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Reprises et ruptures : ceci n'est pas un cycle économique !

Publié le lundi 8 juin 2015 . 4 min. 42

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

Nous guettons tous la confirmation de la reprise. Et nous la voulons conforme à nos attentes. Nous guettons la reprise comme s’il s’agissait d’un cycle normal. Comme si la période qui avait précédé pouvait être assimilée à une récession classique. Or ce n’est pas le cas … Ceci n’est pas un cycle…. Car l’effondrement du PIB en 2008  est allé bien au-delà de la respiration normale du cycle des affaires. Parce que le long épisode de remontée de la pente qui a suivi entre 2009 et 2014 est une phase cyclique non identifiée. Elle ressemble plus à la veine tentative d’un boxeur groggy pour se remettre sur ses pieds. Et qu’il a fallu l’asperger de beaucoup de liquidité pour qu’enfin il retrouve ses esprits. Et même si les Etats-Unis semblent avoir repris place sur le ring mondial avant nous. Là encore ne nous y trompons pas. Il y a eu beaucoup d’artifices dans le maintien à flot de la croissance US. La phase de croissance continue qu’elle connaît depuis 5ans et demi n’a rien d’une reprise standard. Une reprise a de surcroît besoin d’un minimum de synchronie entre les économies pour prendre de l’ampleur. Or les économies se sont extraites du trou noir financier en  ordre dispersé. Et bien souvent en se relevant au détriment des autres grâce à l’arme du change. Si je souligne cela, c’est pour mettre en garde contre l’adoption de raisonnements trop conventionnels. Derrière la reprise actuelle il n’y a pas les moteurs, les enchainements ni la chronologie habituels. Alors gardons-nous d’envisager l’avenir avec des schémas trop préconçus :

 

Revenons sur un cycle standard : c’est d’abord après une période de reprise, l’apparition de tensions sur les capacités, qui freine la productivité, accélère l’inflation et dégrade les coûts unitaires. Les taux d’intérêt se resserrent pour calmer la surchauffe… s’ouvre alors un épisode de restriction du crédit, de détérioration des marges, de l’investissement, puis de baisse de l’emploi et de reconstitution des marges qui marque l’épisode de récession.  La baisse des prix, la détente du crédit, la restauration de la productivité et des marges vont permettre ensuite d’armer un nouveau cycle de croissance. Avec le plus souvent, la construction en pointe du mouvement de reprise, etc.

 

Prenons le cas américain par exemple. En 2007-2008 lorsque l’économie bascule, on ne peut parler de surchauffe. Puis après plus de 5 années continues de croissance,  le taux de chômage est certes  passé sous le seuil des 5,5 %. Mais le taux d’emploi reste faible. Il existe une importante réserve de main d’œuvre. Les tensions sur les capacités sont très loin de leurs points extrême. Qu’il manque le carburant des salaires à la croissance américaine est donc normal. Mais voir dans le ralentissement de la productivité le signal avant-coureur d’une récession est également douteux. Les profits sont à des niveaux extrêmes, les capacités ne sont pas tendues. Les contraintes de financement sur l’investissement sont minimes. La croissance américaine peut donc paraître alanguie, connaitre des ratés. Cela ne signifiera pas l’entrée dans un épisode traditionnel de récession avec les questions habituelles qui l’accompagnent autour d’un soft ou hard lending.

 

Idem côté européen. La phase de croissance qui s’ouvre, manque d’ampleur. Mais à défaut d’être ample peut-être sera-t-elle longue  et non interrompue par une récession traditionnelle au bout de trois ans. Ses moteurs s’allument de façon désordonnés. Les régions européennes sont surtout très déphasées. Et cette hétérogénéité des dynamiques freine sa diffusion et risque de créer d’autres ratés. Il est possible que l’Allemagne connaisse des tensions avant les autres et entrave la dynamique d’ensemble. La faiblesse des salaires et risque aussi comme outre-Atlantique de tiédir les choses. Sans parler de l’anomalie du cycle de la construction, atypique dans la plupart des pays. Bref n’écrivons pas trop vite l’histoire. Ce qui se joue aujourd’hui pour la première fois depuis 2008, c’est la possibilité de remettre en phase les grandes économies développées. Un processus plein d’aléas qui peut nous surprendre en bien comme en mal.

 

Olivier Passet, Reprises et ruptures : ceci n'est pas un cycle économique!, une vidéo Xerfi Canal TV


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