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La folle ruée des Français vers le bio (jusqu'au crash ?)

Publié le mercredi 2 décembre 2020 . 4 min. 04

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Les produits bio sont en plein boum, malgré des prix 70% plus élevés en moyenne que l’alimentation conventionnelle. Les Français en demandent toujours plus : leurs dépenses en produits alimentaires bio ont augmenté de plus 13% par an depuis 2010. Ils devraient encore en acheter pour 12,4 Md€ en 2020. Pour le moment, le bio ne représente qu’un peu plus de 6% des dépenses alimentaires à domicile. Mais la demande est là, bien là : tout le monde veut du bio !


D’abord, les nouvelles générations de consommateurs veulent du bio. Déjà, près de 9 Français sur 10 en consomment, ne serait-ce que rarement. 14% en consommaient tous les jours en 2019, c’est 2 points de plus en seulement 1 an. Les CSP+ sont surreprésentés chez les consommateurs réguliers. Surtout, les moins de 35 ans l'ont totalement intégré à leur alimentation avec 78% des 25-34 ans qui en consomment régulièrement, et 72% chez les 18-24 ans. Bref, le bio c’est l’avenir, semble-t-il. On consomme du bio pour ses effets supposés sur la santé. Pour des raisons éthiques aussi : les Français veulent des produits respectueux de l’environnement, du bien-être animal et garants d’un juste revenu aux producteurs. Ils achètent donc de plus en plus (et pas seulement en période de confinement) des produits frais (non transformés), de saison, en vrac, produits localement… et bien sûr du bio, clé de voûte de cette « transition » alimentaire. D’ailleurs, 6 Français sur 10 affirment avoir modifié leurs habitudes alimentaires ou culinaire ces dernières années ; 40% d’entre eux consomment du bio.


La grande distribution veut du bio elle aussi compte tenu de l’attractivité de ce créneau et de la léthargie de l’ensemble du marché alimentaire. Son offre s’est considérablement enrichie, ce qui incite les Français à consommer bio : élargissement des rayons, multiplications des références y compris sous marque de distributeurs, ouverture de points de vente par les enseignes spécialisées, et même croissance externe… Carrefour, par exemple, a mis la main sur trois spécialistes : So.bio en 2019 puis en 2020 sur quelques magasins BioAzur et surtout sur l’enseigne Bio c’Bon. Et aujourd’hui c’est bien la grande distribution qui domine le bio en France, avec une part de marché estimée à 60% des ventes. Le classement des leaders est révélateur : numéro un, Carrefour devance le spécialiste Biocoop, suivi (ex aequo) de Casino et E.Leclerc. Et la grande distribution compte s’y renforcer encore. Si le chiffre d’affaires au m2 du bio ne progresse plus dans les hyper, ce n’est pas le cas dans les autres formats. Deux semblent très prometteurs : les magasins discount, où le bio est encore faiblement représenté, et le e-commerce et ses dispositifs associés comme le drive piéton plébiscité par les citadins.


Finalement, le jeu de la concurrence va encore faire baisser les prix. Car au-delà de la qualité, de l’origine et de la certification, c’est bien le prix le critère d’achat n°1 des Français pour les produits bio. Le boum du marché doit d’ailleurs beaucoup à la baisse des prix. Et cette déflation va inévitablement se poursuivre, sous l’égide des distributeurs, pour évangéliser le mass market et répondre aux effets de la crise sur le pouvoir d’achat et le consentement des ménages à payer… Quitte à reproduire des schémas industriels bien connus, d’autant que la production française est bien loin de suivre l’essor de la demande intérieure : utilisation de serres chauffées pour la production de fruits et légumes hors saisons, importations de produits, accroissement de la taille des exploitations, production intensive, mise sous tutelle des producteurs, guerre des prix…


Pour démocratiser le bio en temps de crise, on actionne donc les mêmes ficelles que le marché conventionnel, au risque de faire exploser les logiques traditionnelles du bio. Des errements qui hier ont conduit à des scandales et à une défiance des consommateurs et qui demain pourraient pousser le marché du bio au crash.


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