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Zone euro : débattre sans interdit ni autocensure !

Publié le mercredi 21 octobre 2015 . 4 min. 20

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

Le compromis européen actuel, par son caractère inabouti, projette les pays européens dans une véritable absurdie. La somme des bricolages intergouvernementaux, cette fameuse méthode des petits pas, en apparence modeste et réaliste, ne change rien à la nature profonde du système. Aujourd’hui, l’Europe des demi-compromis est une formidable machine à diverger, qui a troqué son idéal d’harmonisation réelle des économies, contre celui d’un rééquilibrage financier aux forceps. L’un a d’ailleurs provoqué  l’autre.

 

A partir du moment où : 1/ des territoires concentrent la production de produits exportables, et que les autres se replient sur des services faiblement échangeables, et où 2/ la mobilité des personnes se limite à celle des plus diplômés, les déséquilibres financiers sont alors inscrits dans les gènes du système. Et ils ne peuvent être limités que par la brimade, d’une façon qui accroît finalement la divergence initiale : en cassant les dépenses et les investissements des économies les plus vulnérables.

Notre ébauche de gouvernement économique, l’Euro-groupe, est nécessairement dévoyée. Là où un Etat fédéral a vocation à transcender les intérêts régionaux et à se projeter vers l’avenir, il se mue dans le cas de l’euro-groupe, en instance de flicage soft ou hard selon la puissance des pays et de règlement à chaud des crises, sans véritable assise légale, ni démocratique.

Bref, nos ambrions de fédération, se muent en repoussoirs d’un projet plus achevé. Je m’arrête là, car je sais d’emblée que mon propos agace tous ceux pour qui cette critique de l’Europe relève de l’alibi. D’une volonté d’évitement des efforts et de la discipline qu’impose tout projet collectif.


Et c’est peut-être cette impossibilité de soutenir aujourd’hui le moindre débat constructif sur l’Europe, sans que le propos ne soit dévoyé, récupéré, qui me paraît un des maux les plus préoccupants de ce début de siècle. Lorsque l’utopie, n’a plus cours, quelle chance reste-t-il à un projet de se réaliser ? Or engager aujourd’hui la moindre discussion de fond sur l’alternative européenne est devenu mission quasi-impossible.

Affronter sans tabou cette alternative devrait au contraire mobiliser tous les esprits éclairés :
Il s’agit soit de défaire en partie ce qui a été fait, en l’occurrence l’euro, en tirant les conséquences du décrochage économique de la zone euro, dont la France, pays médian, est emblématique. Avec plusieurs options sur la table : défaire totalement ou partiellement l’euro, laisser libre cours peut-être à des monnaies parallèles, se replier sur un noyau dur, gérer autrement la monnaie commune etc.

De redéployer aussi le projet européen sur d’autres terrains d’intégration (sociale, environnementale, fiscale, technologique, éducative etc.). Toutes ces options devraient faire l’objet d’un débat sérieux, sans que les protagonistes soient d’emblée taxés d’extrémisme.


Ou il s’agit d’imaginer la feuille de route vers un projet fédéral assumé, sans être taxé de doux utopiste. Car là aussi il y a maldonne. Lorsque la rationalité économique pousse jour après jour à recommander à ses dirigeants de rentrer dans le jeu de la concurrence fiscale ou salariale, et que l’on mesure dans le même temps l’impact collectif délétère de ces recommandations, il faut alors s’interroger sérieusement sur la pertinence du système dans lequel est inséré son économie.


Lorsque la raison pousse à des recommandations déraisonnables, lorsque le camp de la démocratie n’a plus que le « no alternative » comme ciment, lorsque les projets politiques ne sont plus portés par des utopies constructives, on récolte ce que l’on récolte aujourd’hui : une immense crise politique qui se diffuse et qui ne peut que fragiliser l’Europe sur tous les plans.
 

Olivier Passet, Zone euro : débattre sans interdit ni autocensure !, une vidéo Xerfi Canal TV


Mots clés :

Europe / Zone euro

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