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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

La France on le sait dispose d’un des plus hauts niveaux de productivité horaire au monde. Elle se situe aujourd’hui au 5ème rang des grandes économies de l’OCDE. Un résultat très paradoxal à plus d’un titre qui ne s’explique ni par un niveau de qualification, ni par une intensité de R&D, ni par une taille de marché, ni par une spécialisation exceptionnelle. A bien y regarder, cette performance est la conséquence de la sélection des salariés et des entreprises ; des entreprises très concentrées. Pays social et élitiste, la France combine en effet hyper-efficacité des entreprises, stress au travail et chômage structurel. Analysée sous cet angle, notre performance de productivité serait plutôt préoccupante. 
Une part du paradoxe de la productivité vient probablement de notre mauvaise mesure des heures réellement travaillées. Si l’on trouve en haut de l’échelle de la productivité des pays aux faibles durées du travail, c’est probablement que le volume horaire n’est pas toujours bien mesuré. Une frange croissante de l’emploi, les cadres en particulier, fournit des heures informelles que les enquêtes recensent mal. 
Pour Gilbert Cette, l’intensité des temps travaillés, l’exclusion des moins expérimentés ou des seniors forgeraient ce résultat. Et il est vrai que la mobilisation de la main d’œuvre est faible en France. Notre productivité structurelle, mesurée à mobilisation de la main d’œuvre égale à celle des États-Unis,  serait de 10 à 15 % inférieure à notre productivité observée.
Ce résultat recoupe certaines enquêtes qui montrent que l’embauche en France est davantage basée sur l’âge, le diplôme ou l’apparence physique. Productivité rime avec sélection acharnée. L’inclusion de salariés peu qualifiés n’en reste pas moins élevée en France  Et à y regarder de plus près, la faiblesse du taux d’emploi  s’explique pour moitié par la faiblesse du cumul emploi-étude parmi les plus jeunes. Alors que 40 % des 15-24 ans combinent emploi et étude au Danemark, aux Pays, Bas, ou 20 % en Allemagne et au Royaume-Uni, ils ne sont que 10 % en France. Ces petits jobs ne sont pas forcément les plus productifs, mais leur utilité sociale est extrêmement forte.
Mais le gros de l’explication tient probablement à notre structure productive. La productivité est mesurée sur les entreprises pérennes, celles qui survivent et se concentrent. La performance des entreprises exportatrices est révélatrice. Leur nombre ne cesse de diminuer depuis 10 ans alors que leur chiffre d’affaire s’accroît. Les mille premiers exportateurs assurent 70 % du chiffre d’affaire. Cette concentration se retrouve à tous les niveaux. Aujourd’hui, grandes entreprises et ETI représentent 52% de l’emploi mais 63 % du chiffre d’affaire et 83 % des exportations.
La productivité est donc la résultante de nos économies d’échelle. Mais au détriment de l’entrepreneuriat et du renouvellement rapide de notre base productive. La vérité est cruelle : la forte productivité de la France n’est que le reflet déformé de sa faiblesse.
La France on le sait dispose d’un des plus hauts niveaux de productivité horaire au monde. Elle se situe aujourd’hui au 5ème rang des grandes économies de l’OCDE. Un résultat très paradoxal à plus d’un titre qui ne s’explique ni par un niveau de qualification, ni par une intensité de R&D, ni par une taille de marché, ni par une spécialisation exceptionnelle. A bien y regarder, cette performance est la conséquence de la sélection des salariés et des entreprises ; des entreprises très concentrées. Pays social et élitiste, la France combine en effet hyper-efficacité des entreprises, stress au travail et chômage structurel. Analysée sous cet angle, notre performance de productivité serait plutôt préoccupante. 
Une part du paradoxe de la productivité vient probablement de notre mauvaise mesure des heures réellement travaillées. Si l’on trouve en haut de l’échelle de la productivité des pays aux faibles durées du travail, c’est probablement que le volume horaire n’est pas toujours bien mesuré. Une frange croissante de l’emploi, les cadres en particulier, fournit des heures informelles que les enquêtes recensent mal. 
Pour Gilbert Cette, l’intensité des temps travaillés, l’exclusion des moins expérimentés ou des seniors forgeraient ce résultat. Et il est vrai que la mobilisation de la main d’œuvre est faible en France. Notre productivité structurelle, mesurée à mobilisation de la main d’œuvre égale à celle des États-Unis,  serait de 10 à 15 % inférieure à notre productivité observée.
Ce résultat recoupe certaines enquêtes qui montrent que l’embauche en France est davantage basée sur l’âge, le diplôme ou l’apparence physique. Productivité rime avec sélection acharnée. L’inclusion de salariés peu qualifiés n’en reste pas moins élevée en France  Et à y regarder de plus près, la faiblesse du taux d’emploi  s’explique pour moitié par la faiblesse du cumul emploi-étude parmi les plus jeunes. Alors que 40 % des 15-24 ans combinent emploi et étude au Danemark, aux Pays, Bas, ou 20 % en Allemagne et au Royaume-Uni, ils ne sont que 10 % en France. Ces petits jobs ne sont pas forcément les plus productifs, mais leur utilité sociale est extrêmement forte.
Mais le gros de l’explication tient probablement à notre structure productive. La productivité est mesurée sur les entreprises pérennes, celles qui survivent et se concentrent. La performance des entreprises exportatrices est révélatrice. Leur nombre ne cesse de diminuer depuis 10 ans alors que leur chiffre d’affaire s’accroît. Les mille premiers exportateurs assurent 70 % du chiffre d’affaire. Cette concentration se retrouve à tous les niveaux. Aujourd’hui, grandes entreprises et ETI représentent 52% de l’emploi mais 63 % du chiffre d’affaire et 83 % des exportations.
La productivité est donc la résultante de nos économies d’échelle. Mais au détriment de l’entrepreneuriat et du renouvellement rapide de notre base productive. La vérité est cruelle : la forte productivité de la France n’est que le reflet déformé de sa faiblesse.

Olivier Passet, Productivité : le faux record de la France, une vidéo Xerfi Canal


Publié le mercredi 14 novembre 2012 . 3 min. 29

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