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Virage budgétaire du gouvernement : le retour du temps des cigales

Publié le dimanche 10 juillet 2016 . 5 min. 03

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

Difficile aujourd’hui de prendre toute la mesure du tournant qu’opère le gouvernement en matière de politique budgétaire. Ce qui est clair, c’est que la rhétorique a changé. Les économies budgétaires ne sont plus la priorité. Et les doutes qui planaient sur le fait que les multiples annonces qui se succèdaient depuis janvier seraient intégralement compensées par des économies sur d’autres postes non prioritaires ont été levés. On parle en tout de 7 milliards de dépenses supplémentaires….  Entre ce qui a déjà été annoncé en 2016 (prime à l’embauche, formation des chômeurs, soutien aux agriculteurs, hausse du point d’indice des fonctionnaires, prolongation du suramortissement, plan jeune…) et ce qui se profile dans le budget 2017. Supplémentaires par rapport à quoi ?

 

Par rapport à la trajectoire qui avait été programmée à horizon 2017 dans le programme de stabilité.   Autrement dit par rapport à la cible qu’avait affichée le gouvernement depuis 2 ans et qu’il avait reconfirmée en  avril à la Commission européenne : 1/ de revenir à 2,7 % de déficit en 2017 2/de parachever le plan d’économie budgétaire de 50 milliards.

 

Or, Premièrement, en 2017, les crédits des ministères seront supérieurs de 5,6 milliards d'euros à ce qui avait été annoncé en avril, lors du programme de stabilité Et deuxièmement, les dotations aux collectivités ne baisseront plus de 4 milliards mais de 2,8… soit 1,2 milliard d’économies en moins. En tout, l’Etat s’éloigne de près de 7 milliards du cap qu’il s’était fixé. Cela représente 0,3 point de PIB.

 

Je ne vais pas sonner ici le signal d’alarme du point de vue financier. Il n’y a pas péril en la demeure c’est vrai. Certes il y a l’entourloupe de la baisse supplémentaire du CICE en contrepartie du maintien de la C3S.. ce petit tour de passe-passe permet de reporter en 2018 l’imputation d’une mesure qui coute 3-4 milliards à l’État.

 

Mais en réalité, il est probable que le gouvernement ne s’éloigne pas beaucoup de la cible de 2,7% de déficit qu’il s’était fixé. Pas seulement grâce à des entourloupes comptables. D’abord parce que la dynamique de redressement des finances publiques va jusqu’ici au-delà de ses espérances. Rappelons-le, pour 2016, le gouvernement ciblait une hausse nominale des dépenses de 2,4% par rapport aux dépenses exécutées en 2015. Et une hausse de 3% des recettes. Or sur les 4 premiers mois d’exécution du budget que voit-on ? Que les dépenses ont diminué de 2,7% par rapport à la même période de l’an dernier. Et Que les recettes fiscales ont bondi de 6,1%... Il ne faut bien sûr pas extrapoler les constats jusqu’à avril, compte tenu d’une conjoncture particulièrement favorable et des annonces qui se succèdent. Mais sur ces seuls 4 mois, le gouvernement a déjà engrangé 10 milliards d’avance par rapport à la cible de déficit.

 

A quoi il faut ajouter, rappelons-le que le gouvernement misait sur un début de normalisation des taux d’intérêt dès 2016, qui s’amplifierait en 2017. Soit 0,9% de taux d’intérêt en moyenne pour 2016 et 1,7 en 2017. Or on est loin de cette hypothèse, notamment après de Brexit. Ce qui signifie que le Trésor va pouvoir continuer à émettre les nouvelles tranches de la dette arrivant à échéance à des taux compris entre 0 et 0,5 % un certain temps encore. Il y a une possibilité d’économies sur la charge de la dette (aujourd’hui de l’ordre de 42 millards annuel) très importante. Qui pourraient dégager de nouvelles marges de manœuvre de 2 à 3 millards voire beaucoup plus. A terme

 

Le problème n’est donc pas là. Le gouvernement ne casse pas la tirelire. Le problème c’est cette maladie française qui consiste à jouer le tempo budgétaire à contretemps. A consumer immédiatement les marges que lui offrent les phases de reprise. Et à se retrouver piégé dans la rigueur dès qu’un choc survient. Or la divergence de croissance avec l’Allemagne c’est d’abord cela rappelons le. C’est le fait qu’en 2010 l’Allemagne a pu s’épargner la rigueur quand la France a du ponctionner plus de 3 point de PIB pour revenir dans les clous. C’est précisément ce qui risque de nous arriver si le Brexit enraye la reprise. L’Allemagne a des réserves. La France n’en n’a pas. Et compte-tenu de nos dynamiques d’endettement, cela pourrait couter très cher à la France. C’est la le principal reproche que l’on peut adresser au gouvernement. Celui de réitérer cette éternelle erreur de pilotage. De vouloir retirer les dividendes de ses propres économies, au lieu de provisionner les risques dans une phase économique particulièrement instable et imprévisible.

 

Olivier Passet, Virage budgétaire du gouvernement : le retour du temps des cigales, une vidéo Xerfi Canal TV


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