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Si l'inflation était la solution !

Publié le mardi 2 octobre 2012 . 4 min. 44

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, économiste, directeur des synthèses économiques de Xerfi

Le déclenchement d’un niveau d’inflation raisonnable serait l’une des voies possibles pour faciliter le remboursement des dettes…. Dettes qui paralysent les économies occidentales. L’allègement de la dette par l’inflation est survenu à maintes reprises dans l’histoire…. Sans doute plus souvent que le remboursement en l’état. Mais est-on en mesure de provoquer de l’inflation aujourd’hui ?… rien n’est moins sûr.
Premier frein… le frein intellectuel. L’idéologie dominante voit en l’inflation un poison. Le monétarisme a laissé des traces. … pourtant, on le sait, les effets d’un poison sont une question de dosage. Administré à faible dose, on peut obtenir des effets thérapeutiques intéressants.  Le remède  a d’ailleurs des partisans de renom. Pour Paul Krugman «  l’inflation n’est pas le problème  c’est la solution ». Pour Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI, il faut augmenter à 4 % la cible d’inflation.  … La liste des partisans plus ou moins résignés de l’inflation serait longue…. Et le pragmatisme, lui, gagne du terrain. 
Le deuxième frein…c’est celui des créanciers. Une large part de la dette est détenue par les seniors ou par des fonds destinés au financement des retraites. La population vieillit… et la rente représente une part croissante de ses ressources…. Mais l’histoire a ses cycles…. . Nous sortons d’un épisode de plus de 15 ans d’inflation des actifs et de rendements financiers supérieurs à la croissance économique. Les patrimoines mobiliers et immobiliers représentent presque 6 ans de revenu des ménages contre 3 ans en 1995… L’inflation est indubitablement une modalité radicale de transfert en douceur des créanciers vers les débiteurs…
Le troisième frein, le plus souvent évoqué, est celui des banques centrales. La politique monétaire surplombe désormais la politique budgétaire. En zone euro, on peut même parler de domination de la politique monétaire. Le financement monétaire des déficits n’est donc plus à l’ordre du jour… Peut-être… Mais pour sauvegarder la liquidité du système financier, les banques centrales sont bien obligées d’acheter des titres publics à tour de bras et injectent à grand flot de la monnaie dans le système. La liquidité des banques a progressé de 24 % en 2011… Depuis, elle a encore bondi de 35 % !


Alors pourquoi cette inondation de monnaie ne provoque-t-elle pas d’inflation ? Pire, pourquoi penchons-nous vers une déflation qui alourdit la dette ?


• Un, cela provient du manque de crédibilité des banques centrales en matière, paradoxalement, d’accélération de l’inflation… La liquidité injectée ne modifie en rien les anticipations des agents… En vérité, plus personne n’a vraiment peur de l’inflation, mais chut ! il ne faut pas le dire… D’ailleurs, certains produits financiers indexés permettent de reconstituer les anticipations d’inflation des investisseurs à 10 ans… et ces anticipations avoisinent 1,5 %.
• Deux, les liquidités injectées par la BCE sont neutralisées … Elles sont mises en réserve par les banques, elles n’irriguent pas l’économie.  


L’économie mondiale vit en effet sous un excédent d’épargne, qui constitue une véritable indigestion. C’est Ben Bernanke, patron de la FED, qui avait fait ce diagnostic dès 2005… Cet excès d’épargne des seniors et les réserves des pays émergents affaiblissent la demande. En d’autres termes, trop d’épargne, c’est pas assez de demande, et donc des surcapacités de production. Tout cela se traduit in fine par des tensions déflationnistes et des taux d’intérêt très bas. La crise nous enferme toujours plus dans ce cercle vicieux infernal. Les  montagnes de liquidités injectées par les banques centrales n’y changent rien…. Il suffit de jeter un regard sur le Japon qui subit déjà cela depuis 1998.
Il reste cependant une possibilité… une opportunité  si vertueuse que personne n’ose y croire, ni même y penser…. En effet, si l’on ne sait plus créer d’inflation d’origine monétaire… il reste la possibilité de provoquer de l’inflation directement par les salaires. Si l’on y réfléchit bien, un peu d’inflation salariale en Allemagne et dans le Nord de l’Europe corrigerait les écarts de compétitivité en Europe…. et stimulerait la demande. Mais bien plus, cette inflation venue du nord provoquerait une dépréciation progressive des dettes du sud…. Bien sûr, on entend déjà les gardiens du temple de l’orthodoxie monétaire pousser des cris d’orfraie. 


Olivier Passet, Si l’inflation était la solution !, une vidéo Xerfi Canal


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