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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

Notre stratégie en faveur de l'emploi concentre depuis des années ses efforts sur les emplois de faible qualification. Les petits jobs, dans le commerce, l'hôtellerie, la restauration, la construction ou les services à la personne ne joueraient pas suffisamment leur rôle de « voiture balaie » pour les décrochés du marché du travail. A l'appui de cet idée notre faible taux d'emploi dans le commerce. Ou encore la concentration du chômage sur les métiers à faible qualification et à faibles salaires, preuve pour une majorité d'économistes que le problème est là, et doit se résoudre à ce niveau en concentrant le tir sur le coût du travail à proximité du smic.
J'aimerais ici vous montrer en quelques graphiques à quel point cette idée est contredite par l'observation, une analyse que vous pourrez retrouver sur le Blog Xerfi Synthèse dans la note n°6 intitulée : « Politiques de baisse des charges : attention aux fausses certitudes sur le déficit français en emplois peu qualifiés ».

Pour commencer, avons-nous à ce point un problème de chômage particulièrement aigu pour les moins diplômés ? Non. Le taux de chômage des moins qualifiés s'écarte plutôt moins de la moyenne qu'ailleurs et notamment qu'en Allemagne, qu'au Royaume-Uni ou qu'en Suède.

Le fait que notre chômage se cristallise sur les bas salaires et les emplois peu qualifiés est-il une spécificité française ? Non plus. Partout les files d'attente se forment sur la population la plus vulnérable. Il suffit de regarder le profil du chômage en fonction du salaire aux Etats-Unis, que l'on ne soupçonne pas d'avoir un coût du travail des moins qualifiés trop élevé. Aux Etats-Unis, comme en France ou ailleurs, en période de chômage, les moins qualifiés sortent de l'emploi tandis que les plus qualifiés sont déclassés en termes de salaire et de qualification.

Notre déficit d'emploi est-il à ce point concentré sur les emplois à faible qualification, notamment dans le commerce, la restauration, la construction ou les services à la personne etc. ? Pour le vérifier j'ai regardé quel serait notre niveau d'emploi dans chaque secteur si nous avions le même ratio d'emploi rapporté à la population en âge de travailler que l'Allemagne, le Danemark, l'Autriche, la Finlande, la Suède, et le Royaume-Uni, les sept champions européens en matière de taux d'emploi. Et que voit-on ? Que nos principaux déficits d'emploi à temps plein sont dans l'industrie, les services aux entreprises et l'éducation. Nous avons certes des écarts dans le commerce, l'hôtellerie ou l'action sociale, mais exclusivement sur de l'emploi morcelé à temps partiel.

Si je regarde maintenant comment se répartit notre écart de taux d'emploi avec ces pays performants entre métiers de haute, moyenne et faible qualification, le constat est à nouveau sans appel. L'emploi qualifié (directeurs, cadres, professions intellectuelles) contribue pour 4,8 points à notre déficit de taux d'emploi, l'emploi de moyenne qualification pour 3,6, l'emploi faiblement qualifié pour 1,7.

Cette obsession française de l'emploi peu qualifié est au final dangereuse, car les services que l'on subventionne en masse sont ceux qui proposent les formes de travail les plus dégradées. Ceux où l'on trouve le plus grand nombre d'emplois fractionnés, intermittents, à durée courte, du temps partiel subi, sans perspective de progression de carrière ou de formation. Or la France gagnerait à allouer son emploi vers les secteurs à forte valeur ajoutée qui sont précisément ceux qui produisent les plus fortes externalités d'innovation et de croissance. Cette dimension ne peut être occultée, au risque de continuer à dégrader toujours plus le rythme de la productivité globale et la qualité de l'insertion internationale de l'économie française.

Olivier Passet, Stimuler l'emploi faiblement qualifié : une erreur obsessionnelle, une vidéo Xerfi Canal

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