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La supercherie écologique des véhicules hybrides rechargeables

Publié le mercredi 17 février 2021 . 4 min. 11

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Avec l’hybridation des modèles thermiques, l’industrie auto donne le sentiment d’avoir inventé une nouvelle martingale. Les ventes de voitures hybrides ont en effet explosé en 2020 en Europe tandis que le marché dans son ensemble dévissait. Mais ce n’est pas parce que c’est hybride et rechargeable que c’est écolo… Car oui, l’hybridation rechargeable s’apparente à du greenwashing avec la bénédiction des législateurs…

En effet, les VHR bénéficient d’une réglementation complaisante.
- En 2020 est entré en vigueur un système d’amendes pour les constructeurs ne vendant pas suffisamment de voitures vertes ou assimilées comme telles. Pour se conformer à ce système de quotas de CO2, les constructeurs européens ont alors converti la plupart de leurs modèles les plus polluants en version hybride rechargeable : il fallait en effet à tout prix verdir les gammes pour limiter de lourdes sanctions financières. Et cela a fonctionné !
- Ensuite, il y a eu un effet d’aubaine pour le segment des VHR avec la mise en place ou l’augmentation de primes à l’achat de véhicules plus ou moins verts en Europe, y compris pour les SUV hybrides rechargeables. La France n’a pas fait exception et les aides ont été massives en direction des particuliers.
- Les entreprises ont également répondu « présentes ». Représentant les deux tiers des achats de VHR en France, elles sont contraintes de verdir leur parc d’une manière ou d’une autre. Elles ont d’ailleurs profité elles aussi d’incitations à l’achat de VHR.

Pour les constructeurs, l’hybridation rechargeable est un facteur de rentabilité indirecte. Sur le papier, cette technologie réunit le meilleur de deux mondes : la sobriété carbone de l’électrique et la grande autonomie du thermique. Et puis son côté rechargeable déculpabilise le consommateur qui a le sentiment d’être au volant d’une voiture électrique… Les constructeurs l’ont bien compris en usant massivement de la technologie hybride rechargeable pour électrifier leurs gros modèles, notamment les SUV à succès. Au-delà de l’avantage de verdir les catalogues et d’éviter de lourdes amendes, ce choix du VHR s’est imposé aux industriels dans la mesure où les coûts de développement de gammes 100% électriques sont bien plus élevés, que l’hybride non rechargeable (qui a fait le succès de Toyota) n’est pas toujours adapté aux gros véhicules, et qu’il faut bien rentabiliser à tout prix les investissements dans la conception de berlines, crossover et autres SUV.

Le bilan carbone des VHR se révèle cependant calamiteux. Une étude publiée par l’organisation britannique Transport & Environnement en novembre 2020 dénonçait des émissions 2,5 fois plus élevées que celles publiées officiellement. C’est que les conditions réelles d’utilisation des VHR sont la plupart du temps peu optimales : 1) Les entreprises les utilisent en grande partie pour effectuer de longs trajets bien supérieurs à la capacité de la batterie électrique qui offre seulement 50 km d’autonomie. 2) Les VHR consomment bien plus qu’un véhicule thermique classique compte tenu de leur poids : outre leur taille souvent importante, ces véhicules transportent un moteur thermique et des batteries électriques soit 200 à 300 kg supplémentaires par rapport à un modèle thermique équivalent. 3) Enfin, d’après la plupart des enquêtes, les utilisateurs rechargent rarement leur VHR, ce qui au final en fait de véritables voitures thermiques, en plus polluantes.

Avec un tel bilan, les VHR semblent en sursis. Certes, la demande pour des SUV et berlines hybrides est réelle. Certes, les constructeurs surfent habilement sur cette vague. Mais d’influentes ONG environnementales sont en embuscades et un tour de vis réglementaire semble inéluctable. Finalement, ces acrobaties pour rendre plus écolo la voiture hybride rechargeable nous rappellent que les constructeurs occidentaux, surtout européens, accusent encore un gros retard dans la motorisation électrique par rapport à Tesla ou des marques chinoises… et que la transition écologique est loin d’être évidente, non seulement pour les constructeurs, mais aussi pour les clients.


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