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2020 a été l’année de la métamorphose des professionnels du chiffre. En assumant dans l’urgence le rôle de pompier de service, ils ont rassuré, conseillé et accompagné leurs clients compte tenu de la violence économique du choc sanitaire, qui l’a aussi été sur le plan comptable, financier et juridique. Pour autant, l’incendie est loin d’être éteint, et experts-comptables, comme commissaires aux comptes, sont encore sur le pont, aux côtés des entreprises, alors même que les mesures de distanciation et le télétravail rendent plus complexes les interventions. Comment s’adaptent-ils alors à la crise ?


D’abord, en assurant la continuité du « service public » privé de la comptabilité. Pourtant, la crise n’a pas fait de cadeaux aux cabinets. Sur les 10 premiers mois de 2020, leur chiffre d’affaires a reculé d’un petit 0,2% en glissement annuel d’après l’Insee. C’est du jamais vu pour ce secteur ! Il était en effet impossible de prospecter efficacement de nouveaux clients et de vendre convenablement des prestations à valeur ajoutée à distance comme le conseil. Ce repli limité de l’activité représente tout de même une belle performance et beaucoup de dirigeants d’entreprise s’en contenteraient. Cela montre combien le modèle d’affaires des cabinets se révèle protecteur de par la loi qui leur confère un monopole de fait : experts-comptables et CAC ne sont tout simplement pas substituables, ou difficilement, malgré les plateformes 100% en ligne de comptabilité qui menacent de les désintermédier.


Les cabinets cultivent leur rôle de médecin-conseil des entreprises. En présentiel ou en télétravail, ils ont épaulé leurs clients dans le maquis du chômage partiel, des prêts garantis par l’État et de tous les dispositifs d’aide mobilisables, entre autres problèmes. Ils travaillent en ce début d’année 2021 sur l’énorme casse-tête de l’établissement des comptes 2020 des sociétés. Des comptes qui doivent délivrer une information financière transparente sur la santé des entreprises alors que dans de très nombreux cas, eu égard à la situation exceptionnelle, notamment aux mesures de soutien au chômage partiel, la signification économique et financière des comptes 2020 sera limitée. Autant dire que la crise facilite un repositionnement que les cabinets amorcent non sans peine depuis de nombreuses années : celui de conseil aux TPE/PME, métier tourné vers l’avenir plutôt que vers le rétroviseur des bilans.


Les cabinets repositionnent leur offre et leur discours. On voit ici où là de nouvelles offres commerciales ou de brand content émerger : plateformes d’aides aux entreprises pour surmonter la crise, programmes de réflexion collaborative avec des personnalités de tous milieux destinés à construire l’après-crise… Nombre de cabinets ont également rééditorialisé leur site internet en mettant en avant des contenus pro bono, des offres d’accompagnement et de nombreux webcasts et webinaires. Ils ont aussi redéfini sous la contrainte les modalités de leur relation client devenue encore plus dématérialisée. C’est là une conséquence cruciale de la crise : celle-ci a donné un coup d’accélérateur à la digitalisation de la profession.


Mais les cabinets avancent sur le fil du rasoir. D’un côté, les virages du conseil et du digital nécessitent d’importants investissements. Or, tous les acteurs n’auront pas les moyens de leurs ambitions. De l’autre, les fondamentaux de leur marché se dégradent de façon inédite. En effet, l’État ne pourra pas perfuser éternellement le système productif français : tôt ou tard, les statistiques des défaillances s’affoleront dans l’hôtellerie-restauration, le tourisme, l’évènementiel, la culture, les filières aéronautiques ou viticoles, le commerce de détail non alimentaire... Ce sera alors un coup dur pour les experts-comptables habitués à vivre sur un tissu toujours plus large d’entreprises ; et un coup encore plus dur pour les commissaires aux comptes qui peinent à se remettre du relèvement des seuils d’audit imposé par la loi PACTE…


Les soldats de la comptabilité pourraient alors à leur tour appeler à l’aide… non pas l’État, mais leurs confrères ou concurrents afin d’engager des rapprochements et consolider un secteur toujours très atomisé.


Publié le mercredi 10 février 2021 . 4 min. 22

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