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Une Europe vassalisée sous plateforme allemande

Publié le mardi 19 septembre 2017 . 4 min. 08

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J'ai coutume de dire que l’Europe est en passe de devenir une « plateforme de production allemande ». L’expression suggère que les autres économies de la zone sont en voie de vassalisation et n’ont d’autre vocation que de passer sous tutelle du donneur d’ordre rhénan en tant que sous-traitant de premier ou second rang. Et qu’à travers son leadership économique, l’Allemagne imprime peu à peu l’ascendant sur la configuration du projet européen.

 L’expression de plateforme force le trait, mais elle a le mérite de pointer plusieurs tendances lourdes et bien réelles.


Les signes de la domination allemande


L’Allemagne est le pivot de la production industrielle européenne. L’industrie  allemande concentre le quart de la valeur ajoutée de l’UE et 37% de celle de la zone euro. Cette part est croissante depuis 2005, même si la désindustrialisation de l’ex-RDA a pu faire illusion quelque temps.


S’agrège autour de ce noyau dur les PECO, qui deviennent une base arrière de sous-traitance (la fameuse économie de bazar). Si l’on regarde le poids relatif de l’ensemble constitué par l’Allemagne et les PECO au sein de l’UE, il est clair que la dynamique est là, au détriment des autres  grandes économies diversifiées que sont la France, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni.


L’Allemagne cherche moins en Europe un grand marché de débouchés qu’un grand marché de facteurs bon marché, mobilisable pour asseoir et renforcer son avantage concurrentiel sur le reste du monde.


Tout cela condamne une partie de l’industrie européenne à des stratégies défensives, combinant plans sociaux, compression des marges, modération salariale, ou dans le meilleurs des cas délocalisation dans des régions à plus faible coût. Cette attrition de la base productive est à la racine de l’appauvrissement fiscal des États et d’impasses budgétaires récurrentes. Et loin de voir dans cette déflation larvée une menace pour ses débouchés, l’Allemagne y voit une nouvelle source d’opportunités pour renforcer sa compétitivité, et attirer des ressources humaines souvent qualifiées.


Le rééquilibrage de la balance des paiements dans la plupart des pays de l’UE ne doit pas faire illusion. Il relève d’abord de l’attrition des demandes domestiques.


Germanisation économique de l'Europe


C’est là, entre autres, que se situe la racine de l’incapacité européenne à refonder son projet. La redistribution des cartes sur le plan productif n’est pas un problème pour tous. Le statu quo fait des gagnants, et il conduit inexorablement à une germanisation économique de l’Europe.


La reprise actuelle, en apparence synchrone, ne doit pas nous leurrer. Ce souffle d’oxygène desserre momentanément l’étau sur le secteur manufacturier de tous les pays, mais la hausse de l’euro est déjà là et sonne le rappelle à l’ordre. L’Europe-Allemagne est compétitive. Elle génère les plus forts excédents du monde. Elle contient ses déficits, les enserrant dans des règles contraignantes. Elle a éradiqué tout foyer d’inflation.


L'euro fort comme instrument de sélection


L’Euro a donc vocation à être une monnaie forte… et l’Europe un terreau productif qui s’impose par la qualité de ses produits et par ses gains de productivité, et où ce qui n’est pas de qualité a vocation à être bon marché. L’Allemagne sous l’emprise de la monnaie forte est devenue un pays dual : un espace d’inclusion à deux vitesses, où ceux qui n’appartiennent pas au cœur de production ont vocation à survivre sur la base de petits jobs. Et c’est cette dualité allemande qui s’étend aujourd’hui à l’Europe entière, avec la monnaie forte comme instrument de sélection.

 

Olivier Passet, Une Europe vassalisée sous plateforme allemande, une vidéo Xerfi Canal Economie.


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