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Quel potentiel de croissance pour la France ?

Publié le jeudi 30 octobre 2014 . 5 min. 04

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses de Xerf

 

La croissance potentielle est un objet économique fétiche. Que l’on y croit ou que l’on y croit pas, il s’impose à nous dès lors que l’on cherche à s’extraire de la conjoncture pour tenter de cerner les fondamentaux de la croissance. Notamment lorsque l’on se demande les traces que laisse la crise sur notre capacité de rebond. Car chacun pressent bien que lorsqu’une crise s’installe, elle dégrade la ressource humaine, elle détruit du capital humain, elle étend l’inemployabilité des chômeurs longue durée. Elle induit des destructions de capital, et surtout un vieillissement des installations. Elle décourage la prise de risque et in fine notre potentiel d’innovation. Elle provoque en somme des phénomènes difficilement ou lentement réversibles. Et tout l’enjeu de l’estimation de la croissance potentielle est de mesurer cette érosion maligne de notre possibilité de rebond.

 

L’enjeu est de taille. Car c’est tout l’équilibre de nos régimes de protection sociale qui est en jeu. C’est la possibilité de renouer avec une croissance sans tension sur les prix, sans déséquilibre financier ou commercial qui se joue. C’est on l’a vu aussi un argument décisif lorsqu’il s’agit de dialoguer avec Bruxelles sur la portée véritable ne nos efforts budgétaires. Quand Bruxelles considère que notre potentiel est à 1,2%, il aggrave la composante structurelle de notre déficit et complique d’autant nos équations de rééquilibrage.

 

Je vais ici me conformer à la représentation la plus simple est la plus intuitive du potentiel de croissance. En considérant que le potentiel est le volume de travail que notre économie est capable de mobiliser combiné à la productivité de chaque heure de travail.
Regardons d’abord le volume de travail mobilisable. Ce que nous disent les projections de population active de l’INSEE, c’est que la France peut encore compter sur un accroissement du nombre de personnes disponibles pour travailler dans les 5 et même dans les 30 prochaines années. Dans ses projections centrales l’organisme prévoit un trend de l’ordre de 0,4 ou 0,5 % par an à horizon 2022, ce qui veut dire qu’à productivité et à taux de chômage constant, le PIB croît naturellement d’autant.

 

Pour traduire cela en emploi, il faut bien sûr projeter notre chômage. S’il s’enkyste à plus de 10% de la population active, ou s’il continue à croître, le volume de travail croîtra au mieux de 0,4%. Voire il stagnera, ou régressera légèrement comme il l’a fait durant la crise compte tenu de la montée du chômage. Si en revanche, le taux de chômage revenait à 7 %, le volume de travail pourrait croître de 1 %. En substance, si notre chômage est de nature structurelle, la France ne pourra compter que sur une faible composante naturelle de croissance… Si le chômage est à dominante conjoncturelle, elle pourra alors mobiliser jusqu’à 1% de ressources humaines supplémentaires dans les 5 ans à venir.
Reste la question de la productivité horaire. Elle est le produit de la quantité de capital que l’on affecte à chaque individu et de la qualité de ce capital, que ce soit la puissance des innovations ou la qualité de nos organisations.

 

Là encore le champ des possibles est ouvert. Si je m’arrête au rythme de productivité que l’on observe depuis le début de la crise, la croissance française  ne peut plus s’appuyer que sur un filet de productivité horaire de 0,5-0,8 %. Avec 0,4% de croissance de la population active, un taux de chômage vissé à plus de 10 % et une productivité à 0,8%, on tombe alors sur l’hypothèse de croissance potentielle de la commission européenne soit, 1,2%. Si l’on considère que l’essentiel du ralentissement est lié  au ralentissement de l’accumulation du capital par tête, alors le calcul est vite fait. Il faudrait une hausse de 15 à 20 % de l’investissement pour renouer avec les rythmes d’accumulation d’avant crise. Cela peut paraître beaucoup mais c’est que l’on observe en général sur un cycle de reprise. C’est ce qu’il faudrait pour renouer avec les rythmes de productivité d’avant crise soit entre 1,5 et 2%.  Avec un taux de chômage qui convergerait vers 7% et un redémarrage de l’investissement le potentiel de moyen terme pourrait dépasser 2 %.

 

Il ne s’agit là que d’une pure comptabilité de la croissance qui ne dit pas grand-chose sur les enchainements économiques sous-jacents. Ceux qui tirent les tendances issus de la crise à l’infini, pronostiquent un potentiel proche de 1%. Ceux qui, moins fatalistes croient dans l’efficacité des politiques et dans la réversibilité de certains ajustements de crise, entrevoient des rythmes qui peuvent voisiner 2% voire 2,5% en phase de rattrapage.

 

Tout cela pour dire que le potentiel ne doit pas être abordé comme une loi d’airain qui déterminerait notre future avec certitude. Ce n’est qu’une construction comptable qui ne dit rien de plus que ce que l’on y met par construction.

 

Olivier Passet, Quel potentiel de croissance pour la France ?, une vidéo Xerfi Canal



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