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Les enjeux stratégico-économiques du coup de poker grec

Publié le lundi 23 février 2015 . 5 min. 00

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses, Xerfi

 

Les commentateurs parlent de poker menteur entre la Grèce et ses partenaires, même si le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, spécialiste de la théorie des jeux, s’en est défendu. En arrière-plan, un équilibre de la terreur ou chacun paraît pouvoir semer la désolation chez l’autre : L’Euro-groupe et la BCE qui peuvent assécher les liquidités et précipiter la faillite des banques grecques.  La Grèce qui peut torpiller la crédibilité de l’euro en jouant le défaut et l’option exit. Les faits montrent pour l’heure que l’on assiste plutôt à un bras de fer inégal entre un petit pays isolé et un Eurogroupe qui joue très groupé.

Revenons sur le premier acte du bras de fer qui se joue depuis le 11 février, et qui n’est probablement que le début d’un psychodrame à rebonds : 
Sur la table la prolongation du plan d’aide pour la Grèce  : 7,5 milliards sont en jeu. Et l’équation est la suivante : 4% de charge d’intérêt et 3% d’excédent primaire côté grec : un découvert donc de 1% du PIB (1,9 milliards) et des tranches de remboursement  de 2,5 milliards d’ici février mars, puis de 6,5 milliards cet été et enfin de 7 milliards en 2016 puis de 9 en 2017. En l’état, les grecs doivent lever 11 milliards cette année pour faire face aux échéances et 8 à 10 milliards en 2016 et 2017. Face à cette équation il y’a d’un côté la ligne allemande : augmenter encore l’excédent primaire au-dessus de 4% du PIB. Intensifier un peu plus la rigueur et la stabiliser ensuite.  Privatiser et vendre des actifs pour faire face aux remboursements à venir. De l’autre la ligne grecque :  réduire l’objectif d’excédent primaire pour laisser place à des mesures de relance. Utiliser des crédits relais auprès de la banque de Grèce et de la BCE pour satisfaire les premières échéances de remboursement. Annuler, étaler et récupérer partiellement les arriérés fiscaux privés.  Lutter contre l’évasion fiscale et les privilèges de l’oligarchie. Et miser sur le regain de croissance pour réduire le recours au financement de marché. Une ligne dure de l’offre et de saisie sur actif d’un côté, versus une logique keynésienne de l’autre. Avec un gros risque de credit cruch si les enchainements keynésiens ne jouent pas comme attendu.

En dépit de l’équilibre de la terreur dont je parlais d’entrée, les grecs sont maintenant acculés à jouer en défense.  Faire le dos rond et limiter au maximum la rigueur du mémorandum. Geler les mesures les plus coûteuses pour éviter un stress bancaire qui compromettrait l’avenir du programme.  Une capitulation mais qui pourrait bien n’être qu’un recul défensif pour mieux passer à l’offensive ensuite. Car la partie ne fait probablement que commencer. Comme tous les autres pays, la Grèce a intérêt à temporiser pour engranger les dividendes du fameux alignement des astres sur les taux, matières premières et euro.  Mais le chapitre de la restructuration de sa dette et  celui d’un nouveau contrat politique avec l’Europe, restent au menu des négociations jusqu’à l’été. Et dans ce bras de fer, la Grèce dispose d’atouts indéniables qu’elle ne veut pas jouer avec trop d’empressement au risque de les griller. Elle a pour elle, le pouvoir de nuisance.

1/ La nuisance qu’induirait une faillite ou un exit. Une option qui réduirait à néant tous les efforts accomplis pour rebâtir une confiance en l’euro , avec une onde de choc sur les autres économies du sud. Un risque qu’hésitera à prendre l’Allemagne, même si elle fait mine de le minimiser aujourd’hui

2/ La nuisance qu’impliquerait la recherche de nouveaux partenariats financiers avec la Chine ou la Russie. Ce qui dans le contexte géopolitique tendu actuel constituerait un véritable fiasco pour l’Europe et les Etats-Unis.

Elle a enfin pour elle, le fait que les Etats-Unis s’impatientent du manque de pragmatisme et de volontarisme européen pour relancer leur croissance en réponse à la hausse du dollar.

L’Allemagne a pour elle  son ascendant politique sur nombre de pays du nord et du sud. Mais elle n’a pas beaucoup plus d’atout dans sa manche.  Elle demeure pétrifiée face au double risque de contagions potentielles : Celle qu’induirait trop de clémence envers la Grèce qui pourrait faire école est affaiblir l’axe de la rigueur.  Celle de la faillite grecque qui pourrait déstabiliser l’Italie et l’Espagne et tuer la reprise. Le pays dominant se retrouve dès lors réduit au rôle du père fouettard, subissant l’histoire et incapable de prendre l’initiative d’un programme d’exception à la hauteur d’une histoire d’exception.

 

 

Olivier Passet, Les enjeux stratégico-économiques du coup de poker grec, une vidéo Xerfi Canal TV  


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