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Pour refonder l'Europe, il faut surmonter des fractures qui s'aggravent

Publié le lundi 11 septembre 2017 . 4 min. 13

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L’appel à une refondation de l’Europe lancé depuis Athènes par Emmanuel Macron est-il audible ? Sur le papier, l’économie européenne a redémarré sans attendre sa mue. De façon synchrone. Et les pays comme l’Espagne qui ont connu un fort ajustement repartent plus vigoureusement que les autres. La purge a été violente, mais l’Europe semble en récolter les fruits. Ce qui apporte de l’eau au moulin de ceux selon qui les dysfonctionnements du projet européen seraient d’abord imputables au déficit de réforme des États. Regardons néanmoins les choses de plus près avant de faire de l’Espagne un cas d’école.


La purge espagnole semble avoir porté ses fruits…


Regardons d’abord les coûts unitaires, qui synthétisent les efforts de rationalisation des pays vertueux, puisque cet indicateur baisse lorsque les pays parviennent à faire augmenter leurs salaires par tête moins vite que la productivité.


Les dérives des années 2000 sont bien en voie de résorption, de façon graduelle côté italien et français. Encore faut-il noter que la mesure présentée ici n’intègre pas l’effet du CICE, et que l’Allemagne a pris part au mouvement de convergence en relâchant de son côté l’étau salarial.


L’indicateur confirme aussi que c’est bien des côtés espagnol et portugais que les corrections sont le plus marquées, et que la reprise est la plus vigoureuse, si l’on s’en tient aux principaux pays. Au voisinage de 3%, l’Espagne et le Portugal font nettement mieux que la moyenne de la zone euro, que l’Allemagne, et a fortiori que la France, l’Italie ou la Grèce.


… mais malgré les apparences c'est bien l'Allemagne, le moteur de la croissance


Adoptons maintenant un point de vue plus panoramique et cartographions la croissance depuis un an. Au-dessus de 4% on trouve la Roumanie, les pays baltes, la République Tchèque et la Pologne. Entre 3 et 4% la Suède, les Pays-Bas, la Bulgarie, la Hongrie, la Croatie, l’Espagne et la Finlande. Entre 2 et 3%, le Portugal, l’Autriche, le Danemark, l’Allemagne, la Norvège. Et sous 2%, la France et l’Italie, le Royaume-Uni depuis peu, et enfin la Grèce qui ferme la marche.


Cet aperçu montre d’abord que le moteur de la croissance est toujours centré sur l’Allemagne, même si le pays ne paraît pas en proue de la reprise. Et que ce pays emporte dans son mouvement les PECO, son fameux Hinterland, et toutes les économies d’Europe centrale et du Nord qui ont su se positionner en complémentarité de son économie.


La péninsule ibérique paraît s’être greffée sur la plateforme germanique, grâce à l’ajustement de ses coûts… mais jusqu’à quel point ? N’est-ce pas plutôt un simple effet de rebond lié au fait que cette région a plus plongé que les autres et qu’elle ne fait que retrouver, 10 ans après la crise, les niveaux de production qui prévalaient alors ?


Face au bloc productif allemand, les économies généralistes se cherchent


Dire, à partir de là, que le l’écrémage productif remet ces économies sur les rails du rattrapage est bien prématuré. Il suffit de regarder la R&D par habitant pour en douter. Aucun mécanisme endogène de rattrapage ne se met en place entre pays du centre, qui polarisent les activités à forte valeur ajoutée, et ceux de la périphérie, voués à approvisionner à faible coûts la plateforme allemande.


Même si elle est momentanément synchrone, la morphologie de la reprise confirme encore l’autre grave impasse de l’Europe. Face au bloc productif allemand, les autres grandes économies généralistes - France, Italie, et maintenant Royaume-Uni - peinent de plus en plus à trouver leur place. Et ce sont elles qui sont à la traine du mouvement.


Alors ne nous laissons pas abuser par la conjoncture. La reprise est bien réelle. Mais les problèmes de divergence qui minent l’euro demeurent. Et l’Europe ne résorbe pas ses fractures.

 

Olivier Passet, Pour refonder l'Europe, il faut surmonter des fractures qui s'aggravent, une vidéo Xerfi Canal Economie.


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