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Le salariat, c’est fini. Vive les travailleurs freelances connectés à des plateformes ! Les idées reçues ont la vie dure. Et le temps long se charge parfois de leur tordre le cou : souvenez-vous de ceux qui prophétisaient en 2013 un raz de marée de l’intelligence artificielle provoquant la disparition de 47% des emplois aux États-Unis d’ici 2023… Rien de tel n’est arrivé. Malgré tout, la construction des mythes se poursuit comme celui autour du boum du freelancing. Or, les statistiques tout comme le rôle des plateformes sont pour le moins sujets à caution et conduisent à relativiser ce phénomène, au moins pour la France.


D’abord, des doutes persistent sur l’indépendance des sources de données. Une partie provient des acteurs du marché eux-mêmes. Je pense aux enquêtes réalisées auprès des freelances par les plateformes ou aux données sur le nombre de travailleurs qui y sont inscrits. Des données qu’il convient de considérer avec prudence, car elles relèvent de stratégies de communication auprès des clients, de la presse, des investisseurs. Il s’agit notamment d’ancrer dans le débat public l’idée que les formes alternatives au salariat sont enviables pour finalement convaincre un maximum de personnes de basculer vers le travail indépendant afin d’accroître le marché adressable. C’est de bonne guerre.


Le freelance est également un objet statistique non identifié. En France, 3,2 millions de personnes ont le statut de travailleur indépendant exerçant à titre principal. C’est 10% de la population active. Mais il faut distinguer les véritables freelances des commerçants, artisans, chefs d’entreprise et professions libérales. En retirant les indépendants employeurs (soit 1 million personnes), il reste 2 millions de travailleurs indépendants sans salarié. Parmi ceux-là, qui sont les véritables freelances ? Hé bien ce sont les travailleurs indépendants qualifiés fournissant des services techniques, artistiques ou commerciaux aux organisations : développeurs informatiques, graphistes, designers, consultants... Contrairement aux autres indépendants, ils ne possèdent pas de fonds de commerce, d’agrément, d’actif immobilisé ou encore de licence d’exercice d’une profession réglementée. En suivant cette définition, on dénombrerait 650 000 personnes et non 1,3 million comme on peut le lire trop souvent. Une population qui augmente de 5% par an, ce qui n’est ni un tsunami ni un épiphénomène.


La place des plateformes est aussi surestimée. Pour l’Igas, 200 000 personnes pouvaient être considérées en 2015 comme « travailleurs des plateformes », soit moins de 1% de la population active. L’Insee, pour sa part, estimait cette population à 100 000, et surtout ces personnes exerçaient principalement dans les secteurs des transports (pensez aux livreurs de repas ou de colis), dans l’immobilier et dans le secteur de l’information et de la communication. Autant dire que les freelances qualifiés dont nous avons esquissé les traits représentent une infime partie de la masse des travailleurs indépendants connectés à une plateforme. Même constat dans l’univers des microtravailleurs, ces personnes qui effectuent des petites tâches à la demande comme la recherche de données ou l’annotation d’images. Un groupe de chercheurs en comptabilisait 250 000, mais 15 000 seulement vraiment actifs sur les plateformes. D’autres chercheurs considéraient ces chiffres comme largement surévalués.


Enfin, le salariat fait de la résistance. L’ancienneté dans l’emploi auprès d’un même employeur n’indique pas d’accélération générale du turnover en France. Cette durée était de plus de 11 ans en moyenne en 2017, contre 10 ans et demi au début des années 90. Certains métiers d’indépendants plébiscitent même désormais le salariat : c’est le cas des professions libérales. Fraîchement diplômés, avocats, experts-comptables, médecins, vétérinaires se tournent plutôt vers la sécurité et les avantages de ce type d’exercice. De fait, le « tous entrepreneurs » dans un monde numérique relève encore du fantasme.


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