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La doctrine Macron : le décryptage

Publié le mercredi 7 octobre 2015 . 4 min. 18

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

Emmanuel Macron défraie souvent la chronique par ses petites phrases. Ce n’est pas pour autant qu’il se dévoile. On trouve avec peine un discours construit sur sa vision des choses, une lecture interprétative du monde dans lequel nous vivons et qui fonderait son action. Aucun ouvrage non plus (à ma connaissance) et très peu d’articles, si ce n’est de rares papiers dans la revue Esprit, (entre 2007 et 2012) qui démontrent son intérêt pour les enjeux universitaires et les questions de gouvernance publique.

 

Sa principale trace écrite reste  ainsi le rapport Attali de 2008, dont il est l’un des artisans principaux. Mais l’une des caractéristiques du rapport Attali était précisément de faire l’impasse sur le diagnostic ou sur la vision prospective. Il démarrait bille en tête sur l’énoncé de 316 propositions, qui revendiquaient leur apolitisme, à prendre en bloc, rapidement.

 

Après une brève introduction assez convenue affirmant le credo des auteurs sur la puissance et la pérennité du mouvement de croissance qui portait l’économie mondiale, pointant l’avance réformatrice des autres pays (la Grèce, l’Italie, l’Espagne entre autres, ce qui fait sourire rétrospectivement) et sur l’urgence d’un sursaut français.

 

Ce rapport et son parrainage par Jacques Attali, nous souffle que si le ministre est probablement sensible aux visions longues, s’il est animé, voire obsédé,  par le désir d’être en phase avec les phénomènes émergents, il ne se laisse pas enfermer dans un système. S’il est à l’image de son mentor, cela veut dire que sa pensée est plus fulgurante que cohérente, picorant et intégrant à grande vitesse tout ce qui peut faire office d’idée innovante avec un goût prononcé pour la multidisciplinarité.

 

Ce pointillisme réformateur qui fait feu de tout bois, on le retrouve dans son action à la tête du ministère de l’économie. Même esprit de combat et d’urgence elliptique et incantatoire que le rapport Attali. Même propension à la réforme fourre-tout à la Prévert, dont la loi qui porte son nom est symptomatique. Bref, tout cela dessine les contours d’un homme politique pragmatique, débarrassé de toute phraséologie marxiste, à la droite de la gauche, social-démocrate version 2000, social-libéral donc, plutôt qu’attaché à l’économie mixte ou à la cogestion.


Mais cela ne fait toujours pas une doctrine. Pas plus que l’enfilade de ses petites phrases. Je pourrais en toute malhonnêteté les mettre bout à bout, et tenter d’expliquer qu’Emmanuel Macron est un monarchiste nostalgique, désireux de contourner le vote démocratique, prônant l’hyper enrichissement des jeunes élites, désireux de restreindre la place de l’État, de démanteler le statut de la fonction publique, dénigrant l’égalitarisme inhibiteur de la gauche, contestant le distinguo droite-gauche, partisan d’une augmentation du temps de travail etc.

 

Mais il est tellement clair que ces petites phrases sont de petits électrochocs, des transgressions destinées à faire réfléchir son propre camp, à le sortir de son idéologie pavlovienne, et à tester l’opinion que n’approfondirait pas davantage l’exercice.
 « Quand les gens sont de mon avis j’ai l’impression de m’être trompé », cette petite phrase prononcée lors de la passation de pouvoir avec Arnaud Montebourg en dit finalement long sur son mode de fonctionnement.

 

Lorsque que tout le monde a adopté un logiciel de pensée, c’est que ce dernier est déjà périmé. Cette volonté d’aborder les problèmes sans à priori, sans représentation rigide préétablie dérange inévitablement l’ADN de la gauche. Elle est en phase avec son parcours intellectuel. Avec sa formation philosophique, sa proximité de jeunesse avec Paul Ricoeur. On chercherait probablement en vain sa vision unifiée, systémique, figée, appliquée à l’action. Tout le pousse au contraire, à l’action par tâtonnement, à l’exploration au cas par cas du champ des possibles.

 

Olivier Passet, La doctrine Macron : le décryptage, une vidéo Xerfi Canal TV


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