La crise a mis un coup d’arrêt à la percée des plateformes d’intermédiation en travaux. Et elle a mis au jour la fragilité de certaines structures. Mais ces modèles d’affaires reprendront rapidement leur marche en avant selon l’étude Xerfi-Precepta. La consommation par Internet, y compris pour les services, s’est en effet davantage démocratisée avec la crise sanitaire. Et avec la généralisation du télétravail (pour les métiers qui le permettent) et l’augmentation du temps passé à la maison, les Français se sont recentrés sur leur logement. Ils sont donc nombreux à vouloir en améliorer l’aménagement et le confort, certains souhaitant notamment créer des espaces dédiés au home office. Un contexte qui devrait être favorable aux plateformes et réseaux d’intermédiation en travaux.
Historiquement, ces plateformes se positionnent comme de purs apporteurs d’affaires aux artisans. Ainsi, elles collectent des devis qu’elles mettent à disposition des artisans qui peuvent, s’ils le souhaitent, les solliciter comme un canal commercial complémentaire. Et leur rôle ne va généralement pas au-delà. Face à eux, un autre profil d’intervenants a émergé et tend à s’imposer : il s’agit des plateformes positionnées dans une logique d’accompagnement du consommateur. Elles se posent en véritable tiers de confiance, en garantissant à la fois les paiements, les assurances et la qualité des travaux, tout en cherchant constamment à améliorer la qualité perçue de leur prestation grâce au lancement de nouvelles offres.
Au cours des dernières années, de grands groupes ont redessiné le paysage concurrentiel de l’intermédiation en travaux, en général pas croissance externe, en misant sur les synergies de coûts ou de revenus procurées par cette diversification. Ainsi, à côté des nombreuses start-up se positionnement des énergéticiens comme Engie (avec MesDépanneurs) ou encore EDF (et son offre Izi by EDF). Des énergéticiens qui développent leur offre surtout dans la rénovation énergétique des logements et les services aux particuliers. Les grandes surfaces de bricolage telles qu’Adeo (et sa plateforme Quotatis) se positionnent, elles, en aval de la distribution tandis que les négociants en matériaux de construction comme Saint-Gobain Distribution Bâtiment (avec Ma Maison Saint-Gobain) s’insèrent plutôt en amont. Ils se veulent des apporteurs d’affaires aux artisans qui, ensuite, commandent en agences… Les éditeurs de presse professionnelle, à l’image de Groupe Batiweb (et ses plateformes HelloArtisan ou encore Easy Devis), cherchent à devenir des partenaires privilégiés des artisans. Quant aux sociétés d’assistance, elles tirent profit de leur capacité à mobiliser des professionnels dans le cadre de sinistres pour diversifier leur activité et améliorer leur offre de services aux assurés.
Toutefois, aucun acteur n’a encore véritablement creusé l’écart ce qui rend le jeu très ouvert, d’autant que certains grands groupes réorientent leur stratégie. Sans parler d’Amazon qui pourrait aussi venir jouer les trouble-fête.
Publié le jeudi 28 janvier 2021 . 3 min. 13
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