.


Sur le papier le parachute est ouvert. Les dispositifs seront reformatés en fonction de la durée de la crise. Les zombies du coronavirus pourront reprendre à plein régime quand l’heure de la fin du confinement aura sonné, si tant est que les dispositifs soient correctement dimensionnés, compréhensibles par les acteurs privés et opérationnels en des temps record. Sauf qu’une nouvelle fois, on aborde une crise singulière, totalement inédite, avec les outils de la crise précédente. Et que ça ne sera pas suffisant, ni efficace.


Un possible scénario de croissance en L


Imaginons que les premières conditions soient remplies… Des dispositifs correctement dimensionnés, compréhensibles et opérationnels en des temps record. Ce n’est pas gagné. Aujourd’hui, les entreprises sont dans le flou complet concernant la mise en œuvre du chômage partiel dans ses nouvelles modalités. Et dans les secteurs les plus directement impactés, de l’hôtellerie-restauration ou du commerce, le personnel précaire est déjà mis à pied. Quant à la BCE, à ce stade, elle est juste totalement à côté de la plaque en termes de dimensionnement. 120 Md€ de rachat d’actifs, c’est 1% du PIB de la zone euro. C’est presque risible (La BCE a d'ailleurs annoncé des mesures massives supplémentaires depuis) tout autant que l’hypothèse de croissance qui sous-tend son action : 0,8 % pour 2020, contre 1,1 % estimés en décembre dernier pour la zone euro…. La BCE a précisé que sa prévision de croissance 2020 à 0,8% n'intégrait pas les effets de la crise du coronavirus, là où l’ardoise risque d’atteindre de 5 à 10 points de PIB.


Imaginons cependant que le parachute fonctionne et que l’essentiel des capacités soient préservées. Quel est « l’après » de cette mise sous perfusion. Ce sont des dettes inter-entreprises en hausse considérable. Ce sont des dettes fiscales et sociales qui courent et qu’il faut acquitter en décalé (même si le gouvernement est prêt à annuler ces dettes au cas par cas). Ce sont des entreprises qui doivent restaurer leur trésorerie. C’est un État qui a pris à sa charge les pertes du privé, comme d’habitude, et qui se retrouve comme en 2010 sous l’injonction d’apurer ses dettes. Bref, c’est un scénario de croissance en L, où une fois de plus la charge du choc passe par de l’austérité et est mutualisé à moyen terme sur les contribuables et les salariés. C’est la leçon de 2008. Qui nous dit simplement que le QE est peut être efficace pour sauver le canal bancaire, mais inefficace pour sauver l’économie réelle.


Pour éviter cela, il n’y a qu’une seule arme. Faire évoluer les principes qui guident l’action publique. Ce qui est fait aujourd’hui sauve les meubles à court terme — c’est déjà bien — mais compromet le futur. L’aubaine des taux zéro, qui aurait pu nous servir à financer la transition écologique et digitale est juste consumée depuis 10 ans à sauver l’ancien monde à l’agonie. C’est un gaspillage terrible. Faire évoluer le principe, c’est zéro destruction de capacité et zéro dette supplémentaire héritée de cette crise. Cela s’appelle « l’hélicoptère-monnaie » ou « drone-monnaie » pour reprendre la terminologie de Jézabel Couppey Soubeyran. Un financement monétaire transitoire direct des agents privés et publics sans création de dette en contrepartie, qui court-circuite le canal bancaire. Avec pour seule conséquence une dégradation du bilan de la banque centrale, mais une restauration de sa crédibilité, très entamée depuis la mascarade du 12 mars… Alors là, oui, le scénario en V redevient possible.


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